Miel d'abeille disait ma
mère
Merde disait avec plus de
classe (pardon maman) tante Cécile de V (qui n'était pas vraie
tante mais on s'en moque)
et je disais merde
Tu attendra d'être, comme
elle, une Dame, disait mon père
Je ne suis pas devenue et
ne deviendrai pas une Dame
Mais j'ai dit, je dis, je
dirai Merde...
et moi qui chante
irrémédiablement faux, je les module mes Merde, les étire, les
précipite en petites croches, module ma voix, les murmure, hausse le
ton en éclaircissant mon timbre, en fait une mélodie pour ma forge
faute de le faire pour les oreilles.
Bien sûr reste la
possibilité de nier ce sempiternel retour, d'y repérer de
minuscules variations, de l'accepter avec un brin d'humour ou de
rêver, pour l'effacer, à de beaux pieds étendus sur du sable au
bout de longues jambes brunes (mais là il me faut beaucoup
d'imagination, pas tant pour le sable, même en l'agrémentant d'un
palmier, que pour le reste).
6 commentaires:
En chœur et on croise les doigts
Esprit frondeur ce matin il me semble ma Dame
esprit frondeur toujours - tendance à dire non d'emblée et à réfléchir ensuite
Chou, caillou, genou... vous avez fait vos courses. Oui, restez comme vous êtes !
" Merdre " disait Jarry.
Dominique, c'est instinctif depuis l'enfance... pourrais pas faire autrement - bon c'est parfois un handicap, mais on peut rétropédaler
Pierre oui mais la fausse tante que j'admirai ne le disais pas... était un peu trop raffinée même dans ses transgressions
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