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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

mardi, juillet 16, 2019

Avignon – jour 11 – rencontre déséquilibrée, maison de thé et gares

maison, lavage cheveux, et monter sous ciel radieux mais avec vent (un volet a claqué dans ma cour toute la matinée) en début d'après midi
vers la maison de Jean Vilar (voir sur l'affiche, avec dépit, que vais louper toutes ou presque les lectures dans le jardin de Mons)
attendre un peu dans la cour, puis dans le hall et monter au premier étage pour assister à Mahmoud & Nini de Henri Jules Julien
Mahmoud est égyptien. Nini française. Mahmoud est noir, Nini blanche. Mahmoud est un homme et Nini une femme. Mahmoud parle arabe, Nini français. On pourrait
continuer cette liste de contraires qui semblent mener à l'incompréhension. Mais voilà : par l'entremise du metteur en scène Henri Jules Julien, les deux acteurs, respectivement Mahmoud et Virginie, se sont rencontrés sur le quai d'une gare et montent un spectacle sur leur rencontre. «
Nous avons tenté de pousser loin les questions des uns sur les autres, et d'exprimer nos curiosités et nos préjugés sans hésiter à aller au bout des empathies et des bêtises. » Des frictions d'identités aux doutes idéologiques, des clichés aux formules toutes faites et maladroites, des malentendus causés par la traduction instantanée aux tours et détours pour tenter  d'entrevoir qui on est et qui est l'autre : les péripéties du langage et de l'être sont la matière même de Mahmoud & Nini, un spectacle qui questionne la « rencontre interculturelle » et ses méandres, quand on veut avec sincérité s'approcher de  l'autre. 
Thème qui semblait prometteur... spectacle qui au début tient ses promesses, surtout lorsque, après les rires gênés, Mahmoud se rebellant un peu, démonte en souriant avec soin les questions ou approches, rudement caricaturales, de Nini, mais qui devient à la longue un peu pénible par le déséquilibre entre le presque accusé et la « française conne » d'autant que, comme toujours, quand il est question d'échange, de confrontation culturelle pleine de bonnes intentions, c'est l'Européen-ne qui en décide ou qui pose des questions et de Nini on ne saura que la gêne que procure à la longue la stupidité de ses préjugés, son grand rire et le peu, tout aussi caricatural qu'elle dira sur elle. Disons les 3/4 très sympathiques, une petite gêne à la longue, et petit regret de ne pas découvrir les préjugés d'un jeune acteur nubien musulman et gay sur une actrice française, blanche, aux cheveux courts (bon pour les cheveux on a : lesbienne ce qui selon la pièce n'est pas le cas)
Retour
cuisine rapide, se tâter (j'avais eu le tort de lire le titre et un peu plus d'une critique sur le Monde),

mettre une robe, prendre ma veste blanche et un petit papier sur lequel j'avais noté les heures des navettes SNCF entre les deux gares, en cas de ras-le-bol (j'avais eu le tort de lire en le voyant passer le titre de la critique du Monde ou plutôt le sous-titre Venue de Chine, la pièce de Lao She mise en scène par Meng Jinghui croule sous une débauche d’effets) ou colère carcasse, et partir vers la gare routière prendre une navette vers l'Opéra Confluence pour assister à la maison de thé de Lao She (nom qui, outre le fait d'assister à un spectacle chinois doté de moyens – et Dieu sait qu'ils se voient – m'avait décidé), dans l'adaptation et la mise en scène de Meng Jinghui
 La roue tourne au gré des revers et des fortunes et nous sommes face au sillage de destinées humaines. Le temps passe, le pouvoir change de mains, seule la maison de thé perdure. Entre humour et tragédie, le patron et ses clients partagent leurs luttes et leurs espoirs pour contrer la corruption et l'oppression dans un élan d'humanité. Sur fond de musique électro-rock jouée en direct, Meng Jinghui adapte à la démesure et aux rythmes d'aujourd'hui ce grand classique du théâtre chinois dans un contexte culturel plus large et le fait résonner avec d'autres textes aux portées humanistes et sociales. Une traversée poétique, exaltée et libérée où le geste artistique n'est jamais éloigné du politique.
Bon, là c'est la présentation, dans la réalité on commence par se trouver, pour un assez long moment face à ce grand décor qui n'est pas sans beauté (comme une grande machine de fête foraine) sur laquelle s'étagent des personnages assez peu distincts, vêtus de noir et blanc, sauf celui au centre au premier plan qui est le patron de la maison de thé, lesquels tonitruent des phrases dont le sens n'est pas toujours évident... mais peu à peu un charme dans le coq à l'âne, des petites phrases poétiques qui s'insèrent sans lien apparent, une touche d'absurdité dans les discours, des images légèrement oniriques se heurtant avec des images coup de poing, pendant que des groupes se levaient et sortaient (au bout de la première heure) je m'enfonçais un peu davantage dans mon fauteuil... jusqu'à me décider à partir au bout d'un peu moins de deux heures et demi, un peu plus d'une demi heure avant la fin
Pour donner un semblant d'idée outre l'article du Monde https://www.lemonde.fr/culture/article/2019/07/12/festival-d-avignon-la-maison-de-the-deconstruite-en-opera-rock-brechtien_5488492_3246.html par faux mais un peu sévère, j'ai trouvé sur le site du festival ces extraits


