m'en suis allée, gorge et
nez presque calmés, avec la petite allégresse due à mon but et à
la vision, dans notre niche à courrier, d'une enveloppe et de
l'étonnement confus et ravi qui m'était venu en lisant le nom de
celle qui l'envoyait, petite allégresse qui m'a fait considérer
avec encore une joyeuse camaraderie les têtes en honneur dans la petite
vitrine au coin de la rue Folco de Baroncelli
et, aux halles, me suis
contentée d'acheter un kilo de figues sèches, une vingtaine
(malheureusement, il n'y en avait plus d'autres et le vendeur
insistait pour qu'elles soient portées sur leur plateau, sans risque
d'être écrasées, ce qui m'a obligé à racheter un petit couffin
qui me sera précieux et dans lequel la plaque s'insérait, en
équilibre près de l'ouverture) très grosses dattes Medjoul de Jordanie,
un peu moins d'un kilos de petits gâteaux fourrés et deux pains de
pâte de coings
ramenés, avec une petite
hésitation en passant devant mon cher chocolatier de la rue
Bonnetterie d'augmenter la provision de tablettes et le gros sac de
pâtes de fruit... mais non, serais pas seule et petite montée
d'avarice.. le tout pour la petite-fête-fin d'année des habitans de
Rosmerta demain après-midi
après midi dans l'antre,
entre sommeil, traitement, un peu de repassage, de la lecture
et départ en début de
nuit vers l'opéra Confluence pour la nouvelle coproduction avec
l'opéra royal de Wallonie (où a été créée cette production en
2015) et l'opéra de Versailles de la flûte enchantée (même
distribution, sauf l'orchestre – bon j'aime bien le nôtre, mais
j'aurais aimé entendre le Concert spirituel –, qu'à
Versailles où il se donne début janvier dans le petit théâtre du
château) dirigé par Hervé Niquet, mis en scène par Cécile
Roussat et Julien Lubek, avec une petite appréhension gênée parce
que, pour une fois, je savais que j'allais l'entendre en français et
que cela me déstabilisait (sourire)
pour passionner petits
et grands, mélomanes et public novice, l'atout de Mozart et
Schikaneder était de parler aux spectateurs dans leur propre langue
- et non pas en italien comme l'opéra de la cour. C'est ce que
propose cette production, dans une version intégralement française,
mise en scène par Cécile Roussat et Julien Lubek (souvenez-vous de
leur splendide Didon et Enée de Purcell) et dirigée par Hervé
Niquet avec une équipe de solistes pleinement investis dans leurs
rôles de chanteurs-comédiens : et flûte alors, pour donner encore
plus de force au chef d'œuvre de Mozart, voici La Flûte en français
!
Décors
et costumes qui accentuaient le côté féérie – on est dans un
rêve de Tamino enfant – (une vidéo trouvée sur le site de
l'opéra de Versailles
mais
un peu déçue et pas uniquement parce que j'avais oublié mon
appareil photo (sourire) mais parce que, est-ce le français qui pour
Mozart a trop de i e de é, manque par trop de o et de a pour la
rondeur, est-ce certains chanteurs, surtout Sarastro qui mettait des
accents circonflexes stridents un peu partout, le plaisir du chant
était un peu freiné, du coup une Pamina, qui d'ordinaire n'est pas
un des meilleurs rôles, absolument délicieuse (Florie Vallquette),
une reine de la nuit un peu trop réservée dans les cris (mais
j'avoue que je préfère), un Monastatos plus ridicule que terrible
(choix de mise en scène je pense) ce qui fait qu'on le plaint plus
que d'ordinaire pour la sévérité de son sort, mais bon c'était
Mozart, de très bon moments... et bien sûr (suis partiale) le
grand plaisir des clochettes et du duo Paganeno/Paganena, une belle
fin (et pour une autre version ai des souvenirs trop vagues mais
aussi, ici, le DVD de celui monté par Bergman)
Mon
chapeau, ma canne et moi pris dans une bourrasque place Crillon, et
la toux qui revient (maitrisée pendant l'opéra, libérée pendant
les applaudissements) à liquider avant 14 heures.
4 commentaires:
Mozart, qu'il nous joue un air de flûte ou de clarinette, n'est pas submersible par la langue... :-)
ben si un peu, ou du moins certains sons trop stridents, métalliques ne lui vont pas, la musique est écrite pour les sons d'us langue
ah Mozart... je l'écoute en boucle interprété au piano par Gulda
tout est bon dans Mozart
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