Un certain nombre de
théâtres du off ont fermé le 26, davantage le 28 et ceux qui
restent ouverts ne le sont pas pour tous les spectacles, mais ça ne
facilité guère le choix (toujours autant de désirs de spectacles,
et en plus parfois désir à refouler pour être remplacé par un
autre puisqu'il est devenu sans objet.
Après avoir abandonné un
premier choix parce que carcasse pas encore au point, suis partie,
parce que le dossier concernant la pièce me tentait, parce que
voulais passer chez Benedetto (même si le seul texte de lui
programmé ne se joue plus) vers le théâtre des Carmes, et Que
faire ? de Michel Bellier
http://www.creadiffusion.net/wp-content/uploads/Dossier-Que-faire.pdf
seulement, comme nous n'étions que trois ou quatre, ils attendaient
avant de décider de jouer que le public s'étoffe un peu... les ai
compris, mais j'ai abandonné, fouillé ma mémoire
et me suis
précipitée, à côté vers le tout petit théâtre de l'Isle qui
allait donner, avec quelques minutes de retard (lui c'était plein,
ce qui compte tenu de la taille du théâtre est assez vite le cas...
) Palomar (le titre
m'avait frappé, n'en savais pas davantage)
En
fait un joli spectacle (plus que joli même si le troisième texte,
le plus philosophique, passe curieusement assez mal, malgré la
sobriété à ce moment des plaques dessinées) un castelet, des
plaques dessinées et découpées qui glissent les unes sur les
autres, et une voix qui lit, avec la sobriété nécessaire, le texte
de Calvino
Trois petites formes
intimistes de théâtre de papier d’après le livre «Palomar» de
Italo Calvino
Compagnie pensée
visible - Interpretation, manipulation et construction : Alessandra
Solimene et Raquel Silva.
«Un homme se met en
marche pour atteindre, pas a pas la sagesse. Il n’est pas encore
arrivé»
C’est avec ces
quelques mots qu’Italo Calvino résume les aventures et
mésaventures de Monsieur Palomar, l’extravagant protagoniste de
son recueil. Dans ces trois adaptations en théâtre de papier du
Sein nu, du Gorille albinos et de L’Univers comme miroir, la
finesse des images réalisées par Alessandra Solimene s’associe à
l’exquise prose de l’écrivain italien.
Avec
en ouverture la lecture d'un passage de si par une nuit d'hiver un
voyageur et en clôture quelques lignés tirées de Cosmicomics
Palomar
from Raquel
Silva on https://vimeo.com">Vimeo
.
mais
comme c'est beaucoup plus court (un peu moins d'une heure contre une
heure quarante) je me trouvais avec un battement beaucoup plus long
que prévu avant le spectacle retenu depuis longtemps au théâtre du
Roi René (à dix neuf heures quarante cinq)...
alors j'ai marché,
j'ai regardé, je me suis plantée en rêvant ou tentant de penser au
milieu de la rue, j'ai demandé pardon, j'ai continué,
et
suis allée finalement m'asseoir dans le calme du jardin qui prolonge
celui du théâtre des Halles (des applaudissements sortaient du
chapiteau de l'autre côté de l a barrière) pour lire
tranquillement, en finir avec les textes de Théophile de Viau
regroupés par Pauvert, ce petit livre qui aura fait, quelques pages
par quelques pages, bon nombre de queues pendant le festival..
et
puis ai regagné, rencontrant deux des dernière parades qui se
croisaient, vers le théâtre du roi René, un café bouillant
une
longue attente, et, dans la magnifique et décrépite salle dite de
la reine la noce de Jean-Luc Lagarce
sur
programme (ne la connaissais pas)
Ils forment cinq
entités abstraites, puis une sorte de meute. Cinq être rejetés, à
la frontière de la Noce, cet événement indistinct, rite social,
sorte de fête funèbre dont on ne sait rien, ou presque, une seule
chose mais fondamentale : ces cinq là n’y sont pas invités.
Ce qui est convoqué
alors par l’auteur ce sont des identités disparates, dont une
narratrice. Autour d’elle, l’enfant, le Monsieur, l’Homme, la
Femme, la Dame, comme paumés sur un champ de mines, exclus du
regroupement social. Ils vont s’approcher, se rebeller contre cet
état de fait, cette injustice, peut-être formeront-ils alors une
meute, pour pouvoir entrer, pénétrer le sacrosaint espace de la
fête sociétale. Ils vont ruser, se rapprocher, intégrer la fête
coûte que coûte, piller.
Cela va dégénérer,
se casser la gueule de partout, parce que ces cinq là, une fois
dedans, n’y éprouvent pas la satisfaction fantasmée. Ils s’y
lâcheront comme on lâche les chiens, parce que c’est ce que tout
un chacun devient vite dans ces circonstances, plongé dans la foule,
rapetissé à force d’être en groupe, chacun rabaissé au
dénominateur commun du plus dangereux et du plus bête. C’est ce
qu’ils sont ces cinq là, des animaux sociaux, des chiens comme
tout le monde.
Pour
une toute petite idée de la chose
une
très belle interprétation, une mise en scène efficace de Pierre
Notte, un petit regret, c'est que parfois cela dérive un peu trop
vers le Buñuel de Viridiana, avec un contraste peut être un
peu trop marqué avec la langue soigneusement correcte, appliquée
même, que Lagarce prête à ses personnages (enfin suis sans doute
fatiguée)
et
sagement, malgré des envies mais qui auraient nécessité marche en
rond, plus ou moins, ou retour et départ éclair, suis rentrée dans
l'antre.
7 commentaires:
Même si le festival s'épuise. .tu es toujours en désirs Bravo
Comme Avignon, Uzès se vide aussi, en attendant l'arrivée des successeurs d'août.
Il est bien que la CGY se remette au théâtre : il y a du pain sur les planches !
Arlette, plutôt en sentiment de culpabilité...
Dominique la Bourse du travail a toujours été participante au off (ai même souvenir très ancien d'avoir été accessoire d'une troupe en résidence (les accompagnant dans les fermes à la recherche ravitaillement)
et puis en lien avec les syndicats je crois il y a le théâtre de la rotonde je crois... et un mini contre-festival pas si contre à la Barthelasse
j'oubliais les spectacles de la Maison IV du chiffre et ceux de l'ancienne caserne de pompiers, pas syndicalistes mais engagés
Le monde comme un chenil... Rien d'étonnant que les chiens aboient quand passe la caravane. Belle métaphore à poils longs ou courts ?
Déjà un parfum de festival buissonnier.
et le plaisir toujours de suivre le festival au fil des jours à travers vos pages avec presque l'illusion d'y être ;-)
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