 La roue tourne au gré des revers et des fortunes et nous sommes face au sillage de destinées humaines. Le temps passe, le pouvoir change de mains, seule la maison de thé perdure. Entre humour et tragédie, le patron et ses clients partagent leurs luttes et leurs espoirs pour contrer la corruption et l'oppression dans un élan d'humanité. Sur fond de musique électro-rock jouée en direct, Meng Jinghui adapte à la démesure et aux rythmes d'aujourd'hui ce grand classique du théâtre chinois dans un contexte culturel plus large et le fait résonner avec d'autres textes aux portées humanistes et sociales. Une traversée poétique, exaltée et libérée où le geste artistique n'est jamais éloigné du politique.
Bon, là c'est la présentation, dans la réalité on commence par se trouver, pour un assez long moment face à ce grand décor qui n'est pas sans beauté (comme une grande machine de fête foraine) sur laquelle s'étagent des personnages assez peu distincts, vêtus de noir et blanc, sauf celui au centre au premier plan qui est le patron de la maison de thé, lesquels tonitruent des phrases dont le sens n'est pas toujours évident... mais peu à peu un charme dans le coq à l'âne, des petites phrases poétiques qui s'insèrent sans lien apparent, une touche d'absurdité dans les discours, des images légèrement oniriques se heurtant avec des images coup de poing, des musiques bien meilleures que ne le suggère le Monde, pendant que des groupes se levaient et sortaient (au bout de la première heure) je m'enfonçais un peu davantage dans mon fauteuil... jusqu'à me décider à partir au bout d'un peu moins de deux heures et demi, un peu plus d'une demi heure avant la fin
et puis il y a eu l'agrément de la marche nocturne, seule, entre l'opéra et la gare 

(simplement j'avais mal visé et j'ai dû attendre un peu plus de vingt minutes, mais en l'agréable compagnie d'un couple de trentenaires la première « virgule » (le trajet étant d'ailleurs bien plus agréable que par la navette… et puis je tiens à être dans la meilleure forme possible demain après-midi)

7 commentaires:

Anonyme a dit…

C'est l'aventure des appréciations et soi même. .être lucide j'adore quand on a le courage de le dire ..tu marches seule la nuit quel courage moi suis trop inquiète Bravo

Anonyme a dit…

Toujours AA même et plus encore à Moras mon ordi- portable est HS heureusement la tablette fait bon office mais elle a ses limites ... Belle journee laborieuse à toi

Claudine a dit…

J'admire votre curiosité <3

Brigetoun a dit…

Arlette j'espère que vos ennuis, après le passage du plombier demain, seront oubliés et que tu profitera de ta maison… pas de courage, de l'inconscience souvent et là ce n'est pas exactement une zone dangereuse '(sourire)

Claudine, un défaut chéri

casabotha a dit…

d'où le néologisme : brigetounien.

jeandler a dit…

Des contraires ou plutôt des complémentarités, à l'image du monde.

Brigetoun a dit…

complémentarités certainement à condition d'y mettre attention et bienveillance (mais de rester soi… trop d'incorporation fait tomber dans le petit défaut du spectacle chinois)