tirant jambe (petite
sciatique en signe d'amour filial), un peu, qui s'échauffant se
calmait légèrement, dans l'air qui tiédissait doucement, m'en suis
allée
retrouver mes
contemporains (ou un peu moins ou un peu plus), eux que le jeune
Darmanin juge devoir, plus qu'ils ne le font dans la mesure de leurs
moyens (parfois inférieurs, et quelquefois très intérieurs, au
seuil de pauvreté) devoir donc, par décision gouvernementale,
contribuer au pouvoir d'achat des actifs... et je saluais l'oncle
Arouet, chagrin d'avoir été pressé avant que son écorce soit
jetée. Bien entendu le contexte n'était pas le même, mais c'était
un petit sourire sur ma rage, parce que, si je suis une privilégiée
puisque mise à contribution, un peu navrée tout de même de la
revalorisation à minima des pensions depuis une dizaine d'années,
j'ai surtout une petite colère rampante et tenace en pensant à la
pauvreté digne et cachée de tous ceux qui après longues années de
travail ingrat, dur et non considéré, ont des fins de vie si
indignes (en ai connu, dans mon métier, et puis en tenant
épisodiquement une permanence d'un candidat communiste à la marie,
dont une vieille femme merveilleuse de 86 ans vivant de rien à un
sixième étage sans ascenseur, sans eau et avec escalier de service,
après un peu moins de soixante ans de ménage et petits boulots...)
et puis ai quitté notre
petit attroupement, satisfaite de ce bref moment de solidarité
puisque c'est à peu près tout ce que pouvons espérer.
Journée entre audition
des débats à l'assemblée et petites plongées en lecture
avant de partir, vers six
heures, vers le Théâtre des Halles, pour prendre ma carte et pour
écouter une lecture, d'arriver bien trop tôt et d'attendre dans le jardin en
lisant un peu de Lovecraft,
en caressant des yeux et des doigts le
souvenir d'une arcade, en écoutant ensuite les retrouvailles de
jeunes et beaux (pour certains de leur seule jeunesse et de leur
enthousiasme, ce qui est déjà beaucoup) élèves du
conservatoire...
de m'asseoir dans la salle
au premier rang, d'écouter ma voisine faire le récit de l'agression
subie par Alain Timar, il y a quelques jours ou hier, pas compris,
devant le théâtre, agression d'une grande brutalité qui l'a mis en
très piètre état et lui interdisait bien entendu d'être là –
il devient dangereux de faire une remarque, même polie, à un
bonhomme qui souille votre mur...
Plaisir de retrouver
l'ambiance de ce théâtre et puis écouter donc, avec un plaisir qui
venait au début de ce que je reconstituais du texte, puis, de plus
en plus parce que l'assurance venait à la voix, de la façon dont il
était lu, des quatre premiers chapitres de Seuls de
Mauvignier
http://www.leseditionsdeminuit.fr/livre-Seuls-1717-1-1-0-1.html
(que je n'ai pas lu) par Olivier Barrère de la Compagnie Il va sans
dire https://www.lagarance.com/Lectures
et
retour dans la nuit qui nous assaille de plus en plus tôt.
4 commentaires:
Plus nous serons nombreux, et plus les incivilités deviendront monnaie courante d'échanges.
oh n'ai rencontré que gens très civils hier
c'est vrai que dans votre Sud, les pierres sont si belles
les pierres et la végétation me laissent admirative
Prêcher la civilité d'exemple et tous ainsi seront civils.
Enregistrer un commentaire