ciel gris, air
frais du matin faisant frémir mollets et cou, regarder la pluie
venir, et décider, âme tranquille et désireuse de calme, décider
de rester dans l'antre, à côté de la ville et dans une ignorance
bénigne ; pendant que passaient dans le lointain de brefs orages,
faire repassage, cuisine, une petite sieste
et finir de relire W de
Perec repris dans la nuit après avoir regardé la vidéo 41
https://youtu.be/tCHEzm2_-2c
mise en ligne par François Bon pour son atelier d'été et après
avoir choisi un trop long texte dans ceux déjà écrits, le relire
et mettre en place des crochets (tâtonné pour apprendre à les
poser) là où je pense insérer de quoi l’allonger encore
d'avantage pour y répondre
recopier, ici,
ma contribution pour la 40ème proposition (limite)
Il avait été
envoyé pour un examen vers une grosse clinique coincée en lisière
de l'un des quatre ou cinq gros centres commerciaux en lisière de la
ville, et en en sortant, comme il avait décidé, dans l'euphorie
passagère d'un bon résultat, de rentrer par ses propres moyens, et
qu'après s'être rendu compte, en voyant approcher un bus d'un blanc
tirant sur le crème au lieu du joyeux bleu franc attendu, que le
premier arrêt trouvé appartenait au réseau du gros bourg, de la
petite ville voisine, il avait longuement cherché une ligne de bus
le ramenant vers le centre de Sa ville, marchant sur des bords de
voies où les voitures se précipitaient, passant sur ou sous des
ponts d'échangeurs, incapable de deviner dans le dédale d'herbes
pauvres de débris abandonnés et de béton sale où il avançait sur
quel territoire il se trouvait, perplexe devant les noms portés par
les panneaux qu'il rencontrait, noms qui lui étaient inconnus ou qui
évoquaient des quartiers situés brusquement selon lui à l'opposé
de leur position normale, trouvant finalement, avec même soulagement
qu'un individualiste présomptueux voyant apparaître les dattiers
d'une oasis avait-il pensé avec une pincée d'ironie renaissante, un
abri à la silhouette familière, au bandeau sagement bleu, sur une
petite zone entourée de buissons de lauriers, miraculeusement et
artificiellement coquette, posée devant un grand magasin, alors
qu'il n'avait presque plus conscience, à force de le répéter, de
marmonner en boucle, à mi-voix «que soit maudites les lisières,
que soient maudits les confins, que soient maudites...»
7 commentaires:
Ciel gris impuissant au désastre sur carcasse rutilante
euh rutilante… c'est vite dit
[les crochets de bouchers n'existent plus, ils se sont réfugiés dans la typographie : on mange moins de viande en France...] :-)
mais ceux de la typographie sont plus anguleux
Bravo pour le repassage et W
pour W c'était un plaisir
S'écouter et s'accorder, tranquillité, calme et petite sieste, voilà qui est sage et nécessaire.
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