J'avais pourtant eu la
sagesse de reposer, au moment de franchir la porte, la housse
contenant cinq robes et deux jupes et de ne partir qu'avec mon
couffin... nous avions la chance de ne pas être une des villes
atteignant les 40° – je crois que le matin, avant les heures
chaudes nous étions à 35 ou 36 – j'avais eu la sagesse de rester
relativement modérée (un kilos de patate, un litre d'huile, un poco
morue, poisson, quelques légumes) mais mon appareil photo a été le
premier à déclarer que, bon, ça commençait à bien faire ce mois,
et s'est coincé... reste muet, la dernière fois il a boudé pendant
deux ans..., et après une rencontre agréable sur le chemin du
retour, alors que j'étais presque arrivée, place de l'horloge ça a
été bon gros malaise, siège gagné en trébuchant pendant que les
gens s'écartaient ou regardaient ailleurs, et petite rage me
réconfortant pour m'emmener, en trois pauses paniquées jusqu'à
l'antre.
Pas fait, pas eu le début d'une envie de faire quoi que ce soit, sauf passer l'aspirateur, ranger, faire cuisine, ressortir un tout petit appareil et capter avec lui des deux petites surprises que me fait la cour (bon c'est ce qu'elle peut et donc c'est énorme)
Pas fait, pas eu le début d'une envie de faire quoi que ce soit, sauf passer l'aspirateur, ranger, faire cuisine, ressortir un tout petit appareil et capter avec lui des deux petites surprises que me fait la cour (bon c'est ce qu'elle peut et donc c'est énorme)
En début de nuit, douche,
vieille robe aimée et départ vers l'Université (une bonne petite
trotte)
pour aller, pendant que
les avignonnais retour de vacances ou non se retrouvaient dans la
cour d'honneur, assister, dans la cour minérale à un spectacle un
peu documentaire, un peu engagé, un peu militant qui me tentait
(d'abord à cause de l'auteur Faustin Linyekula, un gros peu à cause
du metteur en scène Milo Rau parce que j'avais loupé, me
semblait-il à tort son Histoire(s) du théâtre I – la Reprise)
guère pour le reste parce que je n'ai lu ce qui se cachait sous le
titre Histoire(s) du théâtre II qu'au
moment de partir, que cela avait éveillé ma curiosité et les
photos de Christophe Raynaud de Lage ma sympathie (sont en fait juste
un peu mes cadets mais avec toute autre histoire et une capacité qui
s'affermissait peu à peu de danser, même si cela n'avait pas grand chose à
voir avec les jeunes corps glorieux filmés à l'époque
Pour cette Histoire(s)
du théâtre II, le chorégraphe congolais s'est tourné vers son
enfance et ses souvenirs de la première pièce du Ballet national du
Zaïre sous le régime dictatorial de Mobutu, avant d'y retrouver
trois artistes encore actifs, à la fois mémoire et survie d'une
politique culturelle ambiguë. A leurs côtés, Faustin
Linyekula et deux comédiens congolais et belge confrontent récits
personnels et Histoire, et mettent en regard la présence de corps
dans un contexte post-colonialiste. Une alliance vive et généreuse
du chant, de la danse et du théâtre. À l'image d'une maison où
chacun peut circuler, l'espace scénique accueille histoires intimes
et récit national, confidences et mises en perspectives.
Photo
Christophe Raynaud de Lage
Et
oui, il y a l'histoire, l'espoir des indépendances, ce moment proche
des libérations, où chaque nouvelle nation ou presque se dotait
d'un ballet nationale, les grandes tournées, et oui il y a
maintenant le manque de renouvellement des artistes, les crédits
étiques (comme malheureusement l'était ce soir le public), la salle
qui sert en partie aux cérémonies de sectes protestantes ou à la
présentation de films x, oui il y a dans les souvenirs les traces
aussi du parti unique, du culte de Mobutu, oui il y a la sympathie
que dégage et inspire l'acteur si typiquement belge (grand, visage
mêlant attention, douceur, intelligence et un brin de naïveté), mais aussi le souvenir du père de mon filleul (lequel est rentré en Europe nouveau-né peu de temps auparavant) dont je ne garantis pas la générosité des idées, oui il y a peu à peu les corps qui se souviennent, et oui surtout on
a envie de les aimer que cela soit sensible mais... était-ce le
public trop clairsemé, un ton entre spectacle et leçon avec des
lenteurs que les brutes que nous sommes aimons mais ne tolérons plus
passé un certain stade, était-ce ma fatigue, un spectacle construit
qui gardait apparentes les coutures, le contact ne s'est pas fait,
et
les sourires échangés en partant étaient bienveillants et un peu tristes, finalement en accord avec la petite musique du spectacle.
PS
j'ai appris une jolie chose, en lingala, lobi signifie ce qui entoure
le maintenant c'est à dire hier ou demain
3 commentaires:
Merveilles pour ta vaillance et ta curiosité inlassable
euh je freine beaucoup… ce matin était à côté d'un couple un peu plus jeune que moi, capables de parler avec intelligence etc… des trois spectacles vus la veille (j'admire humblement et en profite)
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