commentaires

désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

mardi, juillet 31, 2018

Atelier d'été du tiers livre – 19 – lancer de ballon

refermant presque totalement les volets bleus sur la lumière vers dix heures, avant que la chaleur de l'été chasse les restes de fraîcheur de la nuit, j'ai décidé que, même si mardi devrait être plus rude comme température, ne sortirai pas ce jour... les halles qui auraient été mon seul but raisonnable étant fermées (et mes provisions me permettant l'attente)
France Culture le matin, un peu de repassage et une errance plus ou moins utile dans l'antre,
deux heures et demi environ, en tout, de lecture des contributions qui ne font que ronger faiblement mon retard...

et comme vais le faire ces jours-ci, je suis désolée, vous êtes prévenus, je recopie ma contribution – après les 18 premières reprises ici avec le tag "atelier été 2018" – en réponse à la 19ème vidéo de François Bon (il ne s'agit pas exactement, heureusement pour moi, de lancer de ballon)
les photos pêchées dans mes réserves ont d'autant moins de rapport avec le texte que, bien entendu, la ville pourrait sans doute être en gros soeur d'Avignon ou cousine ou je ne sais quoi, mais n'est pas Avignon – ce qui vaudra pour les prochaines)
Et devant son second café s'en revenait vers la petite rue hors la ville, la petite rue qui alignait ses maisons de maçon cachant leurs jardins secrets, ses façades nues, sans les quelques moulures qui garnissaient les bâtisses, plus hautes d'un ou deux étages, bordant les rues qui sortaient de la ville, avant la zone intermédiaire des cités et ateliers, façades belles de leur simplicité comme celles qu'ils longeaient, dans son enfance, en suivant la route Napoléon se faufilant, avant le temps des détournements et des autoroutes, dans les gros villages entre Toulon et les vacances savoyardes, maisons semblables comme des soeurs et pourtant différentes par la fraîcheur plus ou moins grande des enduits, par les percements qui exprimaient leur importance, la taille et l'aisance des familles, mais sans les petites boutiques habituelles ou – quel était donc le nom de ce gros village ou petit bourg, et qu'étaient-elles devenues les boutiques maintenant que la route le négligeait – celles qui s'ornaient, acclamées par les enfants, de merveilleux bouquets de plumeaux multicolores – et le père cédait rituellement, s'arrêtait pour qu'on en choisisse un ou deux, après hésitations et débat véhément, étaient tous très véhéments après ces heures de route ennuyeuse. La petite rue et ses alignements parallèles, – qui évoquaient tout autant ceux des gros bourgs dont il avait croqué les façades, campant et roulant en bande joyeuse avec ce qu'il fallait de rivalités, amitié orageuses, application et petits plaisirs cueillis, dans une vieille traction-avant à travers la Grèce intérieure, lors d'un voyage d'été aux temps lointains de son court passage en école d'archi – ; alignements interrompus de temps en temps par de grands portails muets camouflant les jardins et demeures, ou hangars et maison de maître, traces d'activité retrouvées dans les régions de riche agriculture ou vignobles, là où peu à peu les petits exploitants dont les terres sont regroupées font place aux simples ruraux, anciens ou néo, alignements où s'insérait également ce petit immeuble, souvenir d'une époque où le village avant d'être englobé dans l'agglomération, s'était voulu petite ville, immeuble aux balcons arrondis, à la modénature marquée par les années 30, frère de ceux qui avaient remplacé vers la même époque les plus opulentes villas au long de la route littorale qu'il suivait, adolescent, serviette sur l'épaule, des palmiers aux gros troncs arrondis aux buissons épineux, dans une forte odeur alliant un peu de mer et la pisse des chiens, comme on disait. Mais surtout, pendant qu'il regardait le fond de sa seconde tasse, lui revenaient les quelques maisons précédées d'un petit jardin, les murets, les arbres débordant, les buissons de laurier qui répondaient aux rosiers d'un chemin dans un hameau de la Sarthe, chez sa tante, et surtout celle où une femme chantait, une femme au visage ingrat.
Pour l'ensemble des contributions http://www.tierslivre.net/revue/spip.php?article211

8 commentaires:

SaP (Sylvie) a dit…

J'aime beaucoup.

casabotha a dit…

Votre première photo donne à voir l'enclume

Brigetoun a dit…

Sylvie, merci

casabotha, une enclume faite de vide, entourée de plein

Dominique Hasselmann a dit…

sur le métier, remettre l'ouvrage...
D'un festival l'autre !

Brigetoun a dit…

là pour le moment ai regardé ouvrage des autres et étalé un peu de mon ouvrage ancien (aujourd'hui halles avant la grande fore de messire été)

Claudine a dit…

puissiez-vous bien vous protéger de cette chaleur accablante. La vidéo de F.Bon donne des fourmis dans les doigts

Arlette A a dit…

Aime te lire

Brigetoun a dit…

merci, amies
pour la chaleur une semaine à passer je crois