J'avais lu à un de mes bons moments que le Préfet, après concertation avec
les maires de Monteux et Avignon, avait décidé d'interdire pour
cause de mistral les feux d'artifice. Pourtant semblait s'être calmé
amenant d'ailleurs des nuages pour un temps. Et puis alors que
carcasse semblait s’apaiser un peu, dans l'air calme portant les
voix – au moins tel que je le percevais d'après la quasi
immobilité endormie des longs bras de l'olivier dans la nuit -- j'ai
entendu soudre un brouhaha joyeux, qui s'est intensifié, je
l'ai cru, juste un peu avant dix heures, au moment où les fusées
devaient commencer à s'élever. Ai pris une veste, parce que je
percevais le froid, et mon appareil photo et suis descendue, me tenant
des deux mains aux murs avec des petits cris étranglés. Le café
rutilait, des rires en venaient mais calfeutrés, des silhouettes
traversaient le bout de la rue venant des remparts ou allant vers
eux... me suis dit ils croient que et se cassent le nez, mais j’étais
là, ai continué, tachant de récupérer une marche normale,
entendant ce brouhaha qui venait du café mais aussi de la ville avec
un soupçon de flonflon musical, et du fleuve.
Le
mistral m'a prise sur la place et bousculée avec enthousiasme
lorsque j'ai franchi la porte, rencontré le vide où il soufflait,
le noir, les lumières de la roue et des lumières sur l'île, au
débouché du pont, un peu à côté de l'endroit d'où le feu aurait
dû être tiré – sans doute des gens décidés à faire la fête
quoi qu'il en soit. Ai continué le long des remparts, me tordant les
pieds dans l'herbe sous les bourrasques croisant une pépée qui
cherchait où diable étaient les fusées et une petite famille avec
valise, pelotonnée dans le froid, sortant vêtements, qui m'a toisée
quand j'ai voulu, sans rien pouvoir au fond, demander si elle voulait
de l'aide ; au niveau de la poterne le vent m'a fait trébucher,
presque tomber, ai eu fugitivement pitié de moi et du coup ne l'ai
pas vu cette échappatoire creusée dans la muraille, ai continué jusqu'à la porte du Rhône
et suis revenue par ma rue du Limas déserte et protégée du souffle
glacé, écoutant les voix, la musique un peu plus nettes maintenant
qui venaient du bal des vendanges, au dessus, sur le rocher. Ai
remonté plus allègrement l'escalier.
Bon ce matin la douleur avait changé d'emplacement, se focalisait sur la jambe gauche et la hanche, rendait acrobatique tous les gestes... qui du coup ont peuplé ma matinée et ma foi de ce jour ne dirait rien que cela : j'en suis ce soir à de fortes courbatures handicapantes, ma bouche ne cherche plus je ne sais quel souffle et je recommence à penser. Ce ne sera rien ou presque.
Bon ce matin la douleur avait changé d'emplacement, se focalisait sur la jambe gauche et la hanche, rendait acrobatique tous les gestes... qui du coup ont peuplé ma matinée et ma foi de ce jour ne dirait rien que cela : j'en suis ce soir à de fortes courbatures handicapantes, ma bouche ne cherche plus je ne sais quel souffle et je recommence à penser. Ce ne sera rien ou presque.
7 commentaires:
Carcasse s'inclinera devant votre volonté (Carcasse le peut, elle vous le doit)
Le Mistral est un seigneur....
Bon rétablissement.
Un feu d'artifice virtuel, en somme (la réalité nous rattrape), c'est dans l'air du temps, et l'imagination supplée, petite sortie pas pour rien et vous revoilà devant votre écran... Reposez-vous tranquillement !
Marie, un seigneur en plie forme sur le fleuve
Dominique, mais en principe, si pluie ou vent (l'air du temps en somme) le veulent, le feu d'artifice non virtuel aura lieu le 31
Le soir ce coquin doit se calmer ..pourtant sans ennuyer les pauvres brindilles
Il n'y a que la douleur qui n'est artifice et le préfet n'y peu rien.
Arlette espérons qu'il se calme le 31 (faut dire que le lit du fleuve est son terrain de jeu favori… mais que pour tirer un feu d'artifice c'est le cadre idéal)
Pierre, je suis persuadée ou le veut qu'elle est artifice mais sacrément réussi et me ramenait à la loque ces deux jours… là elle est juste assez présente/absente pour avoir le tonus de la combattre
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