commentaires

désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

lundi, août 20, 2018

Paresse et le sud de l'atelier du tiers.livre (vidéo 34)

ma paresse naturelle s'épanouissait avec une douce autorité ce matin
alors tout de même, faire lit, douche, aspirateur, un minimum de cuisine
et puis lecture tant que le mur de la cour a reçu la tendre force du soleil, d'un formidable livre d'ATD Quart-Monde sur les échanges (que je ne saurais appliquer)
et à l'intérieur de contributions à l'atelier d'été de François Bon http://www.tierslivre.net/revue/spip.php?article211 entre autres choses avant deux westerns...
et je recopie le premier quart de ma réponse à la proposition 34
illlustrée de capture d'écran de Google Street View
Dans sa découverte de la ville il y a eu un petit élan donné par un dîner chez son cousin, accepté pour le plaisir de rencontrer le fils prodige, l'aîné, avec lequel, à Paris, s'étaient tissées au fil des ans des relations à la fois distantes – leurs âges et occupations le voulant – et assez intimes pour que à chaque rencontre sans beaucoup de temps et de mots, en phrases brèves, gestes, silences, se dessinent un intérêt commun, un sujet de débat. Ce soir là, au détour d'une phrase quelconque, était passée sa frustration, malgré ses virées dans le quartier de l'ajustadour, qui en se développant devenait incontournable, de ne jamais l'avoir vu cette rencontre des flux ni même d'ailleurs la rivière, de ne jamais avoir pu suivre le ressar... le garçon lui avait répondu : «oui, l'est trop haute de la digue, l'est trop large le glacis entre le petit canal et le fleuve, on ne la voit, la rivière, que du pont qui traverse en biais, là où la bouche s'élargit, ponctuée par des îles... mais, si tu veux, je t'emmène, un peu plus haut dans son lit, à l'endroit de la vieille route et de l'autre pont, juste dans notre sud.... il y a un petit caboulot, comme on dirait dans le nord, et un chemin dit de la digue, qui suit de près la rivière – on la sent à défaut de la voir – à la toucher, c'est un endroit merveilleusement neutre, tu t'y ennuiera à loisir... nous pourrons parler» il a ri et cru comprendre que les derniers mots n'étaient pas les moins importants. Rendez-vous a été pris pour le lendemain après-midi, et il s'est retrouvé, casque en tête, à l'arrière d'un scooter, longeant les Célestins, sortant des remparts, et filant le long de la vieille route nationale, émergeant des villas et cités pour, entre l'emprise du Centre Hospitalier et cette zone en partie vierge, en partie maraîchère, que la ville respectait encore, gagner le pont haubané qui marquait la fin de la commune et du département. Le petit caboulot annoncé avait un air abandonné, ils ont garé leur bécane dans son parking, et traversant la route, se sont mis, après les panneaux plantés au dessus d'un petit espace de roche affleurante et de terre ravinée parsemé de papiers, de boites de conserves et de quelques brimborions, pour interdire d'allumer du feu ou de déposer quelque ordure que ce soit et d'extraire du gravier sans autorisation, à suivre le chemin de la digue, ruban goudronné entre un petit mur de soutènement en ciment blanc et, du côté de la rivière, un talus couvert d'herbes folles, de buissons piquants – son ignorance totale ne lui permettait pas, et s'en moquait bien, de mettre des noms dessus – dominés par une échevelure de roseaux qui devait marquer le sommet de la digue, lui regardant, s'arrêtant parfois pour tourner sur lui-même afin de ne rien perdre du charme banal de l'endroit, en écoutant le garçon qui tâtonnait pour évoquer désir d'ailleurs, avenir... et ils sont arrivés, au bout de deux cents mètres environ, à un endroit où le chemin, à force de s'en rapprocher, devenait digue et dominait un arbre et une très mince bande de terre bordant la petite crique que la rivière, basse et sage en cette saison, avançait vers eux – un banc de sable herbu et ce qui semblait l'ébauche d'une jetée de pierrailles coupant le calme de l'anse en deux douces mares d'eau sablonneuse, avant d'offrir au courant, en avançant vers le centre de son lit, le plaisir d'un tout petit saut à l'écume légère comme un sourire furtif. Ils sont restés là un moment, lui fumant, l'autre sifflotant, avant de reprendre leur monture, de passer le pont et de rouler jusqu'à un bar sur la place d'un gros bourg agricole dont le nom chantait dans les vieux contes... et devant un café frappé pour lui, une bière pour le garçon, il l'a écouté organiser sa pensée, tentant par un mot, une mimique, un grognement, un geste, de l'aider à accoucher d'un début de décision.



1 commentaire:

casabotha a dit…

Lit-lecture-ciel : tiercé gagnant pour Bridgetoun la vaillante?