Les jeunes réfugiés
accompagnés par le collectif de soutien aux mineurs isolés
étrangers du Vaucluse (MRAP, RESF, la Cimade, FCPE) ont eu l’envie
d’organiser un événement pour contribuer à leur manière aux
actions du collectif. . Afin de démontrer toute la richesse
qu’apportent les échanges multi-culturels, ils souhaitent partager
avec nous leurs savoirs-faire (parution d’un livre, dessins, danse,
chants….). Les jeunes ont décidé que l’argent récolté lors de
cette journée sera utilisé pour aider les nouveaux jeunes réfugiés
arrivant sur Avignon.
Le ciel était
délicieusement et doucement animé et l'air tendre
quand m'en suis allée
pour prendre livraison des tartes à onze heures, la gérante a
décidé de me faire un prix (petit mais le geste était gentil)
et le garçon m'a prêté
un très grand, assez laid mais très pratique sac qui pouvait en
contenir quatre... m'en suis revenue dans leur odeur
de pâtisserie chaude, avec précaution pour ne pas les briser, toute guillerette et boitillante, vers l'antre, c'était plus simple, et la responsable des victuailles m'avait dit
que si j'arrivais un peu avant seize heures ce serait très bien –
ce qui m'a permis de déjeuner rapidement et de prendre un taxi
de les déposer sur une
table dans le local cuisine, table qui était presque vide et s'est garnie
peu à peu pendant l'heure suivante et d'aller acheter des petits
bouts de papier donnant droit à l'entrée, au yassa poulet (j'ai
shunté les tartes) et à deux verres sans alcool (avec alcool ça ne
m’intéressait pas)
et puis suis restée assez
longtemps dans cette pièce, devant et derrière le bar, admirant le réchaud
où cuisaient le yassa (des garçons s'occupaient des poulets un peu
plus loin) obtenant de trois des jeunes qui faisaient partie de
l'organisation qu'ils me trouvent de minuscules tâches, et dans le
plaisir de côtoyer les jeunes mères de famille qui en hébergent
certains... regardant avec la distance qu'ils semblaient désirer les
plus timides, plus ou moins récents, logés dans un foyer, qui
restaient, souriant, plaisantant doucement entre eux, beaux comme des
jeunes faons un peu effarouchés,
et puis peu à peu ça a
été une petite foule, détendue, discutant, se retrouvant (plaisir
d'être abordée par un nouveau locataire de l'immeuble, les anciens
ne fréquentant pas ce genre de fêtes), des enfants qui dessinaient,
assemblée qui participait ou non au programme
16h : diffusion de courts métrages réalisés par
les jeunes réfugiés et le collectif 1 2 3 soleil. Assez
savoureux (surtout à mon avis les 4 premiers datant de 2017, en noir
et blanc, avec musique et panneaux comme dans les bons films muets et
racontant des petites histoires un peu comme des Charlots sages
(sourire plutôt que rire)
17h : témoignages de
jeunes sur leur chemin de migration, mis en voix par des comédiens.
Et, pendant que l'on
mangeait les tartes (contente, mes cinq sont parties rapidement) que
j'essayais de récupérer des assiettes pour les laver parce que
c'était la seule chose que je pouvais faire (et rapidement
expliquer, avec deux des jeunes, aux mangeurs le motus operandi des
bacs installés sur une table à l'écart puisque c'était
officiellement de l'auto-vaisselle) la chorale de gens dont j'admire
le courage et qui participent un peu à toutes les fêtes plus ou
moins militantes
suivie pour un plaisir
plus grand de la fanfare
et pour le grand et vrai
plaisir de Brigetoun cachée derrière une porte le plaisir de
l'écoute de deux musiciens qui s'étaient mis à l'écart dans le
couloir entre le bureau du théâtre et les toilettes, un quinqua
européen qui chantait des airs africains accompagné par un grand
beau et merveilleux africain dont le toucher tirait de sa guitare des
sons de kora
Brigetoun qui faute de
pouvoir être utile mais désireuse d'être prête ne se résignait
pas à s'asseoir sur une chaise ou l'un des bancs près des tables,
qui finalement commençait à manoeuvrer de plus en plus mal ses
jambes (elles étaient de mauvaise volonté depuis le matin) sentait
monter une envie folle de cigare en échangeant quelques mots avec
des fumeurs... et qui finalement, servie de yassa dans les premiers
puisque proche, a posé son morceau de poulet dans l'assiette d'un
adolescent, mangé quelques bouchées (j'étais trop crevée), et
puis a repris le sac prêté et s'en est allée discrètement, alors
que la fête, avec musique, chanteur afghan, danse etc... devait
durer jusqu'à minuit
Un bus qui m'a laissé à
la porte Lambert, un retour un peu cahin caha, cuisson de morue et de
quelques pâtes, jambes allongées en écoutant Hindemith, Berlioz
etc... sur France Musique avec un fond de verre de porto, et m'en
vais dîner.
8 commentaires:
Belle journée, don et récolte
le plaisir de rencontrer des gens "biens" et simple
Humanité et solidarité plus festivités partagées.
Une journée bien remplie !
et pendant ce temps là, la place du palais était pleine de manifestants pour le climat - étaient bien les avignonnais hier
Il aurait fallu inviter l'ancien maire de Lyon !
Bravo pour votre participation à ces activités : l'État, qui n'a jamais qu'un regard financier sur toutes choses, est absent "sur le terrain" depuis que Macron est présent. Il va devoir se réveiller lors des élections européennes... :-)
il n'y a pas que l'état, il y a aussi le Vaucluse et au delà de ces gens assez formidables un petit relent majoritaire pas exactement délicieux (voir les votes)
admirative devant ces bonnes volontés de part et autre
ça fait du bien d'admirer des gens qui simplement se conduisent humainement
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