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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

vendredi, janvier 26, 2018

Petites choses

à travers le temps
les dernières calades
chantent pour les yeux
blessent les pieds mais pourtant
voudrais tant les préserver
menacées qu'elles sont par le confort des cyclistes, la modernité propre et claire des rues, les dalles sur lesquelles glissent les yeux et parfois les pas, cependant sans écouter mes pieds, je les regrette
journée d'âme noiseuse, entre activités domestiques, avec mélange de brusquerie pour activer corps et de soin comme peux, et méditation ensommeillée

Pour en rester au sol, et peupler mon coin de désert, recopie un bidule publié par les cosaques http://lescosaquesdesfrontieres.com
Au bord du quai
au bord du quai
des filets roux
filets beiges
qui attendaient
au bord du quai
les yeux sur eux
il s'évadait
pensait petits matins, les teufteufs saluant l'aube, l'humidité froide qui s'insinue jusqu'aux os, les odeurs de la mer, des cordages, de la coque, du bateau qui s'éveillent, un petit goût de rouille, la jetée qui s'efface
pensait au clapot gris irisé sous les nuages volants et la masse noire au loin galopant avec le vent
pensait au poids des filets pleins et à l'attente souvent déçue, aux saletés remontées ou au bruit et à l'éclair du déversement miroitant
pensait au calme, au balancement presque imperceptible de la coque et aux rayons de soleil creusant de vert lumineux le bleu sombre de la mer
pensait au son des voix flottant sur l'eau vers les bateaux de rencontre
pensait aux reins penchés sur le pont, les bacs, le tri
pensait au retour, aux cageots posés sur le quai pour la vente du poisson qui n'iraient pas à la criée, aux femmes avec leurs paniers, aux passants indifférents, aux cris se saluant, aux anciens rodant cigarette au bec avec leurs bouches souriantes et leurs regards incisifs, leur silence
et puis aussi
pensait aux mains
mains caleuses
mains adroites
qui ravaudaient
les trop longs jours
de mer grosse
et aux jours qui se succèdent, aux emprunts, aux enfants, à l'humeur de la femme.

10 commentaires:

Claudine a dit…

Dis que le marbre lisse des dalles mouillées à Montpellier est propice à la glissade sur popotin

Brigetoun a dit…

et que je vois d'un sale oeil les rénovations en cours avec des dalles blanches (moins glissantes que le marbre mais de toutes façons si propres si vides que j'en ai le vertige)

Dominique Hasselmann a dit…

En ce moment, il est recommandé, sur certaines berges, de chausser des bottes : la rénovation, on verra peut-être après !

jeandler a dit…

Les calades en leur temps ont été signe de progrès. Rêvons aussi des chemins de terre buissonniers.

Brigetoun a dit…

Dominique, mais pas ici… la fougue de notre Rhône est fatiguée et il reste (de justesse) dans son lit… et la Durance n'amène que la modération d'un pays qui connaît la sécheresse

Brigetoun a dit…

Pierre mais Avignon (et la Provence) c'étaient les calendes et pas les pistes pour vélos… vais déménager si je dois recommencer à marcher en faisant attention à ce qui peut me foncer dessus (rues piétonnes maintenant ça veut dire piste cyclable, et en plus se trouvent vertueux))

arlette a dit…

Tout un art cet agencement de pierres...comme les filets sur le quai pour attraper les étoiles

Brigetoun a dit…

et avec couleurs proches

Elizabeth Magnus a dit…

Bonsoir
C'est magnifique à lire

Brigetoun a dit…

merci !