matin, ondée
sur la cour, orage annoncé, s'appliquer à une activité lente,
lavage cheveux, un peu de repassage, repérage des horaires, souhait
fervent pour que la nuit ne soit pas trop arrosée, inventaire
aliments, penser lundi (je décolle un chouya et perds de mes
rondeurs neuves), le tout en douce somnolence... déjeuner, lire,
enregistrer le texte de Lemi Ponifasio (me semble nettement moins bon
que lors de la lecture difficile dans la cour hier soir) pour
http://brigetoun.wordpress.com
voir les nuages
se faire rares, et partir, un peu avant dix-sept heures, juste un peu
trop tôt, vers le bus, hors rempart, en longeant les futurs
spectateurs du théâtre de l'Oulle
les rues de
Villeneuve et un bureau de tabac ouvert, dans l'attente grandissant
d'assister à Unwanted le
spectacle de Dorothée Munyaneza
(échappée à douze ans du Rwanda) qui aborde
l'histoire des femmes qui ont subi des viols. Viols comme des armes
de destruction massive encore aujourd'hui utilisées dans des zones
de conflit. Viols dont sont nés des enfants traumatisés par leur
histoire filiale, ostracisés à cause du tabou de leur naissance.
Pour écrire ces récits, Dorothée Munyaneza est allée à la
rencontre de ces mères rejetées, de ces femmes blessées et leur a
posé toujours la même question : «Vous êtes-vous acceptée ?»...
au coeur de l'indicible...
des
interprètes, une musique que brûlais de découvrir (voir
http://www.festival-avignon.com/fr/spectacles/2017/unwanted
) mais apprendre que pour une raison technique c'est annulé... les
autres spectateurs restent pour visiter et boire, Brigetoun qui
connaît s'en retourne fort dépitée (aucune chance de le voir plus tard)
guettant, pendant la longue attente du bus de retour, le moindre nuage
pour y voir une confirmation de l'orage annoncé qui, c'est sûr,
va venir perturber ou annuler le spectacle, juste un peu moins
désiré, du début de nuit
Un peu rassurée tout de même par l'état du ciel en partant vers le cloître des Célestins, saluer mes platanes bien-aimés et voir La Princesse Malène de Maeterlinck montée par Pascal Kirsch (Bobigny)
Un peu rassurée tout de même par l'état du ciel en partant vers le cloître des Célestins, saluer mes platanes bien-aimés et voir La Princesse Malène de Maeterlinck montée par Pascal Kirsch (Bobigny)
Comme
c'était la première je ne dispose pas de photos de Christophe
Raynaud de Lage, juste de celle-ci, de Sophie Laloy et Mathieu
Kauffmann, issue de la vidéo figurant sur le site du festival
http://www.festival-avignon.com/fr/spectacles/2017/la-princesse-maleine,
site sur lequel je reprends
Détournant un conte de Grimm pour s'intéresser à ce qui arrive après, l'auteur place tôt, dans La Princesse Maleine, les retrouvailles des amants. Angoisse, maladie, orages et poisons sont ce que leur union déchaîne. La princesse Maleine, déterminée à s'unir au prince Hjalmar qu'on lui a refusé, endure sans ciller l'enfermement, la faim, la perte de ses parents pour qu'à l'accomplissement venu, la terreur se répande. Et comme un pôle contraire, la reine Anne, passionnée et désireuse, distille des forces aussi dangereuses qu'inéluctables. Moteur pour tous, l'amour entraîne chacun à se perdre et est un sujet pour Pascal Kirsch qui s'empare de ce drame au réalisme magique. À partir des états d'âme qui se lisent dans le cosmos, il cerne cette famille dans ses contradictions. Au sein du foyer, on rajeunit de rage, pour préserver, on tue et dans l'impuissance, on rit. Le metteur en scène aiguise l'ironie tragique et joue avec les peurs qui peuvent rassembler.
