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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

lundi, juillet 23, 2018

Avignon – festival – jour 17 – Velléités, la Maison pour tous de Champfleury chez Vilar avant les Célestins et Canzone per Ornella

Au réveil ranimer l'appétit qui m'était venu dans la tombée de la nuit d'hier pour deux spectacles l'un à 14 heures aux Halles et, s'enchaînant naturellement comme distance et durée, au Théâtre du bout de là à côté duquel je passe souvent sans jamais y être entrée, «Rire barbelé» adapté d'un texte de Germaine Tillion, comédie musicale qu'elle a écrite et jouée avec certaines de ses camarades à Ravensbruck... ma foi, même si finalement je n'y suis pas allée, je reprends la vidéo de présentation, juste pour marquer son existence
et puis découvrir, un peu après six heures, la vidéo n°26 de l'atelier d'été de François Bon, avoir des mots qui venaient en écoutant, qui se révélaient hors de propos en avançant dans l'écoute et batailler vaguement avec crâne mien et des phrases.
Trouver une ossature sous la douche, poser une phrase et m'arrêter à la jointure pour repasser une robe, un pantalon, sentir la fatigue revenir en vague, préparer déjeuner pour une heure totalement insolite tout en sentant ma volonté devenir calme ruisseau.
Alors tirer un trait sur le spectacle (dommage, mais tant pis) de quatoze heures, faire sieston et partir avant trois heures... en passant plage de l'horloge voir par l'entrebaillement du portail de Jean Vilar un bout d'une file d'attente d'une placidité gracieuse, être attirée, découvrur qu'il s'agissait de la dernière des représentations de «Paroles de Gonz'» un petit spectacle petite jauge que j'avais décidé de négliger n'ayant jamais réussi à avoir de place pour ses prédécesseurs. L'admission s'est arrêtée à moi, me préparais à reprendre chemin vers au-bout-là-bas et puis une jeune femme est venu dire : si on trouvera une place pour la dame, alors j'ai suivi
pour me retrouver au fond d'une salle fournaise, coincée entre deux grands et jeunes gars pleins de prévenance mais non moins grands et larges, voyant autant les deux chignons devant moi que les acteurs-diseurs-danseurs, prise de panique par instant, mais fort contente d'être là, partie de l a sympathie public-acteurs (et puis ça dure un peu moins d'une heure)
fruit du travail de Nadjette Boughalem en collaboration pour les ateliers d'écriture avec Ema Dei et pour la petite chorégraphie, la «fluidité des mouvements» avec Nabil Hemaïzia et des habitants de Champfleury (un quartier d'Avignon) épatants de conviction, de talent et d'une petite touche d'auto-dérision renvoyée à la face des puissants ou installés de ce monde.
Paroles de Gonz' sont ces paroles d'hommes à qui l'on a appris à ne pas être la gonzesse mais bien le gonz, l'homme, le mâle, le combattant.... Du quartier de Champfleury où elle a été longtemps animatrice, la metteuse en scène a amené au théâtre un grand nombre d'habitants. Par le travail de ce qu'elle nomme une pratique urbaine et contemporaine, Paroles de Gonz' a donc été un espace où chacun a pu traverser son émotion à partir de la question : comment « être » sans être désavoué par les siens ? (la photo est comme il se doit de Christophe Raynaud de Lage)
Sur quoi me suis échappée seconde, avec une petite grimace d'excuse en passant devant elle, pour respirer dans le jardin, m'enfoncer dans son sol..
et m'en suis revenue, à travers les suceurs de glace, vendeurs de ballons hideux, troupes fatiguées et familles plus ou moins lasses et heureuses.
Ecrire une seconde phrase, abandonner... parce que ne me sentais pas au mieux. Préparer dîner, lire quelques contribution à l'atelier d'été, enfiler jean et vieille et aimée tunique légère après une douche rapide… 
et suis repartie, munie d'un de mes derniers billets du in 
