commentaires

désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

samedi, décembre 09, 2017

Plaisir de lecture

au petit matin
traces d'ondée sur dalles
en brun, rose et vert
chaque désir de sortie
s'évanouit en retour pluie
et, même si ne veux pas me laisser gagner par lâcheté, même si pleine de résolutions, me suis, avec une indulgence coupable, légèrement coupable, pas si coupable, d'ailleurs n'avais rien à faire vraiment dehors, rencognée dans l'antre
j'ai voulu lire le PDF de l'e dans l'o de décembre... mais ne sais ce que j'avais fait en le téléchargeant... je ne l'ai pas retrouvé, alors l'ai commandé, ce qui me vaudra le plaisir plus grand de l'avoir, de le dérouler et de le joindre aux deux numéros papier que j'ai (vais leur fabriquer ou trouver un récipient pour en faire un bouquet, http://christinejeanney.net/spip.php?article1385 et vous encourage vivement à cliquer pour recevoir le PDF, c'est toujours une marqueterie de petits cailloux précieux
et puis (bon je sais que ne ressemble pas à mon amie la lectrice de Titou http://www.titouvergier.com que j'ai prise comme totem) me suis installée pour finir la lecture de Gratitude – journal IX 2004-2008 de Charles Juliet, retrouvailles ravies pour l'ignorante qui n'avait lu que Lambeaux, bien entendu et au pays du long nuage blanc – journal VI, qui me donne envie de me procurer les autres numéros du journal, après avoir dégusté en débuts de nuits, peu à peu, pour éviter un trop grand télescopage, ces petits textes, le suivant dans ses rencontres – de très belles notes -, ses réflexions, sur la vie, sur l'écriture, sur l'actualité, dialoguant - avec audace puisque dans le vide - avec sa philosophie, aimant les courts portraits d'inconnus, le regard toujours humain qu'il pose sur eux et sa façon de leur donner vie.
Je l'ai croisée à plusieurs reprises dans la rue. Chaque fois, j'ai été saisi. Affligée d'une importante déformation de la colonne vertébrale, les jambes filiformes, elle a une démarche particulière. L'épaule gauche projetée vers l'avant, la tête fortement inclinée sur l'épaule droite tirée vers l'arrière, elle avance en se tenant de biais. Son regard se porte vers le sol, et pour se diriger, elle est obligée de regarder sur le côté. Elle peut avoir une vingtaine d'années. Avec sa très courte minijupe, sa cigarette aux lèvres, son visage lourdement fardé, sans doute veut-elle faire oublier son handicap et affirmer sa féminité. Mais bien évidemment, elle n'abuse qu'elle... hier j'ai pris conscience que chaque fois que je l'ai croisée, j'ai été traversé par toutes sortes d'émotions. Et subitement, j'en ai compris la raison. Si le simple fait de la voir me remue à ce point, c'est parce qu'elle me rappelle une personne que j'ai beaucoup aimée...
Un balaise. Une masse de muscle. Bras écartés du corps, il marche légèrement penché en avant, comme s'il s'apprêtait à défoncer l'obstacle qui pourrait surgir devant lui. Je l'ai croisé à plusieurs reprises dans ma rue, et forcément, je l'ai remarqué... Curieux de savoir sil était éventuellement un joueur de rugby, je lui ai adressé la parole. Sa première réaction a été de crainte et d'agressivité. J'ai été surpris...Je sais pourtant que ceux qui bénéficient dans la vie de réels avantages – argent, beauté, dons intellectuels hors du commun, voire cette puissance physique qui laisse supposer qu'elle pourrait s'accompagner d'une certaine assurance – ne sont pas forcément promis à connaître confiance en soi et sérénité.
Le ciel pendant ce temps s'allégeait, reprenait sa charge, la soulevait à nouveau et comme un miracle vers quinze heures le bleu lumineux nous était rendu...
un peu adouci quand suis sortie dans l'après-midi, juste avant que la lumière décline, mais il en restait encore suffisamment pour que les très fins, distingués et écologiques scintillements de la place de l'horloge et de la mairie soient d'une discrétion extrême (les fines guirlandes espacées des arbres et de la façade n'étant guère plus visibles qu'une légère brume ou une idée... j'aimais assez)

8 commentaires:

Brigetoun a dit…

ai supprimé maladroitement un gentil commentaire d'Arlette - tant pis le recopie (sans honte)
Ton écrit semble souvent poursuivre ou suivre les extraits de textes ...et ton monde est ainsi enchanté
Grand mistral de glace 3 degré ciel aussi pur
et j'y réponds = même temps ici

Claudine a dit…

Brigetoun, la tête au bleu, le nez dans les étoiles : on aime !

Dominique Hasselmann a dit…

La lecture réchauffe et jeanney peut servir de gilet... :-)

Brigetoun a dit…

Claudine bleue encore aujourd'hui mais carcasse rétive et vent : je grelotte

Brigetoun a dit…

Dominique : je ne l'ai jamais vue en vrai, mais je crois qu'en effet elle est ma taille à peu près (pas tout à fait… j'en suis à m'habiller chez les enfants en taille 12 ans)

mémoire de silence a dit…

Le dans lo demandé ;) merci Belle journée
F

Anonyme a dit…

le portrait m'évoque d'emblée les descriptions de Géo Paquet (le Gorille), qui a toujours comme l'air de s'excuser de son physique… les lectures d'enfance, cette seconde mémoire.

Anonyme a dit…


Charles JULIET, invité au Temps des Ecrivains samedi dernier, France Culture.
Un grand écrivain, à la parole rare, pas médiatique. Mais qui mérite d'être lu.


Flore ^-^