refermant presque
totalement les volets bleus sur la lumière vers dix heures, avant
que la chaleur de l'été chasse les restes de fraîcheur de la nuit,
j'ai décidé que, même si mardi devrait être plus rude comme
température, ne sortirai pas ce jour... les halles qui auraient été
mon seul but raisonnable étant fermées (et mes provisions me
permettant l'attente)
France Culture le matin,
un peu de repassage et une errance plus ou moins utile dans l'antre,
deux heures et demi
environ, en tout, de lecture des contributions qui ne font que ronger
faiblement mon retard...
et comme vais le faire ces
jours-ci, je suis désolée, vous êtes prévenus, je recopie ma
contribution – après les 18 premières reprises ici avec le tag "atelier été 2018" – en réponse à la 19ème vidéo de François
Bon (il ne s'agit pas exactement, heureusement pour moi, de lancer de
ballon)
les photos
pêchées dans mes réserves ont d'autant moins de rapport avec le
texte que, bien entendu, la ville pourrait sans doute être en gros
soeur d'Avignon ou cousine ou je ne sais quoi, mais n'est pas Avignon
– ce qui vaudra pour les prochaines)
Et devant son second café s'en revenait vers la petite
rue hors la ville, la petite rue qui alignait ses maisons de maçon
cachant leurs jardins secrets, ses façades nues, sans les quelques
moulures qui garnissaient les bâtisses, plus hautes d'un ou deux
étages, bordant les rues qui sortaient de la ville, avant la zone
intermédiaire des cités et ateliers, façades belles de leur
simplicité comme celles qu'ils longeaient, dans son enfance, en
suivant la route Napoléon se faufilant, avant le temps des
détournements et des autoroutes, dans les gros villages entre Toulon
et les vacances savoyardes, maisons semblables comme des soeurs et
pourtant différentes par la fraîcheur plus ou moins grande des
enduits, par les percements qui exprimaient leur importance, la
taille et l'aisance des familles, mais sans les petites boutiques
habituelles ou – quel était donc le nom de ce gros village ou
petit bourg, et qu'étaient-elles devenues les boutiques maintenant
que la route le négligeait – celles qui s'ornaient, acclamées
par les enfants, de merveilleux bouquets de plumeaux multicolores –
et le père cédait rituellement, s'arrêtait pour qu'on en choisisse
un ou deux, après hésitations et débat véhément, étaient tous
très véhéments après ces heures de route ennuyeuse. La petite rue
et ses alignements parallèles, – qui évoquaient tout autant ceux
des gros bourgs dont il avait croqué les façades, campant et
roulant en bande joyeuse avec ce qu'il fallait de rivalités, amitié
orageuses, application et petits plaisirs cueillis, dans une vieille
traction-avant à travers la Grèce intérieure, lors d'un voyage
d'été aux temps lointains de son court passage en école d'archi –
; alignements interrompus de temps en temps par de grands portails
muets camouflant les jardins et demeures, ou hangars et maison de
maître, traces d'activité retrouvées dans les régions de riche
agriculture ou vignobles, là où peu à peu les petits exploitants
dont les terres sont regroupées font place aux simples ruraux,
anciens ou néo, alignements où s'insérait également ce petit
immeuble, souvenir d'une époque où le village avant d'être englobé
dans l'agglomération, s'était voulu petite ville, immeuble aux
balcons arrondis, à la modénature marquée par les années 30,
frère de ceux qui avaient remplacé vers la même époque les plus
opulentes villas au long de la route littorale qu'il suivait,
adolescent, serviette sur l'épaule, des palmiers aux gros troncs
arrondis aux buissons épineux, dans une forte odeur alliant un peu
de mer et la pisse des chiens, comme on disait. Mais surtout, pendant
qu'il regardait le fond de sa seconde tasse, lui revenaient les
quelques maisons précédées d'un petit jardin, les murets, les
arbres débordant, les buissons de laurier qui répondaient aux
rosiers d'un chemin dans un hameau de la Sarthe, chez sa tante, et
surtout celle où une femme chantait, une femme au visage ingrat.
Pour
l'ensemble des contributions
http://www.tierslivre.net/revue/spip.php?article211
8 commentaires:
J'aime beaucoup.
Votre première photo donne à voir l'enclume
Sylvie, merci
casabotha, une enclume faite de vide, entourée de plein
sur le métier, remettre l'ouvrage...
D'un festival l'autre !
là pour le moment ai regardé ouvrage des autres et étalé un peu de mon ouvrage ancien (aujourd'hui halles avant la grande fore de messire été)
puissiez-vous bien vous protéger de cette chaleur accablante. La vidéo de F.Bon donne des fourmis dans les doigts
Aime te lire
merci, amies
pour la chaleur une semaine à passer je crois
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