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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

dimanche, septembre 09, 2018

Solidarité, simplicité et sourires

Les jeunes réfugiés accompagnés par le collectif de soutien aux mineurs isolés étrangers du Vaucluse (MRAP, RESF, la Cimade, FCPE) ont eu l’envie d’organiser un événement pour contribuer à leur manière aux actions du collectif. . Afin de démontrer toute la richesse qu’apportent les échanges multi-culturels, ils souhaitent partager avec nous leurs savoirs-faire (parution d’un livre, dessins, danse, chants….). Les jeunes ont décidé que l’argent récolté lors de cette journée sera utilisé pour aider les nouveaux jeunes réfugiés arrivant sur Avignon.
Le ciel était délicieusement et doucement animé et l'air tendre
quand m'en suis allée pour prendre livraison des tartes à onze heures, la gérante a décidé de me faire un prix (petit mais le geste était gentil)
et le garçon m'a prêté un très grand, assez laid mais très pratique sac qui pouvait en contenir quatre... m'en suis revenue  dans leur odeur de pâtisserie chaude, avec précaution pour ne pas les briser, toute guillerette et boitillante, vers l'antre, c'était plus simple, et la responsable des victuailles m'avait dit que si j'arrivais un peu avant seize heures ce serait très bien – ce qui m'a permis de déjeuner rapidement et de prendre un taxi
de les déposer sur une table dans le local cuisine, table qui était presque vide et s'est garnie peu à peu pendant l'heure suivante et d'aller acheter des petits bouts de papier donnant droit à l'entrée, au yassa poulet (j'ai shunté les tartes) et à deux verres sans alcool (avec alcool ça ne m’intéressait pas)
et puis suis restée assez longtemps dans cette pièce, devant et derrière le bar, admirant le réchaud où cuisaient le yassa (des garçons s'occupaient des poulets un peu plus loin) obtenant de trois des jeunes qui faisaient partie de l'organisation qu'ils me trouvent de minuscules tâches, et dans le plaisir de côtoyer les jeunes mères de famille qui en hébergent certains... regardant avec la distance qu'ils semblaient désirer les plus timides, plus ou moins récents, logés dans un foyer, qui restaient, souriant, plaisantant doucement entre eux, beaux comme des jeunes faons un peu effarouchés,
et puis peu à peu ça a été une petite foule, détendue, discutant, se retrouvant (plaisir d'être abordée par un nouveau locataire de l'immeuble, les anciens ne fréquentant pas ce genre de fêtes), des enfants qui dessinaient, assemblée qui participait ou non au programme
16h : diffusion de courts métrages réalisés par les jeunes réfugiés et le collectif 1 2 3 soleil. Assez savoureux (surtout à mon avis les 4 premiers datant de 2017, en noir et blanc, avec musique et panneaux comme dans les bons films muets et racontant des petites histoires un peu comme des Charlots sages (sourire plutôt que rire)
17h : témoignages de jeunes sur leur chemin de migration, mis en voix par des comédiens.
Et, pendant que l'on mangeait les tartes (contente, mes cinq sont parties rapidement) que j'essayais de récupérer des assiettes pour les laver parce que c'était la seule chose que je pouvais faire (et rapidement expliquer, avec deux des jeunes, aux mangeurs le motus operandi des bacs installés sur une table à l'écart puisque c'était officiellement de l'auto-vaisselle) la chorale de gens dont j'admire le courage et qui participent un peu à toutes les fêtes plus ou moins militantes
suivie pour un plaisir plus grand de la fanfare
et pour le grand et vrai plaisir de Brigetoun cachée derrière une porte le plaisir de l'écoute de deux musiciens qui s'étaient mis à l'écart dans le couloir entre le bureau du théâtre et les toilettes, un quinqua européen qui chantait des airs africains accompagné par un grand beau et merveilleux africain dont le toucher tirait de sa guitare des sons de kora
Brigetoun qui faute de pouvoir être utile mais désireuse d'être prête ne se résignait pas à s'asseoir sur une chaise ou l'un des bancs près des tables, qui finalement commençait à manoeuvrer de plus en plus mal ses jambes (elles étaient de mauvaise volonté depuis le matin) sentait monter une envie folle de cigare en échangeant quelques mots avec des fumeurs... et qui finalement, servie de yassa dans les premiers puisque proche, a posé son morceau de poulet dans l'assiette d'un adolescent, mangé quelques bouchées (j'étais trop crevée), et puis a repris le sac prêté et s'en est allée discrètement, alors que la fête, avec musique, chanteur afghan, danse etc... devait durer jusqu'à minuit

Un bus qui m'a laissé à la porte Lambert, un retour un peu cahin caha, cuisson de morue et de quelques pâtes, jambes allongées en écoutant Hindemith, Berlioz etc... sur France Musique avec un fond de verre de porto, et m'en vais dîner.

8 commentaires:

casabotha a dit…

Belle journée, don et récolte

Brigetoun a dit…

le plaisir de rencontrer des gens "biens" et simple

Grimard Marie-Christine a dit…

Humanité et solidarité plus festivités partagées.
Une journée bien remplie !

Brigetoun a dit…

et pendant ce temps là, la place du palais était pleine de manifestants pour le climat - étaient bien les avignonnais hier

Dominique Hasselmann a dit…

Il aurait fallu inviter l'ancien maire de Lyon !
Bravo pour votre participation à ces activités : l'État, qui n'a jamais qu'un regard financier sur toutes choses, est absent "sur le terrain" depuis que Macron est présent. Il va devoir se réveiller lors des élections européennes... :-)

Brigetoun a dit…

il n'y a pas que l'état, il y a aussi le Vaucluse et au delà de ces gens assez formidables un petit relent majoritaire pas exactement délicieux (voir les votes)

Claudine a dit…

admirative devant ces bonnes volontés de part et autre

Brigetoun a dit…

ça fait du bien d'admirer des gens qui simplement se conduisent humainement