émergée un peu tard d'un
doux sommeil, un petit tour internet, une maladroite presse pour me
préparer,
et un départ sous le bleu
frais d'un pas que je voulais ferme pour rejoindre le cortège de
manifestation accompagnant la grève de ce 5 février
un regroupement qui m'a
paru assez fourni, et qui était joyeusement bigarré, mêlant gilets
jaunes et syndicalistes de Sud, de la CGT, de la CNT et d'autres, et
PCF (organisations des non organisés, syndicalistes et politiques qui
pouvaient d'ailleurs se trouver réunies en une seule personne)
seulement petite vieille,
qui se demande à quoi lui sert de prendre du poids, peinait à
persuader carcasse d'être solide, habile (les photos étaient ce
qu'elles pouvaient)
et sentait le monde devenir un rien instable…
alors avant même le quart du trajet, elle a salué les marcheurs les
plus proches d'elle, s'est assise un instant
et puis s'en est revenue
sur ses pas, a franchi les remparts, a regagné l'antre en faisant
petit détour pour trouver un pèse-personne à acheter (il semble
qu'il faille maintenant sortir des remparts et gagner une des zones
commerciales pour cela...)
jour quiet, longue sieste
(suis toujours en hivernage)
et puis, dans le soir
descendu, ai enfilé pantalon de laine brune, chandail
merveilleusement trop grand et chaud d'un jaune de poussin palot, un
manteau, un bonnet et m'en suis allée attendre une fois encore la
navette (me prenais pour une princesse à l'encombrant équipage, nous étions trois passagers et les deux derniers sont montés au dernier arrêt avant le théâtre)
vers l'opéra Confluence à moitié vide (les avignonnais ont un problème avec la musique de chambre),
et deux beaux quintettes interprétés par le Quatuor Varèse et
Pierre Génisson clarinettiste,
Un moment de clarté, de
bonheur, avec celui en la majeur de Mozart écrit avec admiration et
amitié pour le clarinettiste Anton Stadler – la tendresse enjouée
de la musique, la sensualité simple de la clarinette, la
spiritualité du larghetto (second mouvement) la danse naïvement
mutine du début du 4ème, en contrepoint de la cruauté spirituelle
de Cosi fan tutte composé à la même époque
et, puis après un
entracte en oloé improvisé pour noter des idées que vais laisser
dormir un peu pour le 7 de l'atelier d'hiver de François Bon, le
quintette en si mineur de Brahms, composé avec d'autres pièces pour
clarinette (trio et sonates pour piano et clarinettes) après
l'écoute admirative de celui de Mozart... seulement les temps ayant
changés et les deux hommes étant différents, c'est avec lui le
charme prenant du romantisme douloureux, le rôle accru du
violoncelle dialoguant avec la clarté des violons et de la
clarinette...
un bis avec un peu de
Brahms,
un retour à trois dans le
bus, le chauffeur me déposant la première sans qu'il soit besoin
que je lui indique l'arrêt et un petit vent froid dans le nez sur la
place.
Pour vous aider à en
avoir une idée, vous propose, faute d'avoir enregistrement de ce que
nous avons écouté,
pour le quatuor Varèse un
mouvement d'un quatuor de Mozart
pour Pierre
Génisson un peu de Saint-Saens
pour le
programme l'adagio du quintet de Brahms
10 commentaires:
une marche interrompue pour un concert
On dirait, en regardant cette manifestation, que quand il n'y a aucun flic, tout se passe bien...
Faut-il porter un chandail jaune pour aller au concert ? En tout cas, Mozart et la clarinette forment toujours un couple inséparable... :-)
qui avait lieu plusieurs heures plus tard… ça ne colle pas
Belle écoute et surtout admirative de ressortir vers le soir Tout est dans l'organisation et la motivation je crois
Dominique, j'avoue que n'y avais pas pensé ! bon ça faisait au moins un gilet jaune heureux…
et oui pour Mozart mais Brahms était à la hauteur aussi… quel dommage pour tous les absents (mais ça m'a permis de choisir ma place
Arlette pas exactement pour la motivation.. étais tout autant ou plus motivée le matin, mais il faut croire que je ne savais pas ce qui était bon pour moi
Tout se termine en musique, encore faut-il savoir la choisir.
Pierre encore faut il avoir de l'offre
Il y a 30 j'ai même acheté une clarinette quand j'ai entendu le fameux concerto de Mozart #follejeunesse
BRAVO même si je ne jouait ou chantait pas incurablement faux, ne l'aurais osé moi qui n'ai pas assez de souffle pour tirer un son d'un sifflet
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