ciel bleu franc du matin
(me faisais plaisir en triant des photos familiales), lumière
nuageuse – enfin moins que ne l'ai cru en débouchant sur la place
- un peu avant seize heures quand suis partie, décidant que je
n'avais que trop attendu, ma décision d'aller au Cloître Saint
Louis voir l'exposition de la Mac'a, rituelle en mars, intitulée
cette année Patience et longueur de temps s'intensifiant
chaque jour à la vue des images de bateliers rêvés sur les pages
Facebook de Caroline Gérard et François Diumon (plus réussies que
ne le sont les miennes, sorry)
et puis, ma foi, pensais
que mes jambes étaient de meilleure composition que ces jours-ci
(présumais un tantinet et je crains que le salut accompagné d'une
promesse de visite prochaine en passant près de la collection
Lambert ne soit pas suivi d'effet, quant au festival on verra...)
Ceci dit ai vu belles
choses, mais j'en resterai aux hors d'oeuvre (et pour certains le
plaisir prendra force en découvrant mieux leurs oeuvres) regroupés
au rez-de-chaussée. Pour chacun des cinq artistes que l'on découvre
en avançant dans la salle, je reprends les mots-totems figurant sur
les petits dépliants édités par la mac'a et un fragment des textes
qui y sont regroupés.
D'abord un panneau
séduisant, sur le mur à côté de la porte, de Paule Tavera-Soria
l'avignonnaise (peindre, une façon de vivre, son site, bien fait,
http://www.paule-tavera.com)
assez peu représentatif des peintures et oeuvres mixtes qu'ai
beaucoup aimé au premier étage
ce qui est aussi le cas de
ces tours de bois ouvragé et pourtant déjà me disais j'aime bien
ce qu'elle fait..
ces mots les
évoquent davantage, allusivement … à distance de la
figuration, des formes renouvelées s'égrènent avec rigueur
(quoique ça s'appliquerait à
cette première facette) avec un air familier, une petite
musique «ni tout à fait la même, ni tout à fait une autre»
Monique Perron – il
faut voir ses oeuvres avec son oreille, cela s'entend, cela s'écoute,
et c'est ainsi que cela se voit, faute de quoi on passe sans rien
voir... Philippe Chauché
Au
centre de la salle, bougeant lentement, au moins en partie basse,
dans le soufle d'un ventilateur, un assemblage suspendu de Didier Le
Gleuher venu d'à côté, du Ventoux, d'Auzon (raison d'être – son
blog http://didierlegleuher.blogspot.fr)
Quand le
soleil se lève, sur les brumes de la Font Deiro, entre silence assis
au bord du chemin et lumière amoureuse du jour qui nait, le visiteur
approche d'un pas circonspect. Le sentier ondule au milieu des vignes
ligotées par des décennies de fil de fer rouillé... Et puis
soudain blotti dans un nid de pierre du Ventoux à l'abri des
chasseurs de chimères, le lieu, le repaire, la tanière, l'atelier
peut-être début d'un texte de
Jean-Pierre Amiot qui ne parle pas encore de l'oeuvre, juste parce
que lisant j'imaginais l'endroit et que là, ça me plaisait bien.
Sur
le mur qui donne sur l'extérieur du cloître, après les tours de
Paule Tavera-Soria, deux grands panneaux qui semblent quasi vides, un
plus petit où un sein est dévoilé dans une vignette centrale au
contour décoré, premier contact, un peu étrange, mal regardé
parce que j'étais attirée par ce qui suivait avec l'oeuvre assez
passionnante de Perlinpinpin venu de Lille (motus operandi) qui m'a
retenue longuement au deuxième étage – mais sais pas trop comment
faire passer sans longues explications
en
attendant de tenter ou simplement montrer si mes photos y arrivent,
mon appareil étant plus apte aux vues larges qu'aux minuscules
détails (verrai plus tard), ceci
Être
artiste est un état. Je dois le faire comme je dois respirer. Ma
principale occupation est de vivre et de recopier ma vie. Je suis un
artiste piéton, voyageur ou vagabond, lent et acharné Perlinpinpin
(et c'est exactement ça)
et
puis ce début Mathématicien, photographe, artiste bien
sûr mais pour ses amis, qui lui ont donné le nom de Perlinpinpin,
Perlin est un magicien. Le travail de Perlinpinpin est ancré dans
une perception, une représentation du temps qui est avant tout le
temps d'une vie Janine Lajadie
(suite pour le deuxième étage)
Ingrédients
:
300 sacs en
plastique
180
barquettes en aluminium
856
bouteilles en plastique
20 m de
câble électrique
120
fourchettes
Le tout
agrémenté d'un zeste de démarche artistique,
J'obtiens
«Les foules d'Eugène Flots» Georges
Stolf
Au fond l'étang se
gonfle, bouge, et j'ai loupé le petit clips auquel me suis essayée..
alors juste une image du batelier-sac-plastique malmené par les
flots, et puis suis revenue vers la porte
en longeant les deux
grandes photos (ou montage photographiques) d'Aurore Valade,
arlésienne et madrilène (intérieurs mexicains son site
http://www.aurore-valade.com
) dont la démarche intéressante, dont les oeuvres qui mériteraient
une attention soutenue souffrent un peu ici des oeuvres avec
lesquelles elles cohabitent, et plus encore au deuxième étage
d'être les ourlets de la fascination Perlinpinpin qui les font
paraître plus violentes, frontales qu'elles ne sont
Alors parce qu'il est cité
sur le dépliant, parce qu'il est beau et qu'en fait il correspond à
ce qui est là sur ces grands panneaux grouillants, un poème extrait
d'Odes aux choses de Pablo
Neruda
Bien des choses
m'ont tant appris.
Elles ne m'ont pas
seulement touché
ou ont été touchées
par mes mains
elles ont accompagné
de telle manière
mon existence
qu'avec moi elles ont
existé
et ont été pour moi
si existantes
qu'elles ont vécu avec
moi
la moitié de ma vie
et mourront avec moi
la moitié de ma mort.
Et
suis sortie dans la galerie du cloître, ai tourné le dos aux
platanes pour prendre l'escalier vers les étages
mais
ce soir seulement un nuage ourlé de lumière sur mon retour.
10 commentaires:
Vous nous donnez 4 journées pour le post d'1 !
Neruda, on comprend bien son Ode aux choses quand on voit sa collectionnite gargantuesque dans ses maisons.
Bien aimé les bateliers aussi, c'est Charon en carton.
Ce qui me plaît le plus, c'est la poudre de Perlinpinpin... :-)
homme de grande patience Perlinpinpin (il y avait une très jolie vidéo mais que je n'ai pas)
casabota, pas en carton mais en sacs plastiques et autres objets de récupération
j'aime bien tout et la salle d'exposition est magnifique
Perlinpinpin est un peu magicien, merci pour cette découverte !
Claudine, plus intime que celles des étages (sont pas mal non plus)
Marie Christine on le voit surtout avec son infinie patience et tout ce qu'il met de lui dans ce qu'il faut ay second étage mais sera pas facile à transmettre
Belles découvertes par tes yeux ...avec le temps je deviens pourtant moins réceptive et demain Mouans Sartoux et Nice MAMAC sans enthousiasme
Tu redonnes désirs de poursuivre
merci, tant que je peux...
Enregistrer un commentaire