Un ciel à pendre un canal
(en ce qui me concerne j'avais mieux à faire) et une robe non
appropriée parce que m'étais trompée sur ce qu'il devait être (et donc froid)
Une heure et demi occupée
à tournicoter, aider à la frappe – avec quelques modifications –
d'un mini dossier de demande de stage (l'essentiel avait été fait
auparavant), à saluer ceux qui arrivaient, à regarder le balayage
de la cour etc... que mon jeune ami de seize ans et deux jours se
réveille, soit prêt etc... une errance dans la Fnac, le choix en
commun – que j'espère à peu près bon – de deux livres pour
marquer cette nouvelle année d'existence, un passage dans l'antre un
rien pagailleux, des effarements devant les livres, les appareils de
photo morts etc..., un refus sage de goûter à ma cuisine
improvisée, le départ avec Nord de Claude Simon en plus des
deux livres...
Une Brigetoun qui renonce
(sommeil) à tout ce qui n'est pas déjeuner, aspirateur et lectures
hétéroclites avant de partir
en début de soirée vers
Utopia Manutention pour voir Atlantique de
Mati Diop le désir très velléitaire que j'avais eu lors du
festival de Cannes d'après les compte-rendus ayant été
irrésistiblement réveillé par l'article de Piero Cohen Hadria sur
la Maison témoin http://www.maisonstemoin.fr/2019/10/09/17104/
Il y a tout de ce qu'il dit, mais il y a aussi cette petite nuance : ce n'est pas
uniquement un pays, et mon jeune compagnon avait entendu parler du
film (pays voisin) et a fait - ne sais comment, j'attends qu'il raconte - la traversée vers l'Espagne (ce qu'ils
ne font pas... la pirogue partant de leur côte, du Sénégal, ne
pouvait finir que dans la vague montagne) – et moi j'ai cru la
sentir la magie, et pas uniquement dans le retour des garçons par le
corps des filles aux yeux aveugles, par les transes de
l'inspecteur... et il y a leur grâce et l'océan.
Il
y a aussi ceci dans un article du Monde (V.Cauhapé) :
Le jeune Serigne (personnage
d'un court documentaire « Atlantiques » tourné en 2009
par la réalisatrice) avait dit à Mati
Diop : « Quand tu décides de partir, c’est que tu
es déjà mort. » La phrase n’a jamais quitté la
réalisatrice. Elle la met en quelque sorte en scène
dans Atlantique, à travers cette Afrique meurtrie
qu’elle a choisi d’illuminer par la présence de deux amoureux
aux allures de Roméo et Juliette, Ada et Souleyman, à qui il faudra
bien plus qu’une mer et des flammes pour être séparés. Tous deux
magnifiques et comme éternels dans ce cadre où reviennent
régulièrement une tour futuriste, symbole d’un monde moderne qui
se dresse au dépend des hommes, et un océan à l’horizon infini,
promesse d’un ailleurs plus radieux.
6 commentaires:
Pas encore vu ce film... mais la mer, oui, fait alliance avec le ciel... :-)
là l'océan fait plutôt alliance avec la tentation et le monde des morts inapaisés
Beau compagnonnage que le vôtre.
uih… pas si sure… et va se raréfier maintenant (un peu)
passeuse du virus de la lecture ! le voilà bien armé le jeune homme avec le plaisir et le tourment des mots :)))
il en est à peu près au stade où je stagne actuellement : envie de livres, se jette dedans et même s'il aime tarde à finir
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