commentaires

désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

vendredi, mars 01, 2019

Soleil et une déchéance

tendresse de l'air
la lumière caresse
les pierres et bois
les terrasses s'étalent
le ciel est un aimant bleu
et Brigetoun, résolument oisive, pose sur Paumée un ancien texte publié par les cosaques des frontières http://brigetoun.lescosaquesdesfrontieres.com
Retraite
Aigle il a été, incarnation de la puissance, symbole de la violence armée, celle qui est dite légitime.
Plus n'est utile à l'argent, notre vrai seigneur. La paix des armes est venue en nos pays. L'aigle n'est plus qu'ornement. Force et beauté célébrées, la fierté lui est niée.
Cependant lui est resté, pendant des siècles, son renom. Et puisqu'il fondait sur pauvres chairs, pour s'en repaître, comme le gerfaut pour son maître, les petites gens, en leur exaspération – même s'ils goûtaient fort ces chairs, eux aussi – l'ont frappé, comme voulaient le faire des puissants.
Pauvre aigle que les ans ont usés, ayant perdu sa tête, sur la demeure déchue il est resté. Campé fermement sur ses pattes, ailes déployées, pour l'équilibre, il a penché la tête – puisque nul ne pouvait plus le voir – vers le noir passage étroit, permettant vue et circulation, mais pas trop, que dût réserver Messire Bassette, pour étendre son hôtel. Las des hommes de guerre, des puissants, même de l'agent secret, qui fut un temps de la famille, il peut sourire à un frais jupon, s'attendrir sur un gamin, ou grimacer devant un brutal, regarder la vie simple, faire amitié avec les oiseaux, fermer les yeux qu'il n'a pas, délicieusement, sous la main du soleil, laisser couler les siècles.
Avoir le bonheur aussi, pour se sentir bien de la ville, de se rendre utile, en veillant sur une lumière, pour que paix et sécurité soient.

PS à vrai dire je ne sais comment il a perdu la tête, peut-être est-ce en rêvant dans le vent.

13 commentaires:

casabotha a dit…

le ciel est surtout un colorateur de carcassevôtre

Godart a dit…

Vous lui avez rendu toute sa vie et toute sa noblesse à cet aigle de pierre. Et il le méritait bien.

Brigetoun a dit…

casabotha, carcasse mienne essaie de s'en aider

Godart, un vieil ami sur un de mes trajets familiers

Claudine a dit…

On perdrait la tête pour un regard amical

Arlette A a dit…

Bleu aussi le coeur bienveillant

jeandler a dit…

Retrouver sa tête, est-ce possible quand on l'a perdue ?

Brigetoun a dit…

Claudine, vous croyez que c'est ce qui lui est arrivé

Brigetoun a dit…

Arlette, suis en train d'entendre qu'une majorité de français ne veulent pas du rapatriement des jeunes enfants des français partis en Syrie, et me dis que les coeurs bienveillants deviennent rares

Brigetoun a dit…

Pierre, les chirurgiens font des miracles mais là je crains que ça les dépasse (sourire)

tanette2 a dit…

Les terrasses remplies doivent faire la joie des "bistrotiers".

Dominique Hasselmann a dit…

Beau texte dont je me souviens : l'aigle est toujours à la même place... :-)

Brigetoun a dit…

tanette là c'était un peu tôt

Brigetoun a dit…

Dominique, plusieurs siècles qu'il est là et doit être protégé le quartier étant classé