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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

vendredi, septembre 07, 2018

Depuis l'antre, revenir au 40 (limite) de l'atelier d'été

ciel gris, air frais du matin faisant frémir mollets et cou, regarder la pluie venir, et décider, âme tranquille et désireuse de calme, décider de rester dans l'antre, à côté de la ville et dans une ignorance bénigne ; pendant que passaient dans le lointain de brefs orages, faire repassage, cuisine, une petite sieste 
et finir de relire W de Perec repris dans la nuit après avoir regardé la vidéo 41 https://youtu.be/tCHEzm2_-2c mise en ligne par François Bon pour son atelier d'été et après avoir choisi un trop long texte dans ceux déjà écrits, le relire et mettre en place des crochets (tâtonné pour apprendre à les poser) là où je pense insérer de quoi l’allonger encore d'avantage pour y répondre
recopier, ici, ma contribution pour la 40ème proposition (limite)

Il avait été envoyé pour un examen vers une grosse clinique coincée en lisière de l'un des quatre ou cinq gros centres commerciaux en lisière de la ville, et en en sortant, comme il avait décidé, dans l'euphorie passagère d'un bon résultat, de rentrer par ses propres moyens, et qu'après s'être rendu compte, en voyant approcher un bus d'un blanc tirant sur le crème au lieu du joyeux bleu franc attendu, que le premier arrêt trouvé appartenait au réseau du gros bourg, de la petite ville voisine, il avait longuement cherché une ligne de bus le ramenant vers le centre de Sa ville, marchant sur des bords de voies où les voitures se précipitaient, passant sur ou sous des ponts d'échangeurs, incapable de deviner dans le dédale d'herbes pauvres de débris abandonnés et de béton sale où il avançait sur quel territoire il se trouvait, perplexe devant les noms portés par les panneaux qu'il rencontrait, noms qui lui étaient inconnus ou qui évoquaient des quartiers situés brusquement selon lui à l'opposé de leur position normale, trouvant finalement, avec même soulagement qu'un individualiste présomptueux voyant apparaître les dattiers d'une oasis avait-il pensé avec une pincée d'ironie renaissante, un abri à la silhouette familière, au bandeau sagement bleu, sur une petite zone entourée de buissons de lauriers, miraculeusement et artificiellement coquette, posée devant un grand magasin, alors qu'il n'avait presque plus conscience, à force de le répéter, de marmonner en boucle, à mi-voix «que soit maudites les lisières, que soient maudits les confins, que soient maudites...»

7 commentaires:

casabotha a dit…

Ciel gris impuissant au désastre sur carcasse rutilante

Brigetoun a dit…

euh rutilante… c'est vite dit

Dominique Hasselmann a dit…

[les crochets de bouchers n'existent plus, ils se sont réfugiés dans la typographie : on mange moins de viande en France...] :-)

Brigetoun a dit…

mais ceux de la typographie sont plus anguleux

Claudine a dit…

Bravo pour le repassage et W

Brigetoun a dit…

pour W c'était un plaisir

tanette2 a dit…

S'écouter et s'accorder, tranquillité, calme et petite sieste, voilà qui est sage et nécessaire.