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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

lundi, octobre 08, 2018

Adieu à l'été et oeuvres sauvées

Notre ciel se nie
se concentre sur les pleurs
déversés sur nous
Sourire un peu de travers en pensant qu'après mon désir d'eau coulant, nous allons pendant plusieurs jours - depuis le coup de tonnerre qui m'a jetée hors du lit dans la nuit pour aller en chemise de nuit et pieds nus mettre, sous trombes d'eau, l'évacuation de la terrasse en mode ouverte en enlevant les défenses contre feuilles volant au vent - être sous déluge gris.
Dire adieu au léger espoir vert - aspirateur, lave pont, lavage de cheveux, terminer avec la force que j'ai avalée au coeur des dernières nuits de Pardon pour l'Amérique (circulant le jour dans les lieux évoqués via Google et sa machine), chercher difficilement un petit passage de l'Appartement suite de longs torrents de vers charriant tant de choses d'André Markowicz pour http://brigetoun.wordpress.com et tacher de sauver (avec trop d'indulgence) des photos massacrées, par ma faute ou non – certaines oeuvres sont d'une fragilité et discrétion extrême – de ma visite dans les étages du Cloître Saint Louis.
Négligeant la pureté bleue retrouvée par le ciel, contrairement aux prévisions, mettre en ligne un résumé de la visite du premier étage. 
Commençant, en entrant dans la grande salle, sur le mur la séparant de l'escalier, le travail, si délicat qu'assez difficilement reproductible (pas seul en ce cas dans ce qui est ici regroupé) réalisé en 2018 par Victoria Arney – Grande Bretagne et Gard - http://www.victoriaarney.com/ à la bambouseraie des Cévennes, une grande installation Carbon land
Victoria Arney est intéressée par la Nature, fluctuante, fragile et perdue. Elle travaille principalement avec du papier et crée des installations, dessins et impressions qui parlent de sa rencontre avec la nature, de son mouvement et de sa perturbation.
Ruine, maison abandonnée et détruite, elle observe la frontière entre l’activité de l’homme et là où la nature commence....
et, côte à côte entre les deux premières fenêtres sur la rue la clarté, l'opacité d'Echo
face à des panneaux colorés entre les arcades ouvrant sur le couloir.
Au centre de la première partie, les petites maquettes de Nicolas Boulet (Marseille)
https://nicolasboulet.com/, illustrant les boites qui contiennent les éléments de bois permettant de les reconstituer, ses palimpsestes,
En questionnant les objets et leurs représentations, leurs identifications, leur histoire, j’essaie avant tout d’interroger le rapport que le regardeur entretient avec les images et la projection qu’il peut s’en faire, parfois préconçue.
J’essaie de dissocier l’image des attentes d’interprétation liées à celle-ci, entre autres par l’utilisation du simulacre.
Suivent tant sur le mur sur la rue qu'entre deux des arcades, le charme allusif, parfois jusqu'à la désinvolture apparente, difficilement photographiables, quand ce n'est pas impossible, assez pour que j'y renonce souvent, me contentant de regarder – au fond le principal - des oeuvres de Claire Borde (Chazelles-sur-Lyon) http://claireborde.blogspot.com/
Une oeuvre de Claire Borde se reconnaît aussitôt. Dessin, gravure ou peinture, un espace est ouvert où se sont posées des couleurs claires, habitées de lumière, qu'aucun trait ne cerne, la moire d'un vert, la vapeur d'un blanc, étendue sans contours, d'une consistance laiteuse qui s'évapore en transparence. Quelques lignes se perdent. On croit deviner un paysage, un cours d'eau, une montagne peut-être. Et là, un graffiti, quelques arbres, une frêle silhouette humaine, ou des reflets, des nuages qu'un glacis, par endroits sur la toile, transforme en soie.
Comment peindre ce qui n’a pas de forme propre, un brouillard, une buée, une nappe d’eau emplie de reflets changeants ? « Comment peindre le vent » ? (...) Un je ne sais quoi « émergeant-s’immergeant, entre le il y a et il n’y a pas » ? Chercher entre deux flous, deux indéterminations, la mise au point qui ne s’attache à rien et voir ainsi un espace entre, espace intermédiaire.
(Nema Revi «comment peindre une nuée» http://bant.net
difficilement reproductibles, et demandant de plisser les yeux au ras de l'oeuvre pour distinguer son raffinement, trois ou quatre tous petits panneaux nocturnes en bout de mur
et pour les gravures, qui sont encore plus schématiques que ne l'est cette petite huile l'Infini n°4, je vous invite à cliquer sur le lien pour voir la source que j'ai aimée sans me risquer à la reproduire http://claireborde.blogspot.com/p/gravures_22.html
Le centre de la seconde partie de la salle est occupée par les deux rangées de hautes formes blanches de Yoann Ximenes (Paris) http://www.yoann-ximenes.com/ (qui expose également aux Célestins), ses matras - le regard n'en donne qu'une connaissance imparfaite -  dont la forme est déterminée par le spectrogramme de phrases de grands hommes, que l'on entend en stationnant, s'approchant (le plan avec indication des personnages et mention du texte retenu est affiché sur le mur du fond) ce qui, outre l'intelligence et la beauté de l'installation (voir http://phonurgianova.blog.lemonde.fr/2015/03/12/yoann-ximenes-laureat-prix-installation-sonore-2015/ qui explique mieux que ne le saurais le faire) a eu la vertu de regrouper les quelques visiteurs, élisant leur préféré, se basant sur le texte ou la forme en résultant.
Il est des hommes et femmes qui, par leur discours, ont changé le monde : Martin Luther King, Charles de Gaulle, Hitler, Nelson Mandela, J.F. Kennedy, Churchill, … Il est des moments dans l’Histoire où les mots d’un grand orateur sont porteurs d’espoir, interpellent notre conscience, animent les populations. Il en est d’autres, tristement mémorables, qui formatent les pensées, réduisent les libertés et autorisent à tuer. Les mots des hommes et femmes d’influence renferment un pouvoir qui commande à la réalité
Originellement un Mantra, mot sanskrit signifiant « instrument de pensée », est une «formule sacrée du brahmanisme qui possède, associée à certains rites, une vertu magique». Les Mantras ici présentés – sculptures aériennes construites selon des spectres sonores – sont des extraits emblématiques des discours des hommes et femmes qui ont forgé l’histoire moderne par la force des mots.
Je vais être plus rapide pour les deux dernières artistes, exposées dans le couloir suivi en longeant les fenêtres sur le cloître en revenant vers l'escalier,
par crainte, pour la première, Aurélie Poux – Paris https://www.aureliepoux.com (compte tenu de la petit note figurant en petit sur la première page, j'espère que je n'enfreins aucune règle avec mes photos – dans le doute je vous renvoie au lien et tout de même je garde un dessin dent pour dent et une céramique, je détruis les autres)
Mon travail s’appuie sur un univers enfantin pour s’emparer de thèmes parfois compliqués. J’ai fait ce choix pour la manière très singulière dont les enfants appréhendent, comprennent et interagissent avec le monde. La facilité à transformer ce qui les entoure ainsi que la capacité d’évasion et les ressources dont ils disposent face à l’adversité (imaginaire, jeux, croyances et rêves) sont des facultés que j’essaie d’exploiter.
Par impossibilité pour la seconde, Suzanne Moxhay – Londres https://www.suzannemoxhay.com/ dont les très belles grandes photos, bouffées par les reflets, ont refusé mon appareil (en ai gardé deux, l'une parce que la moins «fenêtre sur fenêtres» l'autre par amusement et narcissisme), si en avez le temps je vous conseille de suivre le lien pour voir son portofolio (ici la série «intérieurs» lesquels sont envahis de nature)
Les clichés de Suzanne Moxhay arrêtent et suspendent le temps. Empreints d’une mélancolie immersive, les paysages et les intérieurs représentés sont comme pétris de rêve, de silence et de solitude. L’artiste déjoue les codes classiques de la photographie en réalisant un travail plastique unique et complexe. Elle explore les liens entre la peinture, la photographie et le cinéma par la création de photomontages complexes qui conjuguent des fragments de photos et de peintures.

