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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

mardi, août 14, 2018

Quelques pas dans la ville et, pour l'atelier d'été de tiers livre, rencontrer 2

Après deux jours de bel été, passés à dormir beaucoup, repasser deux heures et lire un peu davantage, après avoir tremblé en entendant passer dans la nuit l'orage annoncé, sans dégât, voyant que les nuages présentaient de grands trous bleus au dessus de ma cour, m'en suis allée dans la ville, qui démentait les annonces d'orages répétés dans le jour,
admirant le ciel, constatant très vite que mes jambes ne suivaient pas vraiment mon moral réveillé et méditant la dernière vidéo de François Bon pour l'atelier d'été (33 transactions) https://youtu.be/9q3MuntuvSI,
Bien sûr les interactions, les liens, les échanges n'étaient, en ce lundi matin coincé au milieu de l'été, entre un week-end et une fête, guère présents – de liens ne se voyaient guère que les câbles – mais ce n'était que passager et j'ai entrepris, en rentrant, d'y répondre, découvrant devant mon fichier vierge que, malgré ma préparation, ou à cause d'elle, c'était beaucoup moins aisé que le pensais... d'où un résultat qui, malgré relecture, retouches, reprise d'un passage, pue un tantinet l'effort à mon avis.

Et je reprends ma seconde réponse à la proposition n°29 : rencontrer (viidéo sur le billet précédent, et l'ensemble des contributions sur http://www.tierslivre.net/revue/spip.php?article211)
Une fête d'anniversaire dans un village cossu, au delà du fleuve. La douceur d'un jardin où s'installait la nuit, des voix joyeuses, sans excès, des rires sur une terrasse, quelques errants dans les allées, entre les buissons, sous les arbres, dont lui, qui s'ennuyait agréablement. Il a vu la maîtresse de maison se diriger vers lui, accompagnée d'une femme qui, émergeant de la pénombre, lui a paru un peu déplacée dans cette assemblée, un peu trop âgée, ou pas assez pour prendre rang dans le clan des duègnes plus ou moins joyeuses, un peu trop blonde, un peu trop lourde pour les ramages violents de sa robe et la profondeur du décolleté voilé en partie par une veste de dentelle, les yeux un peu trop petits dans une débauche de couleur– de près ils se sont montrés à la fois brillants, interrogatifs et peut-être légèrement craintifs, faisant regretter la vulgarité qui les enchâssait. Une femme que son amie ou hôtesse d'un soir voulait lui présenter «parce qu'elle vous a reconnu» et la surprise de la voix grave, harmonieuse, où l'accent se faisait léger, mettait quelques notes chantantes. «oh je suis désolée, ça m'a échappé. Je ne voulais pas vous déranger. Simplement j'ai été surprise. C'est aujourd'hui, vous savez, avant l'orage, je décrochais des vieux rideaux – la maison de ma tante, en vente – et vous étiez là, seule présence dans le sentier du Tourbillon, juste sous moi, vous regardiez la maison d'en face, celle envahie par les feuilles, et puis vous avez avancé dans la rue, vous sembliez hésiter, chercher quelque chose, une idée, ou un souvenir, peut être simplement une adresse, ça m'a intriguée, vaguement... après, il y a eu la pluie et vous êtes parti, oublions cela». L’hôtesse insistait, s'il s'agit de vendre une maison, pourquoi ne pas s'adresser à lui,.. alors, bien obligés, ils ont commencé à en parler de cette vente, aussi réticents l'un que l'autre. «Oui c'est bien la maison aux rideaux volants, celle dont on disait... mais c'était des ragots, des histoires sans aucun sens, des rumeurs imprécises, et puis c'est oublié depuis longtemps». Oui elle en savait ce que lui racontait son père, mais ce n'était pas chose à retenir et encore moins à répéter. Et pour la vente, oui, elle aurait aimé.., mais bien entendu ce n'était pas si facile comme le lui a dit son cousin géomètre – oui elle avait fait relever les plans – elle est grande mais sans le confort que demanderaient des acheteurs capables d'envisager de payer un tel prix – quel prix ? elle ne savait pas exactement, tout de même le quartier est calme, pas à la mode mais calme – , elle est vieille mais pas ancienne, juste de la fin du dix-neuvième siècle, il y a un jardin mais s'ils veulent une piscine il ne leur restera plus guère de terrain, et puis tout de même le quartier n'a pas la vogue des villages... alors la diviser en appartements, peut-être, et l'hôtesse intervenant, «mais qu'en dit ton frère ?» «je ne sais pas, je ne crois pas qu'il soit d'accord pour vendre, il voudrait.. oh je ne sais pas» «mais alors pourquoi en parler ? Tu ne changera jamais». Se sont retrouvés seuls, face à face... elle avait brusquement l'air d'une vieille petite fille grondée par une amie brillante, alors pour ça, pour sa voix, pour la retenue de ses attitudes, le choix de ses mots, tout ce qui faisait un si plaisant contraste avec son apparence, il lui pris la main, ils se sont assis sur un banc et ils ont cherché à trouver des souvenirs communs pour faire revivre le sentier du Tourbillon.

5 commentaires:

casabotha a dit…

Le ciel passe toujours l'éponge

Dominique Hasselmann a dit…

Votre pause n'aura pas duré trop longtemps !
Bonne reprise, alors ! :-)

Brigetoun a dit…

c'était prévu… disais mardi ou mercredi, le temps de sortir de l'épuisement
en fait j'aurais sans doute attendre un jour de plus… pas encore bien ferme (mais volonté renaissante)

Claudine a dit…

j'aime beaucoup ce texte

Brigetoun a dit…

merci Claudine