Bon alors tout de suite,
humeur un peu triste parce que je trouve que la ville l'est un peu... impression
partagée par l'ami Michel Benoît, les commerçantes de la rue
Joseph Vernet et des distributeurs de tracts, beaucoup moins de monde
que de coutume, j'ajoute et beaucoup trop de gens baladant l'air que
l'on peut avoir en sortant d’un conseil quelconque pas très
satisfaisant -- mais on ne le montre pas et l'on reste digne et
impassible --, ce qui me donne une envie folle de faire l'andouille ce
que je fais parfois (dans l'attente du bus en début d'après midi
sous le cagna ça a marché et nous étions une bande d'amis, bon
suis restée debout mais ça ne fait rien, et une fois qu'ils sont
entrés dans le jardin ou la salle d'un théâtre ils deviennent
d'une courtoisie exquise). Ayant jeté mon désarroi sur le blog...
disons que j'ai vu deux bons spectacles, dans l'absolu, avec plus de
plaisir personnel dans un cas.
Ce matin retour au Théâtre
des Halles (y serais allée de toutes façons parce que c'est mon refuge qualité presque certaine, et y retournerai sans
doute en fin de festival, mais en outre j'ai profité de l'offre d'un
prix réduit sur les spectacles pendant les trois premiers jours) –
à onze heures cette fois, dans la minuscule chapelle (avec ma place
au premier rang à côté d'un autre « canné » pour le
nouveau spectacle de Jean-Baptiste Astre et Hiam Abbass monté en
coproduction entre les Halles et le Théâtre Liberté à Toulon,
qui, après l'année dernière Bernanos et la
France contre les robots interprété
par Jean-Baptiste Sastre, avaient cette fois choisi, pour Plaidoyer
pour une civilisation nouvelle, Simone
Weil avec des lettres (au directeur d'une usine en grève, lettre
publiées sur le journal de la société – et puis au père Perrin)
et – j'ai retrouvé mes conversations muettes des soirs de
juin avec elle, entre accord admiratif et quelques contestations –
l'enracinement interprétés
par Hiam Abbass qui, si elle n'a pas vraiment de ressemblance
physique avec la philosophe, a l'intelligence nécessaire et y ajoute
une touche de fragilité avec parfois des hésitations pour trouver
les mots, appuyée par la musique et les chansons occitanes anciennes
de Michel Lacombe... et puis il y a ces panneaux qui semblent
badigeonnés de blanc et bleu pervenche très pale, qui sont le seul
décor et baignent le petit choeur de la chapelle dans une lumière
infiniment douce créée par la
bioluminescence de bactéries venues des abysses, oeuvre de Fabien
Verfaillie (Docteur en écologie), Marcel Koken (Docteur en biologie
moléculaire) et de la très jeune Dominique Borrini.
Plaisir grand,
applaudissements, retour, sieste courte
et départ en mitan d'après midi vers la Fabrica
en décidant à l'aller d'éviter la trotte dans la chaleur (et
comme le bus était en panne – sans importance, nous étions très
en avance) l'opération lien social dans la petite foule qui
s'échauffait légèrement –
une attente longue dans
le jardin, un bon thé (j'ai compliqué la tâche des serveurs qui
s'en tenaient à l'eau glacée, à la bière et aux jus de fruit)
pour attendre, un sixième rang qui s'est transformé en premier
rang, bien se caler et attendre d'assister en compagnie de Py et
Jacques Lang notamment (suis tombée sur eux) le Pelléas et
Mélisande de Maeterlinck
(et là aveu... j'aime la poésie, souvent l'intelligence de ses textes - ceux que j'ai rencontrés -, je reconnais que – histoire « tragique » oblige – Pelléas retient plus facilement l'attention que je ne sais plus quelle grave et belle pièce donnée ici il y a quelques années, mais j'ai une petite réserve craignant que tôt ou tard la latine en moi réagisse et s'enfuie dans un autre monde) seulement, de la façon dont Julie Duclos le met en scène et dirige les acteurs j'avais entendu le plus grand bien aux Halles le matin.
photos Christophe Raynaud de Lage pour le festival
(et là aveu... j'aime la poésie, souvent l'intelligence de ses textes - ceux que j'ai rencontrés -, je reconnais que – histoire « tragique » oblige – Pelléas retient plus facilement l'attention que je ne sais plus quelle grave et belle pièce donnée ici il y a quelques années, mais j'ai une petite réserve craignant que tôt ou tard la latine en moi réagisse et s'enfuie dans un autre monde) seulement, de la façon dont Julie Duclos le met en scène et dirige les acteurs j'avais entendu le plus grand bien aux Halles le matin.
photos Christophe Raynaud de Lage pour le festival
Et oui le jeu entre vidéos
sur grand rideau ou sur une partie du premier étage du décor, ou
filmé en direct et – prédominante – l'action sur le plateau, le
praticable que l'on déplace, l'affairement acteurs et assistants
pour modifier le décor rien de ceci ne semble artificiel et inutile,
et donc ne l'est... oui certaines phrases sont d'une grande poésie
(passé la fadeur de certaines expressions) oui les acteurs sont tous
très bons (et si j'avais une très légère préférence pour celui
qui joue le grand-père ce n'est pas qu'il soit meilleur cela tient
au personnage le seul capable de ressentir et partager une chose qui
se nomme tendresse (pas par moralisme mais je suis de plus en plus
sensible à cela avec l'âge, étant entendu que des salauds, ce
qu'il n'est pas ,peuvent en être capable) – en fait tout ceci pour
dire que j'ai le plus grand mal à supporter durablement Mélisande
qui me semble dépourvue de ce qui fit une héroïne tragique (je ne
dis pas dramatique) et oui malgré tout cela j'ai aimé...
sur quoi suis rentrée à
pied, me suis énervée pour une sottise sans rapport et j'ai eu le
plus grand mal à noter ceci (pardonnez moi, si le pouvez, la prolixité
creuse)
15 commentaires:
c'est jouissif de vous sentir aussi en verve
euh.. tant mieux
Faut-il organiser une braderie ? Deux représentations pour trois feraient la nuit des rois.
pas au théâtre des halles (quoique le chapiteau n'était pas plein le premier soir) c'est en gros un incontournable
effacé malencontreusement ce commentaire d'Arlette Arnaud
"Faire ..l'andouille ?? Tu fais quoi ? Merci pour ta verve AA "
à quoi je pourrais répondre, je supprime par erreur… non en fait je fais et dis n'importe quoi et il y a quelqu'un pour réagir.. c'est parti
j'aime quand le dimanche commence comme ça :-)))))))))))))))))
ben tant mieux (ici ce fut grêlons, roulé-boulé hors du lit parce que n'arrivais pas à me lever, verticalisation sans élégance, et main sur le côté (dernière lubie carcasse) mais aussi décision de trouver que la ville est joyeuse tous les vélos intelligents (parce que oui il y en a de charmants) et les gens non méprisants ou grassement vulgaires) - bon si je ne suis pas positive après ça (sourire)
On dit (d'après un livre sur Satie qui vient de paraître) que Debussy aurait piqué son idée au musicien des Gymnopédies concernant le livret de Maeterlinck...
Je l'ai vu à l'opéra Bastille, extra.
Si Avignon a moins de monde, c'est enfin parfait ! :-)
Dominique, cher ami… décidément sommes pas d'accord là, ce qui n'a pas d'importance !
Dominique, par contre, sur la musique de Debussy OUI (et la poésie de Maeterlinck aussi mais suis incurablement critique avec honte de l'être en ce qui le concerne-
rien à dire, sauf le plaisir de vous suivre...
oh zit ! renter crevée, contente, j'ai faim et du coup j'ai supprimé le commentaire de Godard que j'aimais bien
"Si vous avez encore l'occasion de rencontrer Jack Lang et de lui parler, remerciez le pour ce qu'il a été, beaucoup moins pour ce qu'il est devenu. Les ministres de la Culture qui lui ont succédé, dont le dernier, petit télégraphiste de Macron, ne font qu'appliquer la logique néolibérale, à savoir que la Culture n'est qu'un sous produit de la consommation. Cette carence éducative de l'Etat explique peut-être en partie la baisse de fréquentation au festival. "
réponse
jz rencontrais ou plutôt croisais dans des salles de spectacle, souvent à Paris Jack Lang et ne lui parlais pas depuis qu'il était devenu ministre et politique en vue (mais je pourrais lui dire ce que vous suggérez) - ce qui m'a amusée là ça a été je ne sais pas pourquoi un petit flash de temps plus anciens, à Avgnon quand je venais avec les Cemea et que lui état à Strasbourg (ne se souviens certainement pas de moi - sourire)
Claudine, merci
En fait,je sortirai de ce lot de médiocres,Jacques Ralite qui fut un ministre de la Culture plus qu'honorable.
Godard, d'accord encore ! jusqu'à continuer à oeuvrer après l'avoir été
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