commentaires

désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

vendredi, juillet 12, 2019

Juste l'Europe de Laurent Gaudé

Jour dans l'antre pour ménage, repos, médicaments, un peu de repassage, n'avais pas très envie de lire mais j'ai découvert que le festival mettait en ligne le feuilleton à midi dans le jardin de Ceccano et passant le tout début... ai eu le plaisir d'écouter presque entièrement les cinq premières séances de cette interprétation par des acteurs professionnels ou non dont deux jeunes de Rosmerta (mais ce n'est pas uniquement pour ça, n'ont tout de même pas les rôles principaux – sourire) l'Odyssée dans la traduction de Jaccotet - avec quelques ajouts en grec ou autres et des chants etc... - dans la mise en scène ou sous la direction de Blandine Savetier, (long retard à rogner par petites bouchées) https://festival-avignon.com/fr/spectacles/2019/l-odyssee
Suis partie en début de nuit, avec détour pour avoir temps de marche, vers la cour du Lycée Saint Joseph, 
un peu ennuyée de n'avoir pas une meilleure place (en fait grâce à ma canne et malgré mon air plus reposé j'ai eu droit quasi d'office – j'ai juste trébuché un brin, honte à moi - à un siège au premier rang sur le côté), un peu navrée d'avoir pris un billet pour ce qui semblait devoir être une ode mêlée de leçons en l'honneur de l'Europe telle qu'elle a été construite, un long poème de Laurent Gaudé (aime ou aime presque pas du tout ce que je lis de lui...) dont j'ai trouvé ce fragment
Ce que nous partageons,
C’est d’avoir traversé le feu,
D’avoir été, chacun,
Bourreau et victime,
Jeunesse bâillonnée et mains couvertes de sang.
Ce que nous partageons,
C’est l’humanisme inquiet.
Nous savons ce que l’homme peut faire à l’homme,
Nous connaissons l’abîme,
Nous avons été avalés par sa profondeur.
L’Europe, c’est une géographie qui veut devenir philosophie.
Un passé qui veut devenir boussole.
(je pense que vais l'acheter, mais là pas courage de faire la queue)
dans la mise en scène de Roland Auzet, avec des acteurs de plusieurs nationalités et l'intervention d'un responsable politique (ce fut un jour Hollande ou Pascal Lamy ou Susan George ou pour nous l'ancienne plume française d'un président irlandais dont je n'ai pas retenu le nom, et même si elle était assez charmante, et d'ailleurs pas plus emballée que nous par ce que les décideurs faisaient de l'Europe, c'est en effet une verrue un peu inutile dans un spectacle qui a duré trois heures) - photo, ainsi que la suivante, de Christophe Raynaud de Lage.
Spectacle ainsi présenté sur le programme
Quelle Europe désirons-nous ? Et que désirons-nous être au sein de l'Europe ? Une Europe qui puisse donner une place à tous ? Une Europe qui n'impose plus le poids de décisions qui nous échappent ?
Spectacle qui retrace l'histoire de l'Europe depuis le chemin de fer qui a été un virage, qui a eu son moment d'espoir avec les nations en 48, dont on n'oublie aucun des défauts majeurs et des péripéties, sur laquelle débutaient des débats (je finis dans mon ignorance et ma vieillesse recuite par penser que toutes ces histoires de gouvernement n'ont guère d'importance, que ce qui dirige l'Europe c'est la bonne marche des affaires, tout le reste étant mirage charmant ou terrible agité devant nous par les fondés de pouvoirs qui sont nos dirigeants, bon ça c'est sans doute ma mauvaise humeur rituelle de la mi juillet... mais crois par contre que l'Europe des peuples quand leurs chefs ne les excitent pas existe depuis le moyen-âge, fin de la parenthèse), spectacle qui se veut avant tout constat, mais spectacle bien moins ennuyeux que l'avais cru ou lu, souvent tristement jubilatoire, avec quelques bons moments d'ironie froide ou de terribles et belles évocations, avec des musiques variées, les choeurs assis autour du plateau, une chanteuse allemande pleine d'énergie, un batteur, et surtout une belle voix de haute-contre
et cela a fini par une danse d'une bonne partie du public avec les acteurs sur le plateau


un léger remords d'avoir pensé en cheminant : après Virgile le poète de cour me voici avec Gaudé le poète penseur officiel j'en sors pas... formule stupide comme toute formule (et là les gens étaient heureux et aux Carmes il y avait de très beaux moments)

10 commentaires:

Dominique Hasselmann a dit…

Gaudeamus...

L'Europe, vaste sujet (Macron s'en croit le roi auto-désigné) mais spectacle sûrement très intéressant, d'après ce que vous en rapportez.

Bonne suite pour votre agenda ! :-)

Brigetoun a dit…

en tout cas après la journée un rien harassante du 10, le 11 fut un peu duraille.... plus capable de grand chose la fille (mais par contre je trouve l'utilité du visage ravagé et de la canne au moins dans les lieux de spectacles, un peu honte mais bien décidée à m'en servir)

Anonyme a dit…

De la réalité sur la scène et la vie au coin de la rue Merci pour ton courage me sens de plus en plus privilégiée en ai presque honte ...

Brigetoun a dit…

oh le suis aussi… et parfois j'aime bien (le tout est d'essayer de ne pas abuser et partager un chouya

Claudine a dit…

On surveille la fille à la canne comme le lait sur le feu
beau texte sur l'Europe, mais ça ne suffit plus. Elle manque de courage.

jeandler a dit…

Au moins sur les planches, l'Europe tourne en rond ...

Brigetoun a dit…

Claudine et quand elle a du courage ce sont des courages qui divergent (a surtout pas de bu commun)

Brigetoun a dit…

Pierre ben en fait elle tournait pas vraiment en rond

Christiane de Rémont a dit…


J'ai lu et beaucoup aimé ce livre-poème libre,cela rafraîchit la mémoire(du moins la mienne qui en a besoin)sur les événements historiques, politiques etc qui font et défont l'Europe. Quant à l'espoir que cela change...
Souvent aussi,la lecture précédant le film ou le spectacle, c'est mieux que l'inverse. Enfin, c'est mon petit avis.

Brigetoun a dit…

c'est en effet souvent le cas... il m'arrive d'ailleurs souvent de me refuser à voir une adaptation