Mon fleuve sage et une gentillesse

Comme je vois, en passant sur le net, régulièrement, ces jours-ci, des images de la Seine s'étalant largement à Paris, et comme hier il y avait ce billet de Françoise Dumon donnant de magnifiques photos du Rhône débordant près de Valence https://dunpontlautre.blogspot.fr/2018/01/le-rhone-en-crue.html?spref=fb , avant d'aller acheter les patates qui me manquaient, ai franchi les remparts pour voir comment il se comportait à notre niveau, rassurée en voyant que la poterne n'était pas fermée, puis par les deux courants de voitures lancées le long du fleuve… 

il remplit à ras bord son lit mais en respecte, gentiment et de justesse, les limites, sans s'étaler en obligeant à fermer les voies, et sans imbiber les prairies

mon fleuve sage

baise juste la rive

pécheurs audacieux

(audacieux parce que je croyais que les rejets divers dans le Rhône entre Lyon et nous, interdisaient la pèche)

Suis rentrée dans la ville, ai acheté deux kilos et demi de grosses patates de la Crau, patates dites de conservation... et puis au moment où j'allais sortir la jeune caissière m'a appelée, s'est levée et m'a donné un petit bouquet de tulipes en remerciement pour mes sourires… 

à vrai dire elles étaient si près de leur mort qu'elles en devenaient je pense invendables, mais c'était gentil

et c'est en souriant derechef que suis revenue vers l'antre, que j'ai jeté, coupé deux fleurs, beaucoup de feuilles et de longs bouts de tiges, et récupéré de quoi garnir, au moins jusqu'à demain soir, un petit vase.