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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

jeudi, mai 11, 2017

variété de cieux

à travers paupières mi-closes s'éveillant ai vu entre les barreaux de la fenêtre de la chambre, l'indécision de la lumière sur la cour virer au bleu, mais après douche et vêture en ouvrant les volets bleus c'étaient des grumeaux blancs sur blanc translucide, ai pris mon ciré,
au dessus des remparts c'étaient de grands remous blancs griffants le bleu et dans le vent tombé un début de chaleur
et m'en suis allée, ciré ouvert et épaules mentalement levées, dans la clarté, puis l'affrontement aux nappes grises, revenue en marchant dans des flaques de lumière... la pluie est venue à midi, repartie, revenue.. j'étais tout aussi indécise, partant à la pèche d'indications pouvant orienter ma décision, et pour rester dans les cieux, et meubler paumée, reprends une photo de ciel morne et le petit texte qui l'accompagnait chez les cosaques des frontières, le refuge des dépaysés http://lescosaquesdesfrontieres.com
Un ciel absent
Il levait les yeux vers le ciel, et voyait son absence
Il pensait au bleu violet sur le jardin, le jour où il avait su qu'il devait partir, et dans sa mémoire il ne voulait garder que cette présence forte.
Il lui disait adieu
mais voilà l'air bleu n'était pas là, pas au dessus des voies, de ces ferrailles qui supporteraient l'énergie l'emportant.
Il s'était caché son ciel, il était là derrière l'absence blanche et lisse, comme une barrière,
comme une barrière ou une protection.
Oui c'est cela il s'était retiré pour un moment, juste pour ce moment, il était là, il s'était simplement détourné, pour un jour, ou deux.
Il n'aurait pas fallu partir ce jour là, c'est lui le petit qui, contraint, n'était pas au rendez-vous.
Ne l'avait pas voulu, pas vraiment, n'avait pas pu dire non simplement.
Pas pu dire non à la dame qui lui parlait de la tante, là-bas, la tante qu'il n'avait jamais vu mais qui voulait bien l'accueillir, en fin de semaine, et puis pour les vacances.
Il y avait un grand jardin chez la tante, un peu sauvage, juste ce qu'il fallait pour un petit garçon, pour s'inventer des aventures,et puis il pourrait sans doute inviter des camarades de pension, il s'en ferait surement
un grand jardin avec des fleurs, des plantes touffues, comme il n'en connaissait pas ici, et puis un ciel délicat, humide, transparent, une lumière, il verrait, il l'aimerait forcément au bout d'un moment et il ne pourrait plus supporter l'éclat violet.
Et elle lui avait montré un livre avec des tableaux, des tableaux de peintres d'une école – on appelait ça une école, ça voulait dire qu'ils aimaient peindre cet endroit – l'école de Barbizon, et oui il avait trouvé ça beau.
Mais des tableaux sur un livre ça ne suffisait pas.
Alors là, en attendant sous le ciel absent, il a fermé les yeux un moment, il a appelé le ciel qui se cachait, il s'est promis que quoiqu'il devienne il resterait, au plus profond, le fils du ciel violet, de son enfance et de sa mère.

5 commentaires:

Dominique Hasselmann a dit…

Je me souviens de ce beau texte, les flash-back - comme la variété des ciels - n'échappent pas à la mémoire...

Brigetoun a dit…

oh que c'est gentil - merci
(et facilité pour moi, ces reprises - sourire)

Godart a dit…

La séparation vécue par l'enfant et les mots des adultes. Les jardins secrets s'engrangent de ces moments là.

arlette a dit…

Merveille tu vois toi aussi tu as tes archives et c'est beau

Brigetoun a dit…

et suis très forte pour m'en servir (sourire)