vers le cloître des Célestins, la première des trois représentations du dernier spectacle de Raimund Hogue (avait fait l'impasse, à tort si j'en crois Arnaud Maïsetti, en partie à raison si j'en crois des gens rencontrés qui l'aiment et l'avaient déjà vu interpréter – mieux à leur avis – ce spectacle, sur les représentations qu'il donnait, également aux Célestins, de «36 avenue Georges Mandel» peut-être plus émouvant et qu'il interprète seul – ce n'était pas vraiment un choix mais une question de gestion de calendrier)
Là «Canzone per Ornella» c'est une pièce qu'il a écrite pour Ornella Balestra, danseuse de Béjart une « offrande musicale » où l'art de l'interprète consiste en une présence attentive aux effets de la musique et du temps, aux résonances imaginaires d'une voix et d'une mélodie. Ornella Balestra … est une de ces danseuses qui incarnent au plus haut point le mélange d'intensité et de rêverie propre à la danse de Raimund Hoghe. Ici il entremêle pour sa danseuse les textes de Pier Paolo Pasolini et les musiques des pièces déjà traversées et celles qu'il reste à parcourir, jouant de sa capacité à jongler entre virtuosité et divertissement, présence sibylline et figure cinématographique.
Et après avoir recopié, une fois encore, paresseusement, la présentation de ce spectacle sur le site du festival (d'où provient également la photo de Rosa Frank) je me bornerai (enfin pas exactement bornerai, mais il y aurait beaucoup plus à dire) à
les Célestins et les platanes (qui ont chanté et dansé avec à propos) la lumière et les cigales aussi pendant la première demi-heure parce qu'il avait fait le choix de commencer à 21 heurs 30 et de bénéficier ainsi d'un peu de crépuscule... le plateau étant alors peu éclairé, avec juste quelques spots qui mettait de l'or dans l'eau du petit bocal carré avec lequel il se promenait, s'allongeait, repartait jusqu'à se planter à la lisière de l'arcade centrale (ils n'avaient pas touché au cloître qui était le seul décor) pendant qu'elle arrivait, longue robe noire souple, cheveux dorés, talons très hauts lentement sous la galerie aux pierres légèrement dorées par un éclairage orienté vers les voutes
que la magie était là avec la bande son constituée de textes et musiques interprétés par Milly, Giglioli Cinquetti, Chavela Vargas, Marle Dietrich, Victoria de los Angeles, Judy Garland, Dalida, Georges Delrue, Bobby Solo, Charles Aznavour, Leonard Bernstein et peut-être surtout (même si ne comprenais que mal, cela n'avait pas la plus légère importance) Pasolini
dans la danse économe, les gestes amples, simples, d'une grace infinie de la danseuse, dans sa façon de marcher comment marchent les danseuses de Pina Bauch, son éclat, son assurance, ses fragilités, dans les moments de danse «de salon» avec ou sans Luca Giacomo Schulte qui sert avec flegme, précision et talent d'utilité, dans les rapports entre Raimund Hoghe et Ornella Balestra, dans la très jolie scène où elle lui «apprend» à danser etc....
et que j'étais toute heureuse en applaudissant, 
en sortant parmi le bruissement des voix, en rentrant.

5 commentaires:

casabotha a dit…

Sieston pour Carcasson Bridgeton en mission

arlette a dit…

Ce dernier spectacle..pour Ornella me ravit d'après tes mots et images cela m'aurait plut, impression que le public et certains spectacles se fatiguent

Brigetoun a dit…

oui la ville est lasse, même si les danseurs de hop-hop étaient encore rue de la République hier soir il me semble (l'ai juste coupée en haut) et puis c'était dimanche
et la plupart des troupes du off jouent jusqu'au 29 (veut y aller mais suis vraiment à bout de rouleau…
enfin suis arrivée à faire mon texte pour l'atelier - là j'espère qu'il ne fera pas trop chaud devant l'ordinateur en août parce que j'ai bien un mois de lecture en août (je shunte deux tès appréciés sauf par moi et très longs…)

Claudine a dit…

toujours amusant de comparer les critiques de spectacles du festival à la radio avec les récits ici

Brigetoun a dit…

c'était méchant ? (je n'écoute jamais et lis rarement les critiques) tant mieux, ça m'agace toujours d'être consensuelle