Le ciel était de mauvaise
humeur ce matin, Brigetoun était plutôt guillerette mais un rien
anxieuse, parce que, est-ce la prise de poids ou cette saleté qui
encombre gorge, nez et crâne et ne veux pas me lâcher, je suis très
somnolente ces jours-ci et j-il semble que carcasse a décidé de
très mal réagir (oppression, vertiges etc... aux climatisations un
tant soit peu virulentes)
ai rêvé un long moment à
la Fnac devant des appareils photos pour vérifier que le malaise
était moins grand que la dernière fois, ai laissé les appareils
au moins jusqu'au moment où je aurais ce qui reste de mou après
l'achat des billets, et m'en suis revenue pas totalement rassurée à
l'idée des deux ou trois heures ou plus à passer demain dans cette
ambiance... hésitant à maintenir le choix Fnac et réductions
bienvenues plutôt que cloître Saint Louis, ombre des arcades et
liberté de mouvement plus grande...
Le ciel, lui, a retrouvé sa
gloire et j'ai cuit tranquillement en mettant au net ma liste de
désirs, mais contrairement à la sagesse ne l'ai pas élaguée en
sabrant toutes les clims mal aimées (Fabrika, Mistral, Aubanel...
n'ai fait l'impasse que sur Benoit XII) – reste à savoir si
j'aurai tout et si serai assez en forme pour voir tout (et surtout
assumer les allers et venues)
et parce que j'ai un
billet, parce qu'à part une petite fête dans quelques jours, c'est
la dernière fois d'ici un peu plus de deux ans que j'y mettrai les
pieds, m'en suis allée à l'opéra, pas extrêmement enthousiasmée
(trop soprano/ténor pour mon goût, et puis le souvenir ironique de
Bianca Castafiore) pour écouter Gounod et son Faust..
http://www.operagrandavignon.fr/spectacles/faust/
une photo de Cédric
Delestrade provenant du compte Facebook de l'opéra
Assez
idiot parce qu'il y a des moments de fort bonne musique, et il y
avait un gros travail des équipes de l'opéra, et du choeur
augmenté, une bonne conduction par Alain Glugal, une mise en scène
efficace de Nathalie Duffaut, en accord avec le décor unique mais
modulable d'Emmanuelle Favre, quelques vidéos sans excès pour
donner sens au décor, de belles lumières, les costumes dans une
palette très Le Nain pour le premier acte, sauf les chaussures
rouges de Méphistophélès, plus chatoyants mais sans excès pour la
nuit de Walpurgis, de Gérard Audier...
note
d'intention de Nathalie Duffaut
… Je crois
sincèrement que l'envie de tout recommencer différemment ne peut
advenir qu'à un âge avancé et que le retour sur soi arrive avec
une réflexion «vieillissante».
Ce n'est plus le temps
de l'action, de la construction, c'est l'état qui précède la mort,
plus ou moins long, plus ou moins intense.
Aussi ai-je essayé de
capter les derniers instants de Faust ou la réalité et la
déformation la plongent dans un univers contrarié (et
Antoine Normand qui incarne le vieux Faust dans le premier tableau
est témoin discret, avec quelques gestes bienveillants et pleins de
pitié pendant tout l'opéra) Ni Dieu ni Diable, simplement
le remords qui ronge, qui grignote l'homme «comptable» de sa vie...
Alors
bien sûr (là je parle de mon seul ressenti qui n'est pas bien
entendu la vérité pour de vrais mélomanes) cet opéra est très
fort, mais parfois un peu trop crié, et mes moments favoris, outre
le choeur des soldats, sont le premier tableau avec le vieux Faust,
et les petites musiques presque guillerettes qui viennent s'infiltrer
dans la méditation, le début du second acte avec Marguerite
enceinte et abandonnée, la musique qui suit la nuit de Walpurgis
(bon la nuit aussi et qui faisait l'objet d'une chorégraphie réussie
même si assez sage dans le déchaînement d'Erik Belaud.
Il y a
la belle interprétation de Nathalie Manfrino, son jeu, sa voix qui
ne cède jamais même dans le cri, et le fait que, seule ou presque,
elle est presque tout le temps intelligible, il y a la voix riche,
fruitée, peut-être un peu trop pour le rôle de Marie-Ange
Todorovitch en Dame Marthe, mais j'ai toujours autant de mal avec les
ténors et en l'occurrence Florian Laconi (des èèèèè un peu
bêlants), n'ai pas beaucoup apprécié non plus la voix (le jeu
davantage) de Méphistophélès, et finalement les deux chanteurs que
j'ai le plus apprécié étaient des seconds rôles Lionel Lhote en
Valentin (belle voix pour mourir...) et le jeune amoureux découé
Samy Camps en Siebel.
Par
contre la salle était décidée à être heureuse et c'était une
belle soirée, somme toute
7 commentaires:
Faust est au programme du bac ici, tous les ans
C'était donc "En attendant Gounot"... puisque bientôt (1er juillet, je crois) le Festival !!!
Bien gérer sa fatigue pour qu'il n'en reste que le Plaisir, est tout un art ! Que de plaisirs en perspective !
Claudine, le ou les poèmes ou les musiques qu'il a inspiré ?
Dominique non là pour le moment c'est La journée de bagarre pour les billets - et suis dans la crainte nerveuse de ne pas tenir le coup (le festival débute le 6 juillet et ne dure cette année que 21 jours au moins le in)
Marie Christine, oui il faudrait que j'apprenne à ne pas avoir les yeux plus gros que les forces... m'éviterai les billets jetés parce que, ben, peux plus
on verra... pour le moment 'ai les trois heures en gros de clim à jeun devant moi et une grande frousse
Les deux pièces de théâtre de Goethe et puis aussi Homo Faber. En français ils ont Zadig et la Peste au programme - depuis 40 ans
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