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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

vendredi, septembre 28, 2018

Un petit livre

journée en houle de mal-être, remiser projets sans grande importance
finir aux bons moments le livre Frères migrants de Patrick Chamoiseau, entamé, lu jusqu'à la moitié (chapitre la peur et la confiance), avec un accord grandissant, au coeur de la nuit, enregistrer comme pouvais un passage, certainement pas le meilleur, mais parce que c'était là que j'en étais lorsque j'ai pris ma décision, incapable de choisir dans la richesse des thèmes abordés qui font plus que s'articuler mais sont des facettes du monde créé par la libéralisation, le mondialisme, la financiarisation, la pauvreté matérielle ici et plus encore ailleurs, la dégénérescence morale et intellectuelle qu'ils créent, l'affrontement des égoïsmes (à travers les déformations du réel affichées), l'autre monde qu'il appelle mondialité, fait de relation et non plus de relationnel etc... emporté par un souffle qui pour n'être pas poétique, puisque Chamoiseau s'en dit incapable, a le même effet de réel, rend présent, insistant ce regard, cette connaissance même je le crois quand ils vous sont familiers. Je n'aime pas toujours Chamoiseau, j'avais le sentiment en le lisant qu'il devrait être entre toutes les mains.
Faute d'inonder ce billet (avec force fautes de frappe, suis en pleine forme) de citations tronquant le fil des phrases et de cette adresse à deux amies (réelles ou imaginaires) l'une qui aide les migrants abandonnés à leur sort, l'autre qui témoigne de rencontres, je recopie ce qu'il dit en quatrième page
La poésie n'est au service de rien, rien n'est à son service. Elle ne donne pas d'ordre et elle n'en reçoit pas. Elle ne résiste pas, elle existe – c'est ainsi qu'elle s’oppose, ou mieux : qu'elle s'appose et signale tout ce qui est contraire à la dignité, à la décence.
Quand un inacceptable surgissait quelque part, Edouard Glissant m'appelait pour me dire : «On ne peut pas laisser passer cela !» Il appuyait sur le «on ne peut pas». Je ne suis pas poète mais, face à la situation faite aux migrants sur toutes les rives du monde, j'ai imaginé qu'Edouard Glissant m'avait appelé, comme m'ont appelées quelques amies très vigilantes

et les citations en exergue mettent le texte sous l'évocation des lucioles avec Georges Didi-Hubermann, Pier Paolo Pasolini, Césaire et Saint Exupéry.

10 commentaires:

casabotha a dit…

Un néo-Vermeer devrait vous peindre d'après photo intitulant : chaque matinée orangée livre son pseudo-selfie

Claudine a dit…

La force du livre

Brigetoun a dit…

oui, et par moments vers le fin de l'utopie (malheureusement)

arlette a dit…

Vigilance. ..toi tu fais tu dis style "colibri"

Brigetoun a dit…

moi je fais rien

Nicolas Corbières a dit…

ce texte est magnifique

Brigetoun a dit…

oui Chamoiseau à son mieux

Godart a dit…

Non, vous ne faites pas rien, vous dénoncez cette honte qu'est ce cimetière marin des migrants. Honte à cette Europe qui discute pour se répartir 58 êtres humains. Vos pistes de lecture sont toujours les bienvenues.

Dominique Hasselmann a dit…

C'est bien de citer aussi Pasolini...

Notre grand héraut onusien de la "lutte contre les inégalités" ferait bien de lire Chamoiseau : j'espère que ce dernier lui a envoyé son livre avec une dédicace !

Brigetoun a dit…

je ne sais pas si notre petit prince est sensible au lyrisme non rentable et négociable