commentaires

désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

jeudi, juillet 25, 2019

Avignon – jour 20 – le off et encore le théâtre des Halles

Parce que suis perdue et lasse devant la masse du off (et les fermetures échelonnées des théâtres, par les conseils de gens sympathiques dont les goûts et attentes ne reflètent pas forcément les miens, par facilité, les deux premiers spectacles que me suis autorisée pour l'après-in étaient au Théâtre des Halles
avec d'abord, puisque revenant dans la petite musique dite bouche à oreille ils n'avaient pas prévu qu'on allait gagner https://www.theatredeshalles.com/pieces/ils-navaient-pas-prevu-quon-allait-gagner/
« J’irai à la mer, y aura des vagues de toutes les couleurs et je serai riche. »
Résonnent ici des voix que l’on entend bien peu. Qui sont ces jeunes qui, en toute verve et crudité, nous font part de leurs vies bouleversées ? On comprend, loin des caricatures et sans angélisme aucun, qu’il s’agit de mineurs en foyer d’accueil d’urgence. Brûlante chorale, coups de gueule, confidences… Chacun cherche à s’en sortir du mieux qu’il peut. Ces jeunes peuvent-ils « gagner » ?
(photo du site du théâtre)
le texte de Christine Citti qu'elle a voulu aussi près que possible du réel qu'elle avait rencontré, le jeu des acteurs qui semblent ne pas en être (au moins pour qui a côtoyé ces jeunes uniquement dans les rues, le métro etc..., le travail de Jean-Louis Martinelli faisant ressortir ce mélange de il faut le faire et de désespoir, ou découragement https://sceneweb.fr/jean-louis-martinelli-met-en-scene-ils-navaient-pas-prevu-quon-allait-gagner-de-christine-citti/ (pour la création à Bobigny) – une réserve qui est en fait une façon d'affirmer que c'est théâtre, je ne pense pas que dans la réalité un éducateur étalerait son désarroi devant les jeunes assemblés)
retour en passant pour prendre un billet pour la fin de la semaine par le théâtre du Roi René parce qu'à côté et parce qu'un spectacle conseillé par voisins sympathiques, déjeuner, sieston, médicaments,
et repartir pour le théâtre des Halles (bon là c'est la clôture en ce qui me concerne), le jardin debout contre mur le nez dans les Diversions de Laurent Margantin chez Oeuvress Ouvertes ou sur la petite voute aux moments méditatifs
et Bérénice paysages (d'après la pièce de Racine) dans la petite chapelle, un adaptation de Frédéric Fisbach (qui met en scène) et Mathieu Montanier (crédit photo Matthieu Edet)
Un acteur dans sa loge après une représentation, il est seul, se démaquille, se change, il attend… Il est dans ce temps bien particulier de l’entre deux, pas encore complètement sorti de la fiction mais déjà une autre réalité pointe le bout de son nez. Il se redit des bribes de texte, le sien ? Celui de ses partenaires ? Tout en se préparant à rentrer dans l’autre vie, celle qui commence dès la sortie du théâtre. Il attend un message... Il reçoit le message attendu qui annule le rendez-vous et cela suffit pour le faire basculer dans la pièce. Son esprit s’emballe, son corps le suit. Il oscille entre masculin et féminin, il est Titus, il est Bérénice, il est Antiochus, il en est en tout cas une version, un possible. Il est rattrapé par la pièce, avalé par elle.
Un corps mince, une voix qui murmure parfois dans l'intimité où nous sommes avec lui, et la poésie de Jean Racine pour bercer sans diminuer la tristesse. Le démaquillage, le rasage des jambes, et le texte dit comme une ritournelle pour se remémorer, une ou deux fois comiquement et puis de plus en plus pris en charge avec, sans que le timbre change, une façon subtile de faire vivre les dialogues, et comme vécu de l'intérieur.

Retour en passant par le théâtre Transversal pour avoir un billet pour demain matin

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Encore Bravo et Merci et en retirer ..la substantielle moelle désolée je suis toujours en train de faire des bilans
Petit repos pour toi surtout par ces temps

Brigetoun a dit…

normalement jusqu'à dimanche soir
mais pas mal de théâtre fermés déjà
et une Brigetoun un peu lasse mais qui n'a pas plus envie de repassage, lecture ou écriture que de spectacle… (sourire)

Godart a dit…

Merci pour ce suivi si riche du Festival d'Avignon. Heureusement, l'été n'est pas que canicule et plage, la culture traverse les saisons et vous avez réapprovisionné notre désir de spectacle tout au long de l'année. Vous êtes une bonne sentinelle de cette culture.

Brigetoun a dit…

suivi très très partiel du festival et pour l'année limitée à culture d'un certain âge...