à travers paupières
mi-closes s'éveillant ai vu entre les barreaux de la fenêtre de la
chambre, l'indécision de la lumière sur la cour virer au bleu, mais
après douche et vêture en ouvrant les volets bleus c'étaient des
grumeaux blancs sur blanc translucide, ai pris mon ciré,
au dessus des remparts
c'étaient de grands remous blancs griffants le bleu et dans le vent
tombé un début de chaleur
et m'en suis allée, ciré
ouvert et épaules mentalement levées, dans la clarté, puis
l'affrontement aux nappes grises, revenue en marchant dans des
flaques de lumière... la pluie est venue à midi, repartie,
revenue.. j'étais tout aussi indécise, partant à la pèche
d'indications pouvant orienter ma décision, et pour rester dans les
cieux, et meubler paumée, reprends une photo de ciel morne et le
petit texte qui l'accompagnait chez les cosaques des frontières, le
refuge des dépaysés http://lescosaquesdesfrontieres.com
Un ciel
absent
Il levait les yeux vers le
ciel, et voyait son absence
Il pensait au bleu violet
sur le jardin, le jour où il avait su qu'il devait partir, et dans
sa mémoire il ne voulait garder que cette présence forte.
Il lui disait adieu
mais voilà l'air bleu
n'était pas là, pas au dessus des voies, de ces ferrailles qui
supporteraient l'énergie l'emportant.
Il s'était caché son
ciel, il était là derrière l'absence blanche et lisse, comme une
barrière,
comme une barrière ou une
protection.
Oui c'est cela il s'était
retiré pour un moment, juste pour ce moment, il était là, il
s'était simplement détourné, pour un jour, ou deux.
Il n'aurait pas fallu
partir ce jour là, c'est lui le petit qui, contraint, n'était pas
au rendez-vous.
Ne l'avait pas voulu, pas
vraiment, n'avait pas pu dire non simplement.
Pas pu dire non à la dame
qui lui parlait de la tante, là-bas, la tante qu'il n'avait jamais
vu mais qui voulait bien l'accueillir, en fin de semaine, et puis
pour les vacances.
Il y avait un grand jardin
chez la tante, un peu sauvage, juste ce qu'il fallait pour un petit
garçon, pour s'inventer des aventures,et puis il pourrait sans doute
inviter des camarades de pension, il s'en ferait surement
un grand jardin avec des
fleurs, des plantes touffues, comme il n'en connaissait pas ici, et
puis un ciel délicat, humide, transparent, une lumière, il verrait,
il l'aimerait forcément au bout d'un moment et il ne pourrait plus
supporter l'éclat violet.
Et elle lui avait montré
un livre avec des tableaux, des tableaux de peintres d'une école –
on appelait ça une école, ça voulait dire qu'ils aimaient peindre
cet endroit – l'école de Barbizon, et oui il avait trouvé ça
beau.
Mais des tableaux sur un
livre ça ne suffisait pas.
Alors là, en attendant
sous le ciel absent, il a fermé les yeux un moment, il a appelé le
ciel qui se cachait, il s'est promis que quoiqu'il devienne il
resterait, au plus profond, le fils du ciel violet, de son enfance et
de sa mère.
5 commentaires:
Je me souviens de ce beau texte, les flash-back - comme la variété des ciels - n'échappent pas à la mémoire...
oh que c'est gentil - merci
(et facilité pour moi, ces reprises - sourire)
La séparation vécue par l'enfant et les mots des adultes. Les jardins secrets s'engrangent de ces moments là.
Merveille tu vois toi aussi tu as tes archives et c'est beau
et suis très forte pour m'en servir (sourire)
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