Notre ciel se
nie
se concentre
sur les pleurs
déversés
sur nous
Sourire un peu
de travers en pensant qu'après mon désir d'eau coulant, nous allons
pendant plusieurs jours - depuis le coup de tonnerre qui m'a jetée
hors du lit dans la nuit pour aller en chemise de nuit et pieds nus
mettre, sous trombes d'eau, l'évacuation de la terrasse en mode
ouverte en enlevant les défenses contre feuilles volant au vent -
être sous déluge gris.
Dire adieu au
léger espoir vert - aspirateur, lave pont, lavage de cheveux,
terminer avec la force que j'ai avalée au coeur des dernières nuits
de Pardon pour l'Amérique (circulant
le jour dans les lieux évoqués via Google et sa machine), chercher
difficilement un petit passage de l'Appartement suite
de longs torrents de vers charriant tant de choses d'André
Markowicz pour http://brigetoun.wordpress.com
et tacher de sauver (avec trop d'indulgence) des photos massacrées,
par ma faute ou non – certaines oeuvres sont d'une fragilité et
discrétion extrême – de ma visite dans les étages du Cloître
Saint Louis.
Négligeant
la pureté bleue retrouvée par le ciel, contrairement aux
prévisions, mettre en ligne un résumé de la visite du premier
étage.
Commençant, en entrant dans la grande salle, sur le mur la
séparant de l'escalier, le travail, si délicat qu'assez
difficilement reproductible (pas seul en ce cas dans ce qui est ici
regroupé) réalisé en 2018 par Victoria Arney – Grande Bretagne
et Gard - http://www.victoriaarney.com/
à la bambouseraie des Cévennes, une grande installation Carbon
land
Victoria Arney est
intéressée par la Nature, fluctuante, fragile et perdue. Elle
travaille principalement avec du papier et crée des installations,
dessins et impressions qui parlent de sa rencontre avec la nature, de
son mouvement et de sa perturbation.
Ruine, maison
abandonnée et détruite, elle observe la frontière entre
l’activité de l’homme et là où la nature commence....
et,
côte à côte entre les deux premières fenêtres sur la rue la
clarté, l'opacité d'Echo
face à
des panneaux colorés entre les arcades ouvrant sur le couloir.
Au
centre de la première partie, les petites maquettes de Nicolas
Boulet (Marseille)
https://nicolasboulet.com/,
illustrant les boites qui contiennent les éléments de bois
permettant de les reconstituer, ses palimpsestes,
En questionnant les
objets et leurs représentations, leurs identifications, leur
histoire, j’essaie avant tout d’interroger le rapport que le
regardeur entretient avec les images et la projection qu’il peut
s’en faire, parfois préconçue.
J’essaie de dissocier
l’image des attentes d’interprétation liées à celle-ci,
entre autres par l’utilisation du simulacre.
Suivent
tant sur le mur sur la rue qu'entre deux des arcades, le charme
allusif, parfois jusqu'à la désinvolture apparente, difficilement
photographiables, quand ce n'est pas impossible, assez pour que j'y
renonce souvent, me contentant de regarder – au fond le principal -
des oeuvres de Claire Borde (Chazelles-sur-Lyon)
http://claireborde.blogspot.com/
Une oeuvre de Claire
Borde se reconnaît aussitôt. Dessin, gravure ou peinture, un espace
est ouvert où se sont posées des couleurs claires, habitées de
lumière, qu'aucun trait ne cerne, la moire d'un vert, la vapeur d'un
blanc, étendue sans contours, d'une consistance laiteuse qui
s'évapore en transparence. Quelques lignes se perdent. On croit
deviner un paysage, un cours d'eau, une montagne peut-être. Et là,
un graffiti, quelques arbres, une frêle silhouette humaine, ou des
reflets, des nuages qu'un glacis, par endroits sur la toile,
transforme en soie.
Comment
peindre ce qui n’a pas de forme propre, un brouillard, une buée,
une nappe d’eau emplie de reflets changeants ? « Comment peindre
le vent » ? (...) Un je ne sais quoi « émergeant-s’immergeant,
entre le il y a et il n’y a pas » ? Chercher entre deux flous,
deux indéterminations, la mise au point qui ne s’attache à rien
et voir ainsi un espace entre, espace intermédiaire.
(Nema
Revi «comment peindre une nuée» http://bant.net
difficilement
reproductibles, et demandant de plisser les yeux au ras de l'oeuvre
pour distinguer son raffinement, trois ou quatre tous petits panneaux nocturnes
en bout de mur
et
pour les gravures, qui sont encore plus schématiques que ne l'est
cette petite huile l'Infini n°4, je
vous invite à cliquer sur le lien pour voir la source que
j'ai aimée sans me risquer à la reproduire
http://claireborde.blogspot.com/p/gravures_22.html
Le
centre de la seconde partie de la salle est occupée par les deux
rangées de hautes formes blanches de Yoann Ximenes (Paris)
http://www.yoann-ximenes.com/
(qui expose également aux Célestins), ses matras - le regard n'en donne qu'une
connaissance imparfaite - dont la forme est déterminée par le spectrogramme de phrases de grands
hommes, que l'on entend en stationnant, s'approchant (le plan avec
indication des personnages et mention du texte retenu est affiché
sur le mur du fond) ce qui, outre l'intelligence et la beauté de
l'installation (voir
http://phonurgianova.blog.lemonde.fr/2015/03/12/yoann-ximenes-laureat-prix-installation-sonore-2015/
qui explique mieux que ne le saurais le faire) a eu la vertu de
regrouper les quelques visiteurs, élisant leur préféré, se basant
sur le texte ou la forme en résultant.
Il est des hommes et
femmes qui, par leur discours, ont changé le monde : Martin Luther
King, Charles de Gaulle, Hitler, Nelson Mandela, J.F. Kennedy,
Churchill, … Il est des moments dans l’Histoire où les mots d’un
grand orateur sont porteurs d’espoir, interpellent notre
conscience, animent les populations. Il en est d’autres, tristement
mémorables, qui formatent les pensées, réduisent les libertés et
autorisent à tuer. Les mots des hommes et femmes d’influence
renferment un pouvoir qui commande à la réalité
Originellement un
Mantra, mot sanskrit signifiant « instrument de pensée », est une
«formule sacrée du brahmanisme qui possède, associée à certains
rites, une vertu magique». Les Mantras ici présentés –
sculptures aériennes construites selon des spectres sonores – sont
des extraits emblématiques des discours des hommes et femmes qui ont
forgé l’histoire moderne par la force des mots.
Je
vais être plus rapide pour les deux dernières artistes, exposées
dans le couloir suivi en longeant les fenêtres sur le cloître en
revenant vers l'escalier,
par
crainte, pour la première, Aurélie Poux – Paris
https://www.aureliepoux.com
(compte tenu de la petit note figurant en petit sur la première page,
j'espère que je n'enfreins aucune règle avec mes photos – dans le
doute je vous renvoie au lien et tout de même je garde un dessin dent pour dent et
une céramique, je détruis les autres)
Mon travail s’appuie
sur un univers enfantin pour s’emparer de thèmes parfois
compliqués. J’ai fait ce choix pour la manière très
singulière dont les enfants appréhendent, comprennent et
interagissent avec le monde. La facilité à transformer ce qui les
entoure ainsi que la capacité d’évasion et les ressources dont
ils disposent face à l’adversité (imaginaire, jeux, croyances
et rêves) sont des facultés que j’essaie d’exploiter.
Par
impossibilité pour la seconde, Suzanne Moxhay – Londres
https://www.suzannemoxhay.com/
dont les très belles grandes photos, bouffées par les reflets, ont
refusé mon appareil (en ai gardé deux, l'une parce que la moins
«fenêtre sur fenêtres» l'autre par amusement et narcissisme), si
en avez le temps je vous conseille de suivre le lien pour voir son
portofolio (ici la série «intérieurs» lesquels sont envahis de
nature)
Les clichés de
Suzanne Moxhay arrêtent et suspendent le temps. Empreints d’une
mélancolie immersive, les paysages et les intérieurs
représentés sont comme pétris de rêve, de silence et de
solitude. L’artiste déjoue les codes classiques de la
photographie en réalisant un travail plastique unique et complexe.
Elle explore les liens entre la peinture, la photographie et le
cinéma par la création de photomontages complexes qui conjuguent
des fragments de photos et de peintures.
Les
oeuvres du second et dernier étage, à part de très grands, beaux
et délicats dessins, sont plus spectaculaires en général, mais
elles attendront... J'ai déjà trop sollicité les éventuels
passants.
11 commentaires:
Le ciel est bien complexe et nous si prévisibles
le ciel a déjoué les prévisions humaines
mais c'est formidable tous ces reflets dans la dernière photo ! très bel effet
Les Mantras, belle idée (heureusement que les phrases innommables de certains n'ont pas été mises en scène) ! :-)
Un beau reportage Bravo de nous faire partager c'est un Bel exercice quand on connaît le lieu et quelques noms et oeuvres entrevuesMerci
Dominique, pas certaine que les certains l'aient mérité aux yeux de Yoann Ximenes
trop gentille Arlette, je sais bien que j'ennuis passablement, mais paumée c'est aussi mon bloc note et ça me sert à me souvenir
Claudine, ma présence améliore les choses ((sourire)
Sollicités, nenni; enchantés !
c'est gentil Pierre, et c'est pas fini (sourire)
Merci pour votre article que je découvre au hasard d'une navigation à la recherche de perles rares d'Eugène Leroy. Claire Borde
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