Détournant un conte de Grimm pour s'intéresser à ce qui arrive après, l'auteur place tôt, dans La Princesse Maleine, les retrouvailles des amants. Angoisse, maladie, orages et poisons sont ce que leur union déchaîne. La princesse Maleine, déterminée à s'unir au prince Hjalmar qu'on lui a refusé, endure sans ciller l'enfermement, la faim, la perte de ses parents pour qu'à l'accomplissement venu, la terreur se répande. Et comme un pôle contraire, la reine Anne, passionnée et désireuse, distille des forces aussi dangereuses qu'inéluctables. Moteur pour tous, l'amour entraîne chacun à se perdre et est un sujet pour Pascal Kirsch qui s'empare de ce drame au réalisme magique. À partir des états d'âme qui se lisent dans le cosmos, il cerne cette famille dans ses contradictions. Au sein du foyer, on rajeunit de rage, pour préserver, on tue et dans l'impuissance, on rit. Le metteur en scène aiguise l'ironie tragique et joue avec les peurs qui peuvent rassembler.
Je
sais c'est paresseux mais c'est un bon appui à mes notulettes,
bribes d'impression à chaud (en passant, ça me tentait un peu moins
qu'Unwanted, parce que je n'étais pas très désireuse, ce soir moins
que jamais, de «théâtre de texte» et de symbolisme au risque de la
pesanteur.
Alors
que dire, que j'ai été un peu requinquée par la rencontre d'un
couple un peu plus jeune que moi, charmant, que j'avais totalement
oublié, mais qui semble-t-il avait un assez bon souvenir de moi pour
m'aborder avec grand sourire... et que je dois retrouver demain, que
j'ai bataillé un tantinet pour échanger ma place contre un bout de
rang, que les pierres et les platanes me sont toujours aimables, que
j'ai peiné un tout petit peu contre le sommeil au début, admirant
le travail, notant avec plaisir les petites notes d'étrangeté, que
cela mélange la lenteur et le paroxysme, que la force de l'amour sur
laquelle insiste le metteur en scène dans son assez beau texte,
passablement décalé avec ce que j'ai ressenti, est bien là, mais
un rien noyée sous les outrances, et que les péripéties évoquées
avec telle rapidité qu'elles sont presque subliminales, donnent
finalement une sensation de langueur et de flottement mais que le
comique, auquel on n'ose à peine céder au début - c'est Maeterlinck
tout de même - finit par emporter des rires de moins en moins discrets
et que je pourrais résumer ma soirée en deux phrases : «du grand guignol un
peu long» (avec toute la mauvaise foi d'une fatigue passagère, parce que Malène et le roi sont touchants... et la réalisation impeccable)
et
celle-ci, que me répétais sur le chemin du retour, «tant qu'à
annuler un des deux spectacles que je m'étais programmé aujourd'hui
j'aurais préféré que cela soit celui-ci»
4 commentaires:
Maeterlinck était peut-être plus doué pour s'occuper des abeilles et des fourmis...
Finalement, l'annulation d'un spectacle fait partie des spectacles impromptus : n'en faudrait-il pas plus dans cette cohorte interminable ?
Et si le festival d'Avignon ne durait qu'une semaine en juillet et une autre en août ? Evidemment, la municipalité, les commerçants, hôteliers et autres loueurs de voitures n'apprécieraient peut-être pas... ?
euh moi non plus - déjà là nous avons perdu quelques jours et le programme devient de plus en plus difficile pour caser autant de choses que possible, et imaginez les je ne sais combien de salles provisoires à ouvrir, fermer, ouvrir
sans compte les avignonnais qui s'en vont et sous-louent...
Belles images entre autres et cette petite déception fait partie du festival il me semble en pensant à tes chroniques passées
Du temps du T N P cela durait autant ?ne me souviens pas
oh non beaucoup beaucoup plus court mais il n'y avait guère que le TNP, là c'st vraiment la foire internationale (plus de mille spectacles dans le off, une quarantaine dans la in plus les conférences débats, lecture
Enregistrer un commentaire