journée en houle de
mal-être, remiser projets sans grande importance
finir aux bons moments le
livre Frères migrants de
Patrick Chamoiseau, entamé, lu jusqu'à la moitié (chapitre
la peur et la confiance),
avec un accord grandissant, au coeur de la nuit, enregistrer comme
pouvais un passage, certainement pas le meilleur, mais parce que
c'était là que j'en étais lorsque j'ai pris ma décision,
incapable de choisir dans la richesse des thèmes abordés qui font
plus que s'articuler mais sont des facettes du monde créé par la
libéralisation, le mondialisme, la financiarisation, la pauvreté
matérielle ici et plus encore ailleurs, la dégénérescence morale
et intellectuelle qu'ils créent, l'affrontement des égoïsmes (à
travers les déformations du réel affichées), l'autre monde qu'il
appelle mondialité, fait de relation et non plus de relationnel
etc... emporté par un souffle qui pour n'être pas poétique,
puisque Chamoiseau s'en dit incapable, a le même effet de réel,
rend présent, insistant ce regard, cette connaissance même je le
crois quand ils vous sont familiers. Je n'aime pas toujours
Chamoiseau, j'avais le sentiment en le lisant qu'il devrait être
entre toutes les mains.
Faute d'inonder ce billet
(avec force fautes de frappe, suis en pleine forme) de citations
tronquant le fil des phrases et de cette adresse à deux amies
(réelles ou imaginaires) l'une qui aide les migrants abandonnés à
leur sort, l'autre qui témoigne de rencontres, je recopie ce qu'il
dit en quatrième page
La poésie n'est au
service de rien, rien n'est à son service. Elle ne donne pas d'ordre
et elle n'en reçoit pas. Elle ne résiste pas, elle existe – c'est
ainsi qu'elle s’oppose, ou mieux : qu'elle s'appose et signale tout
ce qui est contraire à la dignité, à la décence.
Quand un inacceptable
surgissait quelque part, Edouard Glissant m'appelait pour me dire :
«On ne peut pas laisser passer cela !» Il appuyait sur le «on ne
peut pas». Je ne suis pas poète mais, face à la situation faite
aux migrants sur toutes les rives du monde, j'ai imaginé qu'Edouard
Glissant m'avait appelé, comme m'ont appelées quelques amies très
vigilantes
et les citations en exergue mettent le texte sous l'évocation des lucioles avec Georges
Didi-Hubermann, Pier Paolo Pasolini, Césaire et Saint Exupéry.
10 commentaires:
Un néo-Vermeer devrait vous peindre d'après photo intitulant : chaque matinée orangée livre son pseudo-selfie
La force du livre
oui, et par moments vers le fin de l'utopie (malheureusement)
Vigilance. ..toi tu fais tu dis style "colibri"
moi je fais rien
ce texte est magnifique
oui Chamoiseau à son mieux
Non, vous ne faites pas rien, vous dénoncez cette honte qu'est ce cimetière marin des migrants. Honte à cette Europe qui discute pour se répartir 58 êtres humains. Vos pistes de lecture sont toujours les bienvenues.
C'est bien de citer aussi Pasolini...
Notre grand héraut onusien de la "lutte contre les inégalités" ferait bien de lire Chamoiseau : j'espère que ce dernier lui a envoyé son livre avec une dédicace !
je ne sais pas si notre petit prince est sensible au lyrisme non rentable et négociable
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