commentaires

désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

lundi, septembre 03, 2018

Tout doux, l'atelier n°38 (jamais, dire jamais)

matin, réveil tardif, épaules frémissantes dans l'air frais - l'année prend de l'âge -, renouer sous la douche et en me lavant les cheveux avec l'ébauche d'idée que j'avais eu vendredi matin en réponse à la vidéo 39 de François Bon pour son atelier d'été construire la ville avec des mots https://youtu.be/MZ5TycClqok , m'installer devant un fichier et en un peu plus d'une heure en dire beaucoup trop, puis raboter et re-raboter, penser hum, envoyer... regarder la vidéo 40 penser hum hum
déjeuner, profiter le plus possible du soleil pendant qu'il daigne encore me rendre visite (l'air est délicieusement tendre sans violence) le nez dans Alternatives économiques... et puis dans l'antre me plonger dans quatre des épisodes d'une série norvégienne bien angoissante sur Arte, la trouvant un peu faiblarde, convenue au début, changeant de plus en plus d'avis – même si les ficelles ne sont jamais tout à fait hors de perception...
après avoir recopié ma contribution répondant à la vidéo 38
la photo est peut-être légèrement ambitieuse...
Assis devant sa table, regardant le soir tomber sur les pierres et les arbres, il noyait dans le plaisir des goût, parfums délicieusement superposés, mêlés, des artichauts à la barigoule de sa vieille voisine, une maussade lucidité, la remontée vague de désirs refusés comme hors de portée, dont l'écriture (souvenir amer de l'enthousiasme de son adolescence), il a souri en pensant à un titre : mosaïque de saveurs pour un livre de cuisine d'autant plus poétique qu'il était bien incapable de donner conseils et recettesn et même souvent de deviner les constituants, mais qui pourrait être le fruit d'une enquête auprès de ses amies ou de leurs amies. Vaisselle faite, tournant le dos à la nuit, il restait courbé sur sa chaise, yeux sur une pile de livres, aimés pour la plupart dans leurs différences mais où se glissaient quelques déceptions, idées qui lui étaient rébarbatives ou écritures plates, en rêvassant... et puis a saisi un carnet sur le bord de la fenêtre, et s'est amusé – pensait-il au début, avant de se prendre au jeu – à imaginer des titres qui pourraient introduire à des textes qu'un autre, plus doué ou courageux, pourrait tirer, développer, en intelligentes, drôles, profondes, banalement informatives ou poétiques dérives des moments, des lieux découverts ou familiers qui avaient tissé la trame de ses derniers jours : blottie dans l'angle des eaux (ce pourrait être une histoire des rôles que sa position géographique avait conférés à la ville à travers les âges, quand cela avait encore une grande importance) – un miroir dans les feuilles (une romance pas trop sirupeuse ouverte par l'image de l'éclat sur la vitre au coin du sentier du Tourbillon) – la contestation du bleu (un poème, une méditation de jour gris) – la chaine des âges (rapporter ou imaginer l'histoire d'une généalogie d'artisans locaux, du portefaix au maître puis à l'entrepreneur rayonnant dans la région) – la maison aux rideaux sales (un policier mêlant histoires d'héritage et de spectres presque vrais, à lire sur la plage ou dans un train) – Monsieur Isnard de la Halle (la biographie d'un maître fromager) – centres navrés (tenter d'écrire quelque chose qui ne l'ai pas été déjà sur le dépérissement des centres ville et ses causes) – les amours de Claudine (une comédie de boulevard avec un petit assaisonnement social) – des trous dans la ville (un pamphlet sur les travaux passés, en cours et en projet) – la livrée de Carnilac et Jean-Barthélémy Foulques (une histoire, appuyée sur des recherches aux archives départementales et municipales, de la rue aux coquilles) – le domaine dans l'île (lentement, soigneusement chercher le parfum des rêves adolescents), a relu la liste, a grimacé «si peu», a ajouté, pensant à la lettre volée de Poe, un piéton (lui et la ville, ou plutôt la ville et lui).

PS

j'oubliais, si le coeur vous en dit, toutes les contributions : http://www.tierslivre.net/revue/spip.php?article211

6 commentaires:

casabotha a dit…

Le ciel aussi est malicieutendre sans aucun désir de violence sur vous jamais

Brigetoun a dit…

euh sauf quand il lâche tout d'un coup assez d'eau pour que je passe une petite heure ou plus accroupie à éponger dans ma chambre en contre-bas de la cour

Dominique Hasselmann a dit…

J'admire votre constance.

Brigetoun a dit…

j'y trouve mon plaisir (et je suis loin d'être la seule… mais comme devenons de plus en plus long j'ai plus de mal encore à tenter de me tenir à jour des lectures… longtemps que ne le suis plus et visiblement là je suis davantage seule)

Claudine a dit…

j'ai ri devant la liste des titres

Brigetoun a dit…

Claudine : merci