commentaires

désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

dimanche, septembre 10, 2017

Retour à l'atelier

ciel morne, annonce de pluie et cette fraicheur délicieuse du petit matin qui exagère un peu, tarde à se dégourdir, ne se dégourdit pas vraiment - une larme pour les degrés perdus - ondées prévues suivies d'orage, décide de ne pas sortir et de commencer tri entre très légères vêtures et moins légers vêtements.
Pendant que mes cheveux sèchent m'asseoir devant l'ordinateur, voir que huit contributions http://www.tierslivre.net/spip/spip.php?article4467 ont répondu à la proposition #6 les dix-huit secondes d'Arthaud de l'atelier de François Bon http://www.tierslivre.net/spip/spip.php?article3676 et s'est réveillé le bonhomme dont m'étais déjà servie dans plusieurs des textes, alors qu'il tournait un tantinet dans mon crâne, rodant à l'arrière, faisant percée etc... depuis plusieurs jours, lui ai ouvert un fichier ... venait un peu trop bien, ai arrêté, pensé vêtures, suis revenue, ai retapé un peu, complété un chouya, l'ai envoyé tout en pensant «pas assez cinématographique» mais le fallait-il vraiment ? Et puis j'ai lu les huit contributions et j'ai été bien entendu beaucoup moins sure de moi... ensuite suis allée préparer déjeuner et n'ai pas fait grand chose d'utile du moins pour l'antre... mañana
quand au texte, le fais contribuer à Paumée, et le voici
Il descend un peu trop vite, trop lourdement du bus, le sol heurte le pied, remonte la jambe, se diffuse. Il se sent vieux et lourd. Il ne l'a pas effleurée dans son début de déséquilibre. Ses jambes à elle presque difformes, la douleur que ce doit être... se sent privilégié. D'ailleurs, lui, sa jeune femme, cette façon qu'elle a de marcher comme une danse rapide... Ils avancent côte à côte, même direction semble-t-il, pour un moment, son pas à elle un peu freiné peut-être par ses mauvaises jambes – il a beau faire pense toujours à ça, ne pas les regarder, ne pas montrer – mais c'est confortable, il n'a pas tant de mal en fait à s'y accorder... elle a continué de lui répondre, elle a une voix sereine - lui, son départ, sa défection, oui, c'est cela, défection, ne lui a pas fait tant de mal... non il n'est pas vexé, heureux, oui vraiment, mais un peu étonné. Le soleil, entre les plages douces de l'ombre des platanes, trop fugaces, est une caresse, un peu rude, un peu forte, mais une caresse, est-ce pour cela qu'il a une brusque envie de rire ? Surtout de lui, de sa vie tranquillement confortable, du début d'ennui qu'il savoure en fait, de sa maussaderie ce matin en regardant sa femme partir en riant vers ces plaisirs sans lui, vrai pourtant qu'il n'aurait pas voulu la traîner avec lui vers les tombes, ne sait ce qui lui a donné envie d'y aller ce matin rendre visite aux parents, Dieu sait pourtant que... mais il y a les arbres aussi, se souvient de promenades autrefois, pour eux seulement pour eux, dans les allées. La beauté de ce visage de profil qui avance à côté de lui, un peu affaissé tout de même, le long cou toujours aussi fin se raccorde par un début de double menton à cette pureté préservée.... lui devant la glace tous les matins, se tapotant, s'examinant. Elle dit ses cinq enfants... son fils à lui doit avoir l'âge du troisième, il ne veut pas penser à l'aîné, à qui ressemble-t-il ?.. il devrait peut-être proposer des rencontres... non c'est impossible bien sûr.. et pas souhaitable. Elle dit le mari algérien, ancien ouvrier, elle a une tendresse dans la voix... oui ses parents avaient raison finalement, elle avait en elle cette tentation d'abaissement... il sursaute, il n'écoute plus, d'où lui vient cette idée ?.. influençable, sottement influençable il en grimace – et ces sales idées qui courent en ce moment, contre lesquelles il fulmine, pas très loin de ce qu'il entendait avant, dans un monde d'avant son avant, finalement -, une demi-seconde pour se mépriser, un peu moins de temps pour oublier... les jambes des gamines devant, et ce short sur une croupe trop abondante, il sourit, elle a suivi son regard, elle sourit... c'est vrai elle était drôle, mordante un peu, l'est peut-être toujours qu'est-ce qu'il en sait... elle se moque peut-être de lui, là, en ce moment, il espère, il croit, que c'est avec gentillesse, peut-être un peu d'attendrissement. Elle, elle l'attendrit, ou est-ce le souvenir d'eux, de leur jeunesse, leur intransigeance et leurs joies, son humour et son entêtement ?.. Elle dit je tourne, et le fait en même temps, si vite sur ses mauvaises jambes - la gênent pas ou elle n'en tient pas compte – que la voix semble déjà moins présente. Il salue, l'oublier et ...


8 commentaires:

Brigetoun a dit…

me relisant ce matin... comment dire ?

Claudine a dit…

…rédiger la suite, personnages attachants

arlette a dit…

....Beau texte melancoliquement lucide
Itou pour les rangements

jeandler a dit…

Regards croisés, un peu de mansuétude, sinon point de chemin.

Godart a dit…

Beau texte qui en quelques lignes arrive à contenir une vie, pas toute la vie mais presque.

Brigetoun a dit…

merci... pas publié sur tiers livre (François Bon trop occupé, plus que compréhensible) le trouve elliptique à l"excès et maladroit ce matin .... aurais dû laisser reposer jusqu'à l'oeil propre ... et fait un four

Dominique Hasselmann a dit…

c'est un atelier... donc il faut remettre cent fois sur le métier... (mais pas "sans cesse" !)...

Brigetoun a dit…

Dominique
pour les précédents certains ont envoyé deux ou trois contributions... j'admire