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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

jeudi, mars 15, 2018

au premier étage

ciel radieux et marche un peu plus aisée, m'en suis allée, résolument souriante, vers le rendez-vous enfin obtenu de ma banque, pour être un peu moins rétrécie et pour assurer, sans excès, le passage de l'été, que ce soit des spectacles pendant le festival ou un point de chute hors Avignon pendant une partie de sa durée si carcasse le préfère  (et qu'importe le futur plus lointain…) – le soleil doucement commençait, aux endroits à l'abri de la petite brise fraiche, souvenir de la nuit, à faire ronronner plantes et peaux dans les endroits à l'abri.
Ai sombré dans une longue sieste paresseuse, avant, frissonnant un peu pour en sortir, de tailler un peu, pas assez, dans les photos prises un peu trop à la volée et à l'instinct en circulant dans la salle du premier étage au Cloître mardi (échanges agréables mais constants entre le responsable de salle, très, juste un peu trop à la rigueur, communicatif et les trois visiteuses dont je faisais partie)
avec le plaisir, en arrivant de trouver dans les rangées d'oiseaux-bouteilles, bleus ou verts, perchés sur des fils 
et des ombres qu'ils projetaient sur les murs une autre facette du travail de Georges Stolf http://www.mac-a.org/2018/03/georges-stolf.html … pour les voir un peu mieux que sur mes photos de samedi, mon appareil souffrant de la faiblesse de son zoom réduit à l'idée d'un zoom, une tentative de reproduction d'une des trois photos du dépliant le concernant, sur lequel je reprends également, pour accompagner son armée d'hommes sans tête, et les silhouettes (fourchettes) avançant sur un sol de terre et sable, des bribes d'un texte de Guy Coutherut
Je suis souvent resté debout, à le regarder travailler. A regarder ses mains danser. Aussi rapides, souples et précises que le félin quand il attaque. A la fois concentré sur une cible invisible et attentif à tout, son regard se déplace sans cesse. Il ne parle pas mais parfois chantonne, juste avec son souffle. Lorsqu'il manie l'outil (un outil toujours simple : ciseaux, cutter, couteau...), Georges Stolf entame la matière (une matière toujours simple : bouteilles ou sachets en plastique, peaux de banane, petits cailloux...) sans hésitation... Cependant il saisit au vol tout effet du hasard, avec l'enthousiasme d'un gamin qui trouve, sous le pied d'un cheval, une pépite que lui seul sait voir...
ses peuples en route, ombres ou pèlerins, en déplacement perpétuel, chacun dessinant son propre destin... passé de l'immobile aux trajectoires ; de l'individu à la société ; du poids de nos corps à la légèreté des vents qui nous poussent... il s'épure et... la puissance douce de la simplicité l'infiltre toujours plus.
Avançant dans la grande salle, quittant l'enfance (Georges Stolf intervient dans des écoles ou bibliothèques auprès d'eux) sans perdre complètement un regard ludique, suis passée aux oeuvres de Didier Le Geuher
oeuvre diverse, abordée avec trois assemblages dont je garde l'image la moins loupée
un équilibre fragile qui s'inscrit dans la mémoire d'un mouvement et qui, au moindre souffle, redeviennent mouvement Janine Lajadie
et puis, sur une grande table recouverte d'un ondoiement d'ocre, des sphères striées de fils et ouvertes sur des coeurs émaillés que l'on découvre en tournant ou pleines et mouvementées comme de grosses meringues
les mains magiques transforment la poudre de plâtre en de merveilleuses conques, en de subtiles sphères modelées puis finement décorées, voire brodées, habillées de multiples traits ou pointillés à l'encre de chine, où la patience frise l'obsession... Daisy Froger-Droz
Contre le mur sur la rue de grands dessins verticaux – études pour sculptures -, contre le mur du fond un grand triptyque
de grandes toiles où le blanc domine... un enchevêtrement de fils noirs patiemment entremêlés, tricotés, dessinés... toujours à l'encre de chine, sur lesquelles peuvent se glisser, innocemment, des gouttes, des éclats de couleur.
Et sur le mur séparant la salle du couloir longeant la cour du cloître, des petites toiles où l'encre domine, colonise le blanc, où la couleur intervient en rares petites touches...
Et ma foi, comme ceci est très long, comme le goût que me suis trouvée pour les oeuvres discrètes de Paule Tavera-Soria qui occupent le couloir m'a fait multiplier hors mesure les photos (même si je doute qu'elles puissent transmettre le charme qu'elles ont eu pour moi – moindre chez les autres me semble-t-il) je garde la fin de l'étage, pour demain ou vendredi.



5 commentaires:

casabotha a dit…

D'une sortie, vous pourriez faire un livre (illustré)!

Dominique Hasselmann a dit…

Ces oiseaux de verre sont à la fois une belle idée mais aussi - peut-être - une préfiguration d'une espèce qui disparaîtra un jour lointain, très lointain... espérons-le !

Claudine a dit…

Les oiseaux et les fourchettes, comme c'est beau, exquis et épatant !

Brigetoun a dit…

Dominique, sont vraiment du futur : pas en verre mais en plastique (bouteilles récupérées)

Brigetoun a dit…

Claudine moi ce sont surtout les fourchettes avançant dans le désert qui m'ont retenue (et puis les meringues dans la poussière de chocolat)