Les oeuvres du second et dernier étage, à part de très grands, beaux et délicats dessins, sont plus spectaculaires en général, mais elles attendront... J'ai déjà trop sollicité les éventuels passants.

11 commentaires:

casabotha a dit…

Le ciel est bien complexe et nous si prévisibles

Brigetoun a dit…

le ciel a déjoué les prévisions humaines

Claudine a dit…

mais c'est formidable tous ces reflets dans la dernière photo ! très bel effet

Dominique Hasselmann a dit…

Les Mantras, belle idée (heureusement que les phrases innommables de certains n'ont pas été mises en scène) ! :-)

arlette a dit…

Un beau reportage Bravo de nous faire partager c'est un Bel exercice quand on connaît le lieu et quelques noms et oeuvres entrevuesMerci

Brigetoun a dit…

Dominique, pas certaine que les certains l'aient mérité aux yeux de Yoann Ximenes

Brigetoun a dit…

trop gentille Arlette, je sais bien que j'ennuis passablement, mais paumée c'est aussi mon bloc note et ça me sert à me souvenir

Brigetoun a dit…

Claudine, ma présence améliore les choses ((sourire)

jeandler a dit…

Sollicités, nenni; enchantés !

Brigetoun a dit…

c'est gentil Pierre, et c'est pas fini (sourire)

Claire a dit…

Merci pour votre article que je découvre au hasard d'une navigation à la recherche de perles rares d'Eugène Leroy. Claire Borde