Dernier jour de la
séquence, celui qui n'était pas prévu à l'origine.
Nous nous étions quittés
sur l'annonce qu'ils devaient revenir ce matin (c'était d'ailleurs
évident) mais que bien entendu ils n'auraient plus besoin de passer
par l'antre.
Réveil tardif, me suis
précipitée tout de même pour que l'antre et moi soyons
présentables, en gros – c'était le cas, sauf chaussures et café, à 7
heures 15 mais un quart d'heure plus tard, quand j'ai poussé les
volets bleu ce fut pour dire bonjour au jeune chef de chantier.
Sourires, proposé café, a refusé poliment (dommage, il était
bon).
Mais une demi heure après, au moment où, manteau de coton sur le dos, je prenais mon
couffin... coup de sonnette et annonce qu'ils devaient passer par l'antre, j'ai cru que c'était provisoire puis j'ai vu le garçon
empoigner un seau plein de pierres et gravats et traverser vers
l'escalier... découvert aussi que la grille obligatoire pour les
assurances était en place... j'ai demandé combien de temps... réponse
pour la matinée et peut-être... j'ai ouvert le frigidaire, vérifié
qu'il me restait un peu de morue, une pomme et un bout de poivron... j'ai rajusté mon sourire.
Seulement j'avoue que
carcasse s'étant crispée de déception, le froid me gagnant et
l'exaspération non moins, ai vu au bout d'une petite heure le moment
où la crise de nerfs, stupide, aller s'installer...
ai coincé porte rue et
porte de l'antre et j'ai abandonné les lieux pour aller jeter ma
poubelle, à côté de leur camion devant les remparts, et monter
vers la place de l'horloge, le bureau de tabac,
marchant lentement sous le
ciel hésitant et dans la petite fraîcheur, en cherchant à
distraire mes yeux... j'ai salué le flegme confortable des bonnes
femmes de Maya chez Ducastel
et j'ai retrouvé la cour
vide, mais avec toutes marques d'une suite à venir... ai tourné
trois fois sur moi-même, cogné mes mains l'une contre l'autre,
espéré que ma petite fureur idiote était ainsi satisfaite et pour achever de me
calmer me suis passionnée pour cette vidéo de Mikaël Launay, la
puissance organisatrice du hasard https://youtu.be/2Wq6H8GMVm0
grâce à un billet de Joachim Sene
http://jsene.net/spip.php?article971
Vers onze heures et demi
c'était fini, ils ont nettoyé la cour et j'ai peaufiné avec une
serpillère et une éponge condamnées (sera à refaire demain matin
pour qu'en effet la cour soit plus propre qu'elle ne l'a jamais été)
ai eu trois visites de
l'entrepreneur et l'architecte venus admirer et photographier leur
grande oeuvre et depuis suis libre.
Alors ai déjeuné, dormi,
regardé des films de Buster Keaton sur YouTube, et ce soir suis détendue mais
totalement incapable d'inventer quoi que ce soit d'autre que ce
soulagement, raison pour laquelle vous ai infligé ce récit (du
moins si vous l'avez lu).
Et puis retour à la
campagne prête de finir (partagée entre le désir qu'elle soit
derrière nous et la crainte de ce qui nous attend).
15 commentaires:
Bonne nuit après ces émotions
Le rosier grimpant pourrait bien prendre d'assaut cette nouvelle ouverture et sa grille si pratique pour s'accrocher...
Claudine merci
Marie Christine ce n'est pas un rosier mais sais pas quoi et pas grimpant mais posé contre le mur ce qui donne même impression (idée de l'ouvrier en chef).. et puis il ne faudra pas qu'il s'attache aux grilles (de toutes façons les conditions d'ombre et de vent ne lui donnent pas la force) puisque c'est la lumière d'une pièce aveugle transformée en chambre
N'empêche que malgré la votre opaque et l'ouverture basculante... j'ai une petite gêne instinctive chaque fois que je passe en voyant cet oeil même voilé braqué sur moi (sourire)
Un peu de traviole la nouvelle percée. Le fil à plomb n'est plus à l'ordre du jour pas plus que le niveau. Un regard sur ton monde. La blonde dirait que l'on n'est plus chez soi !
Exact même sentiment avant d'avoir lu ton commentaire...cet oeil en permanence un petit parasol te protégerait
l'habitude me protégera - sourire
Et, en même temps, comme dirait l'autre, il ouvre la cour sur ailleurs ce petit fenestron... Que la pluie nettoie la fin de chantier...
oui, ai lavé trois fois mais de la poussière collée ressort en séchant, les petites pluies vont achever le boulot
Allez, c'est fini !
Je pense que c'est le cadrage un peu oblique de la photo qui fait apparaître la fenêtre de traviole. Il serait étonnant que ces descendants de constructeurs de remparts n'aient pas le compas dans l'œil...
Cette ouverture semble donc tout à fait utile, comme en politique !
N'ayez pas peur,
Jacques : oui ... me donne envie d'un petit banc sous l'ouverture où poser fleurs qui mourront dans l'ombre ...
Dominique : oui et la perspective un peu distordue depuis mon seuil qui n'est pas exactement en face, de toutes façons sommes dans le vieux rien n'est jamais rigoureux
Ana ; ai même pas peur
Cette fenêtre aveugle est quand même plus sympathique qu'un hôtel borgne.
indubitablement... elle anime un peu le mur (dommage qu'elle ne soit pas plus haute pour l'équilibre, très grande zone libre au dessus)
Très
Bien cette fenêtre
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