cour tristounette ce matin
et une Brigetoun au moral vaguement rétif, à rien, à tout... en
profiter pour faire déclaration d'impôt, tenter de ne pas se gourer
en déclarant prélèvements sur assurance-vie, réunion papelards
pour déduction, constater que ne les ai pas (sont sur internet ou
perdus, qui sait ?) pour les plus grosses sommes, grimacer et puis se
dire que ça moralise la chose... penser ouf, une petite heure et ça
y est.
Un vent nuageux se lève
en milieu de matinée, souffle puissant dans les hauts et secousses
contre les plantes... l'hortensia apprend à se vautrer, la pluie
vient...
Et comme les envies de
sortie, d'activité sont toujours absentes, prendre les quatre livres
entrés hier, sans attendre un envoi en cours.... et pour les tâter
(y compris celui, l'enterrement,
déjà lu mais dont désirais la présence dans ma pagaille) prendre
un peu de la page 75 en rapport avec mon futur pas si lointain.
… au derrière des
corons rouges et gris
bandes vertes et noires
allongées les
jardins des métallos
côte à côte un à
un rectangles séparés
par la ligne de
cendres groches
transportées dans les
charbonnières de tôle
galvanisée tous
les hivers accumulées
étalées tassées
allées bordées
longées du fil à linge...
Lucien
Suel – Ni bruit ni fureur
«Une aurore se lève
dans l'âme, on se sent tout remué», disait le musicien du samedi,
en mangeant. «Toute cette pompe quand elle se déploie pour vous
personnellement, bien sûr que vous le sentez passer. Et c'est dans
les églises comme celle-ci, les plus pauvres, que ça m'impressionne
le plus.»
C'était une expression
d'Alain, parlant de ses départs en mer : «En vous-même une bête
réveillée, qui s'étire.»...
François
Bon – L'enterrement
Tu sens ?
Tu sens ? C'est quelque
chose dans le vent. Dans son murmure. Dans ses silences.
Quelque chose de pas
rassurant. Tu sens ? C'est ce moment où tout est déjà fini. Ce
moment ou rien ne commence. Le matin persifle. Le vide s'étale.
La lumière n'a besoin
de personne. Sans toi ce serait pareil. Probablement mieux.
Thomas
Vinau – Nos cheveux blanchiront avec nos yeux
West s'était goulument
emparé de la chose sans vie qui avait été son ami et compagnon
d'études, et je frissonnai quand il termina en tranchant la tête,
la plaçant dans son détestable bac aux tissus charnus d'embryons
de reptile, la réservant pour de futures expériences tandis qu'il
commençait d'examiner le corps décapité sur sa table d'opération.
H.P.
Lovecraft – Herbert West réanimateur – traduction François Bon.
7 commentaires:
Ce n'est rien, c'est le vent dans la plaine...
Ce n'est rien, c'est l'orage qui gronde...
Ce n'est rien, c'est la vie qui est là, dans les branches de l'hortensia...
Demain, le soleil sera là !
j'espère que le soleil vous écoutera
Un bouquet de citations : les fleurs de la lecture poussent quelles que soient les saisons !
me plaît bien le Thomas Vinau, très doué
Dominique, suis juste un tout petit peu plus douée pour elles
Claudine, je suis bien en le lisant
la langue et la tendresse
Pourquoi "probablement mieux" ? Non !
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