matin, réveil tardif,
épaules frémissantes dans l'air frais - l'année prend de l'âge -, renouer sous la
douche et en me lavant les cheveux avec l'ébauche d'idée que
j'avais eu vendredi matin en réponse à la vidéo 39 de François
Bon pour son atelier d'été construire la ville avec des mots
https://youtu.be/MZ5TycClqok
, m'installer devant un fichier et en un peu plus d'une heure en dire
beaucoup trop, puis raboter et re-raboter, penser hum, envoyer...
regarder la vidéo 40 penser hum hum
déjeuner, profiter le
plus possible du soleil pendant qu'il daigne encore me rendre visite
(l'air est délicieusement tendre sans violence) le nez dans
Alternatives économiques... et puis dans l'antre me plonger dans
quatre des épisodes d'une série norvégienne bien angoissante sur
Arte, la trouvant un peu faiblarde, convenue au début, changeant de
plus en plus d'avis – même si les ficelles ne sont jamais tout à
fait hors de perception...
après avoir recopié ma
contribution répondant à la vidéo 38
la photo est
peut-être légèrement ambitieuse...
Assis
devant sa table, regardant le soir tomber sur les pierres et les
arbres, il noyait dans le plaisir des goût, parfums délicieusement
superposés, mêlés, des artichauts à la barigoule de sa vieille
voisine, une maussade lucidité, la remontée vague de désirs
refusés comme hors de portée, dont l'écriture (souvenir amer de
l'enthousiasme de son adolescence), il a souri en pensant à un titre
: mosaïque de saveurs
pour un livre de cuisine d'autant plus poétique qu'il était bien
incapable de donner conseils et recettesn et même souvent de deviner
les constituants, mais qui pourrait être le fruit d'une enquête
auprès de ses amies ou de leurs amies. Vaisselle faite, tournant le
dos à la nuit, il restait courbé sur sa chaise, yeux sur une pile
de livres, aimés pour la plupart dans leurs différences mais où se
glissaient quelques déceptions, idées qui lui étaient rébarbatives
ou écritures plates, en rêvassant... et puis a saisi un carnet sur
le bord de la fenêtre, et s'est amusé – pensait-il au début,
avant de se prendre au jeu – à imaginer des titres qui pourraient
introduire à des textes qu'un autre, plus doué ou courageux,
pourrait tirer, développer, en intelligentes, drôles, profondes,
banalement informatives ou poétiques dérives des moments, des lieux
découverts ou familiers qui avaient tissé la trame de ses derniers
jours : blottie dans l'angle des eaux (ce
pourrait être une histoire des rôles que sa position géographique
avait conférés à la ville à travers les âges, quand cela avait
encore une grande importance) – un miroir dans les
feuilles (une romance pas trop
sirupeuse ouverte par l'image de l'éclat sur la vitre au coin du
sentier du Tourbillon) – la contestation du bleu (un
poème, une méditation de jour gris) – la chaine des
âges (rapporter ou imaginer
l'histoire d'une généalogie d'artisans locaux, du portefaix au
maître puis à l'entrepreneur rayonnant dans la région) – la
maison aux rideaux sales (un
policier mêlant histoires d'héritage et de spectres presque vrais,
à lire sur la plage ou dans un train) – Monsieur Isnard
de la Halle (la biographie d'un
maître fromager) – centres navrés (tenter
d'écrire quelque chose qui ne l'ai pas été déjà sur le
dépérissement des centres ville et ses causes) – les
amours de Claudine (une comédie
de boulevard avec un petit assaisonnement social) – des
trous dans la ville (un pamphlet
sur les travaux passés, en cours et en projet) – la
livrée de Carnilac et Jean-Barthélémy Foulques (une
histoire, appuyée sur des recherches aux archives départementales
et municipales, de la rue aux coquilles) – le domaine
dans l'île (lentement,
soigneusement chercher le parfum des rêves adolescents), a relu la
liste, a grimacé «si peu», a ajouté, pensant à la
lettre volée de Poe, un
piéton (lui et la ville, ou
plutôt la ville et lui).
PS
j'oubliais, si le coeur
vous en dit, toutes les contributions :
http://www.tierslivre.net/revue/spip.php?article211
6 commentaires:
Le ciel aussi est malicieutendre sans aucun désir de violence sur vous jamais
euh sauf quand il lâche tout d'un coup assez d'eau pour que je passe une petite heure ou plus accroupie à éponger dans ma chambre en contre-bas de la cour
J'admire votre constance.
j'y trouve mon plaisir (et je suis loin d'être la seule… mais comme devenons de plus en plus long j'ai plus de mal encore à tenter de me tenir à jour des lectures… longtemps que ne le suis plus et visiblement là je suis davantage seule)
j'ai ri devant la liste des titres
Claudine : merci
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