commentaires

désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

vendredi, décembre 27, 2019

Atchoum

Ciel bleu, douceur relative de l'air mais un nez et une gorge en éruption... une sortie utilitaire (pharmacien, blanchisseur, produits d'entretien et pâtes de qualité) en souriant au bleu jaspé, un détour méditatif sur le chemin de l'antre, miser sur une amélioration demain pour un bref passage Rosmerta sans risque d'exportation de ma petite crève suivi d'une soirée opéra...
Me cocoter, soigner l'intérieur du nez sans le moucher, thé-whisky-miel, plonger dans le mystère de la généalogie paternelle en suivant les différentes branches, trouver sujets de rêverie... en lien avec l'atelier d'hiver du tiers livre https://youtu.be/y64WwoGS5ug, lectures, tenter de mettre à distance la splendeur du texte de Saint-John Perse... et reprise de ma contribution répondant à la dixième vidéo de l'atelier d'été https://www.tierslivre.net/ateliers/category/cycle-ete-2019-pousser-la-langue/ete-2019-10-il-elle-corps/
Est ce je qui ment ?
J'ai menti, j'ai aimé mentir, j'ai trouvé cela plus joli et drôle, je n'ai jamais menti utilement ou ne le voulais pas. J'ai imaginé des histoires pour les petits... elle constate que dans son tout compte non fait qui refusait, comme elle le fait souvent, le je qui l'importune – se regarder dans une glace et depuis des années reconnaissant ce qui est là, me faisant face, je ne puis toujours pas admettre que ce corps, ce visage, soient le logis de mon moi, ou que le je qui regarde, scrute, juge, soit ce je qui sent la brise se lever et danser sur ses bras – ce je, donc, s'était invité et pour parler justement de mensonge.
Elle a écrit j'ai menti et son esprit a souri, s'est attardé un moment avec plaisir, complaisance sans doute – j'ai beau m'en défendre y suis sujette – et puis elle a continué ; mais un je, le même, un autre, s'en amusait, retrouvait ce qu'elle avait déjà dit, tant et tant de fois, ou pensé si souvent que cela devenait une formule, quelque chose qui était extérieur à ce je qui prétendait l'affirmer.
Elle a écrit j'ai menti et elle a pensé je mens, je me mens, et c'était vrai en partie, mais pas totalement. Elle a pensé je mens et, par ce mensonge qui n'est que fixation par les mots d'une vérité passagère, je retrouve cette instabilité, ce mouvement du réel et de l'esprit le considérant qui me semble être la vérité du monde, même si j'aimerais tant que mon écriture ait la science, la profondeur, la fermeté pour l'exprimer.
Elle relit le fichier, s'insurge contre la maladresse des mots, la façon dont ils refusent de venir, de tomber juste, de dresser la solidité, l'ossature qui règne sous le miroitement des sensations auxquelles je m'attache quand la lumière baisse ou me fait signe sur les pierres du mur, derrière les vitres, pendant que passent les nuages ou que la voix d'une conférencière que j'écoute d'une oreille distraite pour que mon attention ne soit pas distraite se fait désagréablement métallique, et vient poser son aigreur dans ce qui s'écrit
Mais elle se rappelle le plaisir, cette nuit, de trouver dans le lac de Jean-Pierre Suaudeau (publié par publie.net) l'unité du narrateur qui se décline en je et il.

8 commentaires:

DominiqueHasselmann a dit…

N'abusez pas du whisky (bientôt on devrait l'interdire dans les pharmacies)... :-)

Anonyme a dit…

Le pouvoir des mots..AA

Brigetoun a dit…

Dominique, le whisky interdit dans les pharmacies ? quel moindre on vit !

Brigetoun a dit…

Arlette, en fait je le déteste ce texte que je trouvais passable à l'époque

Godart a dit…

En tant que lecteur, je ne partage pas votre détestation. En partant du mensonge, invariant humain, vous arrivez à exprimer ces notions si difficiles à appréhender du je et du moi. Beau texte en miroir (et un peu en tiroir).

Brigetoun a dit…

merci Godart, mais ce que je n'ai pas aimé ce matin c'est la gaucherie dans l'expression que je n'avais pas repéré avant (sauf la répétition que j'avais choisi de conserver)

Claudine a dit…

pareil que Godart, votre texte m'a tapé dans le je

Brigetoun a dit…

j'espère qu'il ne lui a pas fait mal (sourire)