Avant la
chaleur
une virée
fantasque
pour du pain
grillé
et avec un
ferme désir de rire ou sourire
activité
mesurée, une envie de vieux film gentiment drôle et sans enjeu, une
page ouverte parce que j'avais une idée pour les cosaques et idées
immédiatement fuyardes... les attendre, guetter
et recopier un
ancien texte que les cosaques des frontières
http://lescosaquesdesfrontieres.com
ont bien voulu publier il y a quelque temps
effroi
Je le voyais ferme et
indifférent. Il promenait dans la vie, dans la ville, parmi nous,
ses courtes boucles, son cou épais, ses larges épaules et ses deux
longs yeux cachés sous leurs paupières à demi-baissées, immobiles
comme des auvents, de chaque côté du nez droit, de la fente mince
de la bouche.
Mais ce jour là, à une
heure pour lui inhabituelle, quand je l'ai vu avancer à grands pas,
toujours impassible, peut-être pourtant, du moins je l'ai cru
ensuite, légèrement, oh très légèrement, tendu, comme concentré
sur lui-même jusqu'à en sembler plus massif, solide, comme un bloc
en marche vers ce qui pouvait se passer là, un peu plus loin,
derrière ce coin de rue d'où dépassaient quelques silhouettes
immobiles, regardant on ne voyait quoi, ce jour où je l'ai suivi,
emportée par l'élan de son pas souple, curieuse moi aussi de voir
la cause de cet attroupement, et me le reprochant, je l'ai vu se
détourner, se détourner avec une éloquence, presque une
grandiloquence que je ne pensais pas possible, si ce n'est dans la
représentation modernisée d'un tragique grec – geste cueilli par
un projecteur trouant la nuit d'un théâtre de plein air, quand la
distance entre acteurs et spectateurs, la multiplicité des langues
aussi comprises par la petite foule estivale assise sur les dalles de
pierre, obligent à même outrance, même conventions que celles
pratiquées par des mimes ou par les premiers films muets.
Je suis restée un moment
le regardant pendant qu'il maintenait sa posture, figé comme un
acteur attendant des applaudissements ou soupirs de son public, et,
l'admirant, j'ai soudain pensé plutôt kabuki dénaturé, puis me
suis avancée vers les rires, les claquements de mains qui
brusquement, brièvement, remplaçaient le brouhaha ordinaire au delà
du pan de mur, pendant qu'il reculait lentement, et d'abord je n'ai
rien vu, que des dos qui se séparaient, s'égaillaient, reprenaient
leur marche dans la rue commerciale bruissante de l'activité du
samedi après-midi, de part et d'autre d'un tréteau qui nous faisait
face, adossé à la vitrine d'un magasin condamné comme il y en a de
plus en plus chez nous, tréteau de bois sur lequel était assis,
jambes pendantes, un garçon aussi grand que maigre, sanglé dans un
petit veston noir trop court, comme l'était le pantalon étroit,
enlevant en grimaçant l'épaisse couche blanche de son maquillage,
pendant qu'une fille, en longue jupe grise strictement boutonnée et
chemise de dentelle blanche ouverte et froissée, regardait en
souriant de plaisir ce que contenait le chapeau qu'elle venait de
ramasser, et je m'interrogeais sur le spectacle, la pantomime qui
avait provoqué cet effroi théâtral quand elle a relevé la tête
et crié « tu étais en retard, une fois de plus... ». Un
pas dans mon dos, un grand rire, un « c'était encore mieux
comme ça », moi les regardant tous les trois, demandant avec
un air idiot « c'était quoi ? » et la réponse de
la fille « dans deux heures, ici »..
Je suis revenue, ils
étaient merveilleusement, ironiquement, mais pas tant, expressifs,
mais bon sang ils auraient eu bien besoin de quelqu'un pour leur
fournir un canevas moins stupide.
d'après une
sculpture en béton de Caroline Leite
12 commentaires:
quoi dessus votre pain grillé ?
ça dépend...
sortir le matin puis dormir ! :-)
Rien que l'odeur du pain grillé. .plus e core que la dite "madeleine😃"
Ton effroi si bien dit... 26 degrés surla mitre à 6 h ce matin la mer est grise .. passe le jour Je pense à toi dans tes terres
fraises raisins sans pépins
beaux texte et sculpture
Dominique là d'abord sortir à la recherche d'un téléphone, la base est trop souvent tombé et j'ai réalisé hie soir que n'avais plus de téléphone, me suis dit je résilie l'abonnement puisque je ne réponds pas.. mais pass trop prudent, peux en avoir besoin (je deviens sage - sourire) mais dans quelques jours affronter la liesse du festival
Arlette, mes amitiés à la rade
Claudine, les avait beaucoup aimés ces bustes forts de leurs destructions (simulées)
Serait-ce le 22 à Avignon ?
Pierre comme sommes pas en Bretagne, et comme n'avons pas le léger adoucissement dû à l'air marin, ici comme partout c'est légèrement plus (l'ennui c"est surtout, rituellement, le pic de pollution en vallée du Rhône)
Cette sculpture de Caroline Leite vous a inspiré un bien beau texte. La description si robuste de cet homme massif de dos m'a fait penser à cet acteur Alain Cuny si vite oublié. Mais c'est très personnel et cela m'a fait plaisir d'écrire son nom.
oh pas si vite oublié et en lisant son nom j'ai cru entendre ce timbre de voix si particulier...
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