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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

lundi, juillet 10, 2017

Festival – jour 4 – cigares à Villeneuve mais sans spectacle une princesse dans un cloître

matin, ondée sur la cour, orage annoncé, s'appliquer à une activité lente, lavage cheveux, un peu de repassage, repérage des horaires, souhait fervent pour que la nuit ne soit pas trop arrosée, inventaire aliments, penser lundi (je décolle un chouya et perds de mes rondeurs neuves), le tout en douce somnolence... déjeuner, lire, enregistrer le texte de Lemi Ponifasio (me semble nettement moins bon que lors de la lecture difficile dans la cour hier soir) pour http://brigetoun.wordpress.com
voir les nuages se faire rares, et partir, un peu avant dix-sept heures, juste un peu trop tôt, vers le bus, hors rempart, en longeant les futurs spectateurs du théâtre de l'Oulle
les rues de Villeneuve et un bureau de tabac ouvert, dans l'attente grandissant d'assister à Unwanted le spectacle de Dorothée Munyaneza (échappée à douze ans du Rwanda) qui aborde l'histoire des femmes qui ont subi des viols. Viols comme des armes de destruction massive encore aujourd'hui utilisées dans des zones de conflit. Viols dont sont nés des enfants traumatisés par leur histoire filiale, ostracisés à cause du tabou de leur naissance. Pour écrire ces récits, Dorothée Munyaneza est allée à la rencontre de ces mères rejetées, de ces femmes blessées et leur a posé toujours la même question : «Vous êtes-vous acceptée ?»... au coeur de l'indicible...
des interprètes, une musique que brûlais de découvrir (voir http://www.festival-avignon.com/fr/spectacles/2017/unwanted ) mais apprendre que pour une raison technique c'est annulé... les autres spectateurs restent pour visiter et boire, Brigetoun qui connaît s'en retourne fort dépitée (aucune chance de le voir plus tard)
guettant, pendant la longue attente du bus de retour, le moindre nuage pour y voir une confirmation de l'orage annoncé qui, c'est sûr, va venir perturber ou annuler le spectacle, juste un peu moins désiré, du début de nuit

Un peu rassurée tout de même par l'état du ciel en partant vers le cloître des Célestins, saluer mes platanes bien-aimés et voir La Princesse Malène de Maeterlinck montée par Pascal Kirsch (Bobigny)
Comme c'était la première je ne dispose pas de photos de Christophe Raynaud de Lage, juste de celle-ci, de Sophie Laloy et Mathieu Kauffmann, issue de la vidéo figurant sur le site du festival http://www.festival-avignon.com/fr/spectacles/2017/la-princesse-maleine, site sur lequel je reprends
Détournant un conte de Grimm pour s'intéresser à ce qui arrive après, l'auteur place tôt, dans La Princesse Maleine, les retrouvailles des amants. Angoisse, maladie, orages et poisons sont ce que leur union déchaîne. La princesse Maleine, déterminée à s'unir au prince Hjalmar qu'on lui a refusé, endure sans ciller l'enfermement, la faim, la perte de ses parents pour qu'à l'accomplissement venu, la terreur se répande. Et comme un pôle contraire, la reine Anne, passionnée et désireuse, distille des forces aussi dangereuses qu'inéluctables. Moteur pour tous, l'amour entraîne chacun à se perdre et est un sujet pour Pascal Kirsch qui s'empare de ce drame au réalisme magique. À partir des états d'âme qui se lisent dans le cosmos, il cerne cette famille dans ses contradictions. Au sein du foyer, on rajeunit de rage, pour préserver, on tue et dans l'impuissance, on rit. Le metteur en scène aiguise l'ironie tragique et joue avec les peurs qui peuvent rassembler.
Je sais c'est paresseux mais c'est un bon appui à mes notulettes, bribes d'impression à chaud (en passant, ça me tentait un peu moins qu'Unwanted, parce que je n'étais pas très désireuse, ce soir moins que jamais, de «théâtre de texte» et de symbolisme au risque de la pesanteur.

Alors que dire, que j'ai été un peu requinquée par la rencontre d'un couple un peu plus jeune que moi, charmant, que j'avais totalement oublié, mais qui semble-t-il avait un assez bon souvenir de moi pour m'aborder avec grand sourire... et que je dois retrouver demain, que j'ai bataillé un tantinet pour échanger ma place contre un bout de rang, que les pierres et les platanes me sont toujours aimables, que j'ai peiné un tout petit peu contre le sommeil au début, admirant le travail, notant avec plaisir les petites notes d'étrangeté, que cela mélange la lenteur et le paroxysme, que la force de l'amour sur laquelle insiste le metteur en scène dans son assez beau texte, passablement décalé avec ce que j'ai ressenti, est bien là, mais un rien noyée sous les outrances, et que les péripéties évoquées avec telle rapidité qu'elles sont presque subliminales, donnent finalement une sensation de langueur et de flottement mais que le comique, auquel on n'ose à peine céder au début - c'est Maeterlinck tout de même - finit par emporter des rires de moins en moins discrets 
et que je pourrais résumer ma soirée en deux phrases : «du grand guignol un peu long» (avec toute la mauvaise foi d'une fatigue passagère, parce que Malène et le roi sont touchants... et la réalisation impeccable)
et celle-ci, que me répétais sur le chemin du retour, «tant qu'à annuler un des deux spectacles que je m'étais programmé aujourd'hui j'aurais préféré que cela soit celui-ci»

4 commentaires:

Dominique Hasselmann a dit…

Maeterlinck était peut-être plus doué pour s'occuper des abeilles et des fourmis...

Finalement, l'annulation d'un spectacle fait partie des spectacles impromptus : n'en faudrait-il pas plus dans cette cohorte interminable ?

Et si le festival d'Avignon ne durait qu'une semaine en juillet et une autre en août ? Evidemment, la municipalité, les commerçants, hôteliers et autres loueurs de voitures n'apprécieraient peut-être pas... ?

Brigetoun a dit…

euh moi non plus - déjà là nous avons perdu quelques jours et le programme devient de plus en plus difficile pour caser autant de choses que possible, et imaginez les je ne sais combien de salles provisoires à ouvrir, fermer, ouvrir
sans compte les avignonnais qui s'en vont et sous-louent...

arlette a dit…

Belles images entre autres et cette petite déception fait partie du festival il me semble en pensant à tes chroniques passées
Du temps du T N P cela durait autant ?ne me souviens pas

Brigetoun a dit…

oh non beaucoup beaucoup plus court mais il n'y avait guère que le TNP, là c'st vraiment la foire internationale (plus de mille spectacles dans le off, une quarantaine dans la in plus les conférences débats, lecture