Parce que je venais de
découvrir cela in extremis, ou presque (cela ferme le 15 septembre)
m'en suis allée en fin de matinée, sous le ciel bleu, dans un air
tendre que parcourait un petit vent chassant les premières feuilles
brunes, passant à pas aussi grands que possible entre les portants,
déballages, tentations, de la braderie (j'avais totalement oublié
qu'elle avait lieu jusqu'à dimanche soir) en me répétant «suis
pressée, suis fauchée»... vers l'église des Célestins
dans laquelle, pour une
fois, on entre par la grande porte,
église toujours aussi
belle dans sa décrépitude soignée, plus éclairée que
d'ordinaire, ce qui est compte tenu de l'inégalité du sol plus
confortable, mais qui fait perdre un peu du mystère (juste un peu,
il ne faudrait pas que ce soit davantage) dans lequel baignent
d'ordinaire les oeuvres.
Il s'agissait de
l'exposition «dérapage», résultat d'une résidence pendant trois
semaines d'un collectif «le poisson technique» regroupant, si j'ai
bien compris quelques professeurs et huit jeunes artistes sortis ou
élèves de l'Ecole d'art (qui je le découvre ce soir ont ou ont eu
un atelier commun à la Barthelasse). Etions quelques uns à
circuler, plutôt heureux, échangeant parfois, et j'ai
pris-loupé-moins loupé des photos que vais, paresseusement, poser
ici, sans tenir compte de leur entremêlement, en neuf séries sans
mots, autres que l'identité de l'auteur
sauf la première qui
regroupe des images de l'église, en suivant la pagaille de mon
cheminement (église qu'à la vérité on retrouvera ensuite –
j'oubliais, ça va être long – puisqu'elle est écrin des oeuvres)
et, premier en entrant,
avec son «caïman» en bois contreplaqué peint en vert et ses
grands dessins de palmes au fusain, Arthur Novak
https://arthurnovak.fr (déjà
rencontré chez Lambert pour une exposition de groupe)
que l'on retrouve aussi dans les bas côtés avec palme plus grande, un orgue, et une cabane de bambou pendue
entre la grande nef et les chapelles latérales
et puis, la délicatesse,
l'invention, la variété de Stéphanie Brossard
https://www.stephaniebrossard.com/
avec les petites lamelles de plexiglas posées au sol «coupe
d'océan», une étagère métallique portant des minéraux, objets
en verre etc... «déjà-vu», ses tirages avec jet d'encre
pigmentaire, son étrange, malicieux, un peu terrible «baiser» (en
pierres, métal, moteur et amour selon le cartel), et dans une
chapelle à elle dédiée une baignoire contenant de l'eau salée et
des roches volcaniques de la Réunion «d'après souvenirs»
de grandes cartes
réinventées et des dessins de Bastien Faudon (également vidéaste)
https://bastienfaudonart.wixsite.com/monsite
et, dans la nef centrale, une encre sur papier collé sur du bois
ainsi légendée «une île, comme vue depuis la mer avant d'
accoster, ou comme dans les carnets de voyages de Charles-Alexandre
Lesueur» (référence qui je l'avoue ne m'évoque rien... si
quelqu'un sait...) et puis les «topographies» (bois, plastique et
peinture)
la finesse de Xiao Xin Gui
http://inventeursdaventures.com/fr/artiste/Xiao-Xin-Gui
avec ses aquarelles, sa "clef" en pâte moulée etc, son grand
«paravent des sapiens» à l'entrée du choeur, le livre de croquis
qui semble-t-il était davantage mais je n'ai pas compris (et comme
nous étions deux à chercher en divaguant ce n'était pas possible)
Sans doute ma préférée
ou celle à laquelle j'étais le plus sensible, Pauline Tralongo
http://avignon-arts-contemporains.com/pauline-tralongo/
et https://www.instagram.com/pauline_tralongo/
, ses papiers faits à la main, la grande banderole ou longue feuille
et ses ombres au graphite et à la mine de plomb, ses séries de
dessins, ombrages, sur papier fait main, ce tronc dont je ne suis pas
certaine mais dont je veux qu'il fasse partie de son monde,
Sans doute celui qui est
le plus éloigné de mon univers, qui, à part le grand dragon en fer
et inox, ne m'a, je l'avoue, accrochée que par un peu d'amusement, et une certaine admiration devant le travail,
Pascal Fournier
http://avignon-arts-contemporains.com/pierre-fournier/
Enfin, non que je ne l'ai
aimé mais parce que j'ai formidablement loupé les photos de ses
assemblages, ses villes imaginaires, Mario Issa (aimerais le
rencontrer au travail...)
http://avignon-arts-contemporains.com/mario-issa/
Pardon... mais ne demandez
pas aux oiseaux perchés sur Saint Martial de me punir pour ma
longueur...
7 commentaires:
bon !a va, me suis fait plaisir er je n'ennuierai personne
Tout le plaisir est pour nous, en découverte.
Un sol inégal pour une expo "dérapage", un petit plus.
Prenons un billet de Loto pour toiletter les pierres de ce lieu qui fait pitié.
surtout pas Pierre ! il est parfait ainsi ne plus y toucher (perdrait sa magie)
La décrépitude soignée.. .J'adore et les oeuvres s'intègrent parfaitement , il me semble cela est intéressant Merci
Arlette c'est un écrin merveilleux pour les expositions (mais ne pas l'éclairer davantage… là c'est presque trop)
Très belle exposition, on se régale de toutes les œuvres
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