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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

mercredi, septembre 30, 2020

fatigue.. mais pas à ce point




 effilochures

dans le bleu sur la ville

et ses fatigues

m'en allais débrousailler

français, lectures et maths


un peu plus de trois heures et cinq garçons, des moments de réussite, des moments combatifs... le carnet qui devait dans les pauses me permettre d'avancer dans le #15 de l'atelier du tiers livrehttps://www.tierslivre.net/spip/spip.php?article3982https://www.tierslivre.net/spip/spip.php?article3982 a été rempli d'exemples, d'opérations... (mais, passant outre à ma honte, je suis arrivée à faire comprendre que j'avais moralement besoin de quelques précautions minimes liées au sale bidule qui s'éternise)

Bien trop lasse pour quoi que ce soit, et sans savoir quand la bonne femme qui s'invite pour le #15 se posera, en quelques phrases, sur un fichier, je recopie ma contribution au #14 « faire parler le mort »https://www.tierslivre.net/revue/spip.php?article521


La voix de Marie en son veuf

Je ne te vois pas, en fait je ne Vous vois pas, vous tous, c'est une des grâces que nous accorde la mort. Une autre des grâces qu'elle m'offre : vous ne me voyez pas telle que suis en ce jour, ou que je ne suis plus moi, Marie, en ces infernaux palus. Ne vous inquiétez pas, je ne vais pas détailler ce que le temps a fait de ma dépouille, vous présenter la vermine qui ne m'a pas encore abandonnée comme totalement nettoyée, je n'aurais pas non plus la coquetterie – l'ai toujours caché ce plaisir que me donnais la certitude de ma beauté, c'était inutile – d'évoquer la grâce toute neuve de mon squelette. C'est ainsi que j'ai tenté de parler à l'intérieur des hommes de mon passé et de l'enfant que je n'ai pas eu, mais ils m'étaient devenus terrains indifférents, n'ai récolté qu'un juron et une menace machinale d'un que j'avais fui, un sourcil levé avec bonne humeur comme pour me mettre de côté avec gentillesse de Jacques qui me fut autant ami qu'amant, mais qui avait certainement mieux à penser à ce moment là. Mais je me repends d'avoir repris cet exergue pour tenter de me réveiller en toi... non je ne te vois pas, mais je t'imagine, te souhaite une vieillesse tranquille – je suis certaine que Laurine, ma chère sœur, t'a trouvé une compagne, ou peut-être seulement une gouvernante, elle qui aime tant s'entremettre et qui t'avait choisi pour me donner statut convenable, toi Auguste, qui as enduré mes yeux et mon esprit absents par moment, ma froideur souriante, comme tu me l'as murmuré, très bas en un involontaