samedi matin, archivage
photo et autres broutilles
et puis en début
d'après-midi, prenant appui sur la tendresse de l'air et la lumière
pour faire abstraction de la petite foule acheteuse ou rêvant
d'acheter, et maintenir en sous face de l'esprit le dernier coup de
téléphone à la malade aimée, m'en suis allée vers trois
expositions,... ma foi si Forbin et son regroupement était ouvert et
peuplé de phrases et, grâce leur soit rendu, d'enfants, les deux
autres étaient fermées... M'en suis revenue tout doucettement
reprendre, trop longuement, la visite des Célestins et les quatre
oeuvres qui, laissant le large bas côté de gauche aux artistes vus
hier, occupent la nef centrale et la suivante (puisqu'aux célestins
en fait il n'y a que de rares fenêtres entre les vaisseaux)
En commençant par sortir
de la chapelle où je regardais les sons-paysages de Yoann Ximenes
pour retrouver dans le choeur l'oeuvre de Cora von Zezschwitz (en
collaboration avec Tilman https://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_Tilman
L’univers de Cora von
Zezschwitz vacille dans les états vastes et élastiques qui
questionnent notre perception et présence dans le hic et nunc. Dans
cette création in situ elle cherche une dialectique entre le
visible et l’invisible, entre l’apparaître et le disparaître,
là où se trouve le « paraître ».
« Infinite Village »
s’inscrit dans la continuité du projet d’art collaboratif «
un_spaced » initié par les artistes Cora von Zezschwitz et Tilman
en 2017. « Infinite Village », structure modulaire, décrit une
situation spatiale se manifestant plutôt comme un volume, se
présentant comme une notion d’espace ou d’habitation plutôt
qu’un objet.
entre séduction plus ou
moins durable, plaisir pour eux, légère indifférence et constat
qu'en fait, exposé ainsi c'était espace à regarder avec prudence,
de peur de l'endommager, donc assez peu assimilable, et au mieux
frustrant, comme une cabane que des parents auraient construits avec
tant de soins que les enfants la regarderaient avec politesse, vague
crainte et contentement d'avoir vu les adultes s'amuser ainsi. (bon
c'est ma réaction de très ancienne petite rétive pleine de bonnes
intentions)... les ai retrouvés à Forbin.
Un peu le sentiment que
j'ai retrouvé en me retournant vers la nef
pour faire face à
l'oeuvre des Niveaux (rencontrés au rez-de-chaussée du Cloître
avec de belles grandes photos en noir et blanc
https://brigetoun.blogspot.com/2018/10/du-mauvais-et-du-bon-trop-longuement.html)
… ils ont osé «
Abbey Road au cœur de l’église des Célestins » et invitent le
public à revivre et traverser, tels les Beatles, cette photographie
du célèbre passage piéton collée au sol à l’échelle
1:1. voir
https://www.lesnivaux.com/cross-the-scan-fr
alors
il y a le plaisir de l'idée, de lire les cartouches ou la petite
feuille pliée mise à disposition, de voir une des photos prises
lors des 2 nuits de labeur à Abbey Road, et une photo des visiteurs
s'appropriant ce passage lors de la nuit blanche de 2016 à Pompidou,
il y a le fait que j'aurais dû assister à la nuit de visites et
animations aux Célestins (mais il est un peu tard pour que je ne me
méfies pas d'instinct de ce genre de manifestation, comme des
vernissages) mais là il y avait juste l'estime et le passage à
autre chose pour les quelques visiteurs tranquilles et gracieusement
réservés que nous étions (nous bornant à quelques mots et
sourires furtifs)
Dans le petit choeur de la
nef suivante, me suis attardée mais sans grand chose à pouvoir
montrer (et d'ailleurs j'ai supprimé quelques photos qui n'avaient
de sens que dans l'ensemble), dans le plaisir de tenter de suivre un
peu de ce qui nous était donné de son travail par Hervé
Jézéquel – Suresnes (photographe mais pas que...) et du coup vais
être encore plus bavarde (même si ce n'est guère avec mes mots)
Le temps, le chaos et
l’entropie sont au cœur du travail d’Hervé Jézéquel. Il se
concentre sur le paysage et le lieu, en quête des traces d’un
monde dont l’homme a perdu la mémoire et les repères. Il porte
son regard sur une nature âpre et rugueuse, élémentaire. Son
rapport au paysage s’éloigne d’une vision pittoresque. Hervé
Jézéquel travaille lentement, parfois sur plusieurs années. Tel
un arpenteur, il repère, inventorie, classe, collecte. Vidéos,
dessins, notes, installations prolongent l’introspection
photographique de ces lieux choisis.
Cerner,
quadriller un espace, un trajet mouvant et le faire devenir «lieu»
peut sembler vain. Pour tenter de le décrire, il conjugue plusieurs
modes : la photographie, le dessin, la vidéo, la sculpture, qui
traduisent une forme de sensibilité propre à ce territoire. Chaque
medium offre une expérience et ordonne une part de sa pensée... Une
chorégraphie s'écrit progressivement pour un essai de description
du monde...
(désolée suis arrivée à capter des éléments de l'assez long
cartouche de présentation mais sans en noter l'auteur)
Il
présente ici principalement ce qu'il nomme «Palimpeste, atlas du
fond de la rivière», proposant une sorte
d'atlas, celui d'un torrent et d'une rivière, affluent de la
Durance... il se concentre sur l'étendue topographique délimitée
par le lit des deux cours d'eau
réunissant
des photographies, dessins, textes anciens (Pierre Gassendi «Opera
Omnia et de Lapidus.. - Nicolas Fabri de Pelresc «de la formation
des cailloux des rivières» - Prosper Demontzey «traité pratique
du reboisement et du gazonnement des montagnes»- dont il expose des
photos et fac-similes etc... écrivant quelques petits textes
personnels, et faute de montrer toutes les traces qu'il nous donne de
ce travail je vous conseille d'aller vous perdre sur son site (ce
sujet n'y figure pas mais pour d'autres lieux, même si l'éventuelle
documentation réunie chaque fois, la recherche n'est pas reproduite
– mention spéciale pour l'Islande – sont réunis des textes et
photos et c'est souvent très beau, à mon avis du moins (et trois ou
quatre vidéos) http://www.hervejezequel.com/
Dans
la nef, retour au spectaculaire (enfin dans le bon sens du mot :
oeuvre aboutie, où le travail n'est plus visible que par le résultat
retenu) avec Francis Guerrier – Eygallières (je reprends la photo
de l'oeuvre exposée dans la cour de Calvet, photographiée en
passant l'autre jour)
http://francisguerrier.com/Francisguerrier.com/FRANCIS_GUERRIER.html
Sculpteur,
je travaille à partir de feuilles de métal que je coupe et plie
suivant des lignes courbes. La Nature avec ses formes originelles est
ma source d’inspiration. Mes dernières pièces monumentales
arrivent de la lune
qui
expose ici (niant, tant pis pour une fois, la travée renaissante et
son dôme) Regards de lumière, ce
qui apparaît comme les membrures de métal noir piqueté de lumières
d'une nef renversée, lumières
qui pendant qu'on avance écoutant
une mélopée un peu en sourdine vers la fenêtre peinte en bleue au
bout de la nef se révèlent être des caissons aux verres déformants
contenant des photos
En 2000, j’ai fait un
voyage autour de la méditerranée où j’ai accompagné
mon ami Yvon Fruneau,
missionné par l’UNESCO pour photographier
l’ensemble des sites
classés au patrimoine mondial de l'humanité. À ses côtés,
j’ai filmé des
fragments de vie, le quotidien des hommes, des femmes et des
enfants au sein de ces
berceaux de l’humanité.
17 ans plus tard, avec
cette installation, j’ai voulu partager ces sourires dans
les yeux, ces regards
de lumière captés à Alep, Damas, Palmyre et Bosra.
Ce travail ne se veut
ni un reportage, ni un documentaire, encore moins un
hommage. C'est un
simple témoignage de la Vie. La vie en Syrie en octobre 2000.
Louis Winsberg a
composé la musique de ce voyage avec toute sa
sensibilité pour la
Méditerranée. Jean-Luc Difraya (enregistré via deux petites vidéos
projetées sur le mur, du moins je crois) a laissé sa voix
s'envoler avec amour. (et je
garde pour moi la moitié des photos de ces visages, passants,
déformés, camouflés, mis en scène, par la lumière, cela
suffisait nettement)
3 commentaires:
La tendresse de l'air est un bon trampoline
Malraux avait inventé les Maisons de la culture, il n'avait pas pensé que les églises, cloîtres ou chapelles pourraient un jour en faire... office !
Dominique elles ont bien servi de garages ou de granges... et depuis toujours de salles de concert
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