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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

mercredi, janvier 31, 2018

Nuit au confluent pour musique, spiritualité et Timar

Jour sans histoire, ménage, ciel bleu, et profiter de la relation et l'enregistrement par remue net (merci à eux) de la soirée hommage à Philippe Rahmy http://remue.net/spip.php?article9237 (liens pour compléter les fragments repris)
avec, comme horizon l'attente de ma soirée, du départ vers l'Opéra Confluence pour découvrir – mais après avoir grappillé ce que trouvais sur cette production qui a été donné une première fois dimanche en matinée, parce que j'en avais envie et parce que, si c'est mon troisième Dialogue des Carmélites (et le second à Avignon) il est, pendant que le dialogue mis en scène par Olivier Py à Bruxelles et dans les prochains jours au Théâtre des Champs-Elysées, pour le nôtre c'était Alain Timar, autre avignonnais – depuis plus longtemps que le Directeur du Festival -, qui assurait mise en scène et décor, et que, connaissant sa tendance à la stylisation, qui va si bien avec son travail avec des troupes asiatiques, j'étais curieuse de voir ce que cela donnait (et puis il y avait la prise de rôle de Ludivine Gombert qu'avons vue devenir «grande» ou plutôt suivi le chemin vers la maturité, maintenant en bouton presqu'épanoui).
Or donc, ai trouvé sur le blog de l'Opéra https://parolesdopera.com/2018/01/29/dialogues-des-carmelites-une-histoire-damour-entre-dieu-et-les-ames/#more-558, outre les photos reprises ici, quelques indications
confirmation du parti d'un spectacle épuré et sublimé, l'oeuvre donnée sans graisse et avec une fausse neutralité très étudiée (en gardant à l'esprit qu'il entrait forcément dans le regard porté sur le spectacle, l'indulgence ou la sympathie d'une qui est de la maison, ou liée à...)
pour le décor : uniquement trois écrans blancs sur les trois côtés de la boite-scène, pour accueillir des vidéos (Quentin Bonami) évoquant le rêve de Blanche, ou plutôt les étapes qui font ce qu'elle est, veut-être, et un fauteuil qui se transforme en lit de mort puis tombeau.
 pour les costumes d'Elza Briand des chemises-robes intemporelles, presque des blouses de travail, beiges pour les nonnes (avec un petit foulard-bonnet blanc), bleues pour les jeunes novices, en accord avec le parti-pris d'un drame intemporel
et des déplacements, gestes, se limitant au nécessaire – précision extrême et fluidité, musicaux.
une vidéo des répétitions
qui m'a amenée à, plus longue, une interview de Ludivine Gombert, notre chanteuse presque maison, jolie voix, sans être extraordinaire peut-être, et charme grand... l'aime bien et contente de la voir accéder à un vrai grand rôle (en fait la mets ici pour moi)
parlant, entre autres, de la différence d'acoustique, de présence, entre ce grand hangar de bois (même conçu pour cela) et notre vieux théâtre à l'italienne – le fait est que pour ma place, même en première catégorie, mais assez loin comme chaque fois, les chanteuses sont un peu beaucoup de simples silhouettes... impatiente que ces deux ans de travaux, s'ils n'ont pas de retard, soient derrière nous.
Et là, rentrant un peu après minuit, avant de dîner et de dormir, sans rêves je le pense et l'espère, ai relu, retouché, ce que j'avais préparé ce matin et qui précède, et puis j'ajoute
  • le départ, joyeuse et trop en avance, et les genoux me rappelant que nous étions en hier, une navette conduite par un chauffeur bienveillant à longue barbe blanche
  • l'installation dans la tiédeur de la salle, le confort des sièges et l'assoupissement qui s'annonçait par mon hébétude mêlée de timidité qui m'a fait répondre platement et presque en chuchotant au «comment allez-vous» de Trimar venu, à la plus grande joie de mon ego, me saluer, un fort plat «très bien»... l'allusion à l'attente impatiente atteignant mon cerveau dix minutes plus tard (me suis rattrapée par une ébauche d'applaudissement quand nous sommes croisés après l'entracte)
  • mes deux ou trois chutes dans des trous pendant la première partie
  • une petite séance cigare sans manteau pour retrouver toute ma lucidité
  • l'émotion que renforçait, pour la seconde partie - la lutte contre elle-même de Blanche (Ludivine Gombert parfaite de fragilité) et la monté à l'échafaud – l'extrême stylisation de la mise en scène, théorème visuel et stylisation (le public devant recréer en lui-même ce qui entourait, piques, foule, échafaud, etc... ce groupe de femmes
  • oubliée, stupidement puisque c'est le principal, la force et la simplicité affichée de la musique de Poulenc
  • la beauté du choeur de femme, et parmi les voix la clarté légèrement précieuse de Sarah Gouzy dans le rôle de Constance la seconde novice, la réussite de Ludivine Gombert, et parmi les autres rôles de femme, surtout, la voix et la présence de Catherine Hunold, Madame Lidoire, la supérieure, maternelle et spirituelle sans exaltation... chez les hommes, dont le rôle est moins important, la voix agréable mais sans doute insuffisante du chevalier etc...
saluts, sans trop m'attarder de peur que la navette reparte sans moi

et longue attente (nous avons craint un moment qu'il nous ait oubliés)

4 commentaires:

Dominique Hasselmann a dit…

On en vient à regretter de ne plus voir aucune "bonne sœur" dans les rues, quand elles étaient autorisées à sortir du Carmel....

Poulenc, un peu oublié et pourtant une grande œuvre, la salle paraît petite, non ?

Vos photos de nuit sont bien nettes !

Brigetoun a dit…

pas très grande en effet (mais les derniers rangs, que le guichetier l'attribue régulièrement… enfin les derniers des plus chers.. sont un peu trop loin - et l'appareil qui fait assez net a un tout tout petit zoom - peut ajouter autre objectif mais pas assez de sous, et puis casse pieds d'avoir à changer)
plaisir aussi de voir que la petite cohorte qui fait le déplacement n'est pas troupeau bêlant mais participe par son silence recueilli; et hier soir par quelques huées (rares, et moi j'étais pas d'accord, ai avec les autres accentué le bruit de mes mains) pour Timar et son dépouillement)

arlette a dit…

Merci beau reportage qui nous entraîne au coeur de l'action Bravo pour le périple qui vaut la peine il me semble ...

Brigetoun a dit…

Arlette, périple qui me fait marcher encore moins que pour monter à l'opéra (mais y a l'attente froide)