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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

dimanche, octobre 13, 2019

Mieux que le ciel

Un ciel à pendre un canal (en ce qui me concerne j'avais mieux à faire) et une robe non appropriée parce que m'étais trompée sur ce qu'il devait être (et donc froid)
Une heure et demi occupée à tournicoter, aider à la frappe – avec quelques modifications – d'un mini dossier de demande de stage (l'essentiel avait été fait auparavant), à saluer ceux qui arrivaient, à regarder le balayage de la cour etc... que mon jeune ami de seize ans et deux jours se réveille, soit prêt etc... une errance dans la Fnac, le choix en commun – que j'espère à peu près bon – de deux livres pour marquer cette nouvelle année d'existence, un passage dans l'antre un rien pagailleux, des effarements devant les livres, les appareils de photo morts etc..., un refus sage de goûter à ma cuisine improvisée, le départ avec Nord de Claude Simon en plus des deux livres...
Une Brigetoun qui renonce (sommeil) à tout ce qui n'est pas déjeuner, aspirateur et lectures hétéroclites avant de partir
en début de soirée vers Utopia Manutention pour voir Atlantique de Mati Diop le désir très velléitaire que j'avais eu lors du festival de Cannes d'après les compte-rendus ayant été irrésistiblement réveillé par l'article de Piero Cohen Hadria sur la Maison témoin http://www.maisonstemoin.fr/2019/10/09/17104/ Il y a tout de ce qu'il dit, mais il y a aussi cette petite nuance : ce n'est pas uniquement un pays, et mon jeune compagnon avait entendu parler du film (pays voisin) et a fait - ne sais comment, j'attends qu'il raconte - la traversée vers l'Espagne (ce qu'ils ne font pas... la pirogue partant de leur côte, du Sénégal, ne pouvait finir que dans la vague montagne) – et moi j'ai cru la sentir la magie, et pas uniquement dans le retour des garçons par le corps des filles aux yeux aveugles, par les transes de l'inspecteur... et il y a leur grâce et l'océan.
Il y a aussi ceci dans un article du Monde (V.Cauhapé) : Le jeune Serigne (personnage d'un court documentaire « Atlantiques » tourné en 2009 par la réalisatrice) avait dit à Mati Diop : « Quand tu décides de partir, c’est que tu es déjà mort. » La phrase n’a jamais quitté la réalisatrice. Elle la met en quelque sorte en scène dans Atlantique, à travers cette Afrique meurtrie qu’elle a choisi d’illuminer par la présence de deux amoureux aux allures de Roméo et Juliette, Ada et Souleyman, à qui il faudra bien plus qu’une mer et des flammes pour être séparés. Tous deux magnifiques et comme éternels dans ce cadre où reviennent régulièrement une tour futuriste, symbole d’un monde moderne qui se dresse au dépend des hommes, et un océan à l’horizon infini, promesse d’un ailleurs plus radieux.

6 commentaires:

Dominique Hasselmann a dit…

Pas encore vu ce film... mais la mer, oui, fait alliance avec le ciel... :-)

Brigetoun a dit…

là l'océan fait plutôt alliance avec la tentation et le monde des morts inapaisés

Godart a dit…

Beau compagnonnage que le vôtre.

Brigetoun a dit…

uih… pas si sure… et va se raréfier maintenant (un peu)

Claudine a dit…

passeuse du virus de la lecture ! le voilà bien armé le jeune homme avec le plaisir et le tourment des mots :)))

Brigetoun a dit…

il en est à peu près au stade où je stagne actuellement : envie de livres, se jette dedans et même s'il aime tarde à finir