commentaires

désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

dimanche, août 19, 2018

de peu de choses dans l'antre et d'échanges (atelier d'été – 33 – transactions)

beau temps avec passages nuageux
lavage cheveux, reprise en main de l'antre
et, dans la cour encouragement aux trois boutons miraculeux
Au petit matin poser des mots sur l'idée pour la quatrième partie de ma réponse à la proposition 34 de l'atelier d'été de François Bon, https://youtu.be/XojG3u1ziOg, relire l'ensemble, grimacer, envoyer – mon il a trop de défauts en commun avec moi pour que je ne commence pas à m'en lasser, et puis j'avais le sentiment d'avoir un peu triché par rapport à ce qui était demandé, peut-être une partie de l'explication de mon petit désarroi, doublé d'une perplexité «technique» en regardant les deux vidéos suivantes... laisser reposer
et pour ce jour reprendre ma contribution, sortie un peu péniblement et cela se sent, en réponse à la vidéo 33
(l'ensemble des contributions sur http://www.tierslivre.net/revue/spip.php?article211)

Pendant que le ciel se déchaînait sur la ville, et que redevenu petit animal primitif – il accentuait un peu son muet tremblement intérieur pour noyer sous la dérision ce que cette idée avait de réel –, il se tassait, tremblant, devant sa table, et tentait de recréer avec des mots ce qu'avait de somptueux, terriblement somptueux, le bleu glorieux qui faisait leur orgueil, il retrouvait, dans ce suspens, dans un calme revenu que déchirait soudain le cri d'une voiture de pompiers, son besoin grandissant de mieux la connaître cette ville qu'il voulait sienne. En son enfance et son adolescence, elle n'avait été que le cadre entourant la bulle familiale dans laquelle se baignait puis contre laquelle il s'était rebellé, il n'en avait gardé peut-être que l'amour des pierres. Cet amour qu'il avait retrouvé, dégusté, approfondi, recherché depuis son retour. Mais la beauté d'une ville n'est que parure secrétée par les rêves, les désirs de ceux qui l'ont construite, parure abîmée, ravivée par les générations suivantes, les périodes où tout se noyait dans les rapports économiques avec son entourage et entre ses populations, sans que meure complètement le souvenir de ce qui l'avait faite, jusqu'à ce que se recrée, sous les divergences, luttes, ignorances réciproques, à travers le tissage de liens plus ou moins forts, avec ces noeuds où se rencontraient, se nouaient, se disputaient, les idées de la ville, une beauté, une unité baroque, d'où naissait, différente, déformée, l'image qu'elle présentait à ses visiteurs. Et parce qu'elle était cachée, mouvante, elle lui était manque et il la recherchait dans les signes qui surnageaient de sa vie secrète. Comme, si l'on sortait du coeur encore battant et des quatre ou cinq rues qui se croisaient, alignant des commerces disparates, libraires, marchands de café, de matériel de cuisine, club de couture et lecture, marchands de couleurs ou bazars, boutiques de chaussures démarquées et échoppes de créateur, un teinturier face au réduit minuscule où travaillait un très raffiné petit bijoutier asiatique, bistrots vieillissants et restaurants branchés, chocolatier, etc... dont les propriétaires et employés se rendaient visite aux heures creuses – ou du moins certains, on devinait des micro-sociétés plus ou moins conscientes –, il avait appris peu à peu que presque toutes les professions médicales qui n'avaient pas migré dans les quartiers, y créant des noeuds de cliniques, maisons de retraite, centres de santé réunissant des médecins de toutes spécialités, laboratoires etc... s'étaient peu à peu regroupées le long d'une avenue qui, bordée de platanes parmi les plus beaux de la ville, allait buter sur le rempart du côté de la campagne. Comme les rues autrefois bordées de commerces populaires qui se dirigeaient vers les portes, devenues peu à peu des rues dortoirs aux rideaux métalliques tirés et vitrines peintes en blanc, qui avaient lentement repris vie, depuis quelques années, avec l'arrivée de gens d'outre-rempart et outre-mer, l'ouverture de cybercafés, de petits bars, d'épiceries, que peu à peu rejoignaient des graphistes, un brocanteur, un magasin de producteurs de légumes, la boutique d'une jeune modéliste, une galerie de peinture, qui n'avaient pas trouvé place dans la rue branchée proche, amorce plus ou moins forcée d'un mélange, l'aube d'une nouvelle vie. Les petits signes plus ténus aussi, la rencontre chez le teinturier d'un membre d'une troupe amie venu faire nettoyer les tentures d'un spectacle repris, et la conversation joyeuse et légère où les avaient rejoints les autres clients, cet échange de regards involontaire, complice, dans une réunion publique, avec une des silhouettes croisées dans son quartier, où se lisaient mêmes idées et mêmes visions, la douceur de l'ombre du platane en éventail, l'agacement des voitures abandonnées devant l'entrée de l'hôtel en attente d'un voiturier, un peu de vie commune. 

3 commentaires:

casabotha a dit…

Le ciel en modification manuelle

Dominique Hasselmann a dit…

Calicots dans le ciel, signe de beau.

Brigetoun a dit…

c'était le plus réussi des décors tentés par les commerçants de ce bout de rue (cette année n'y avait rien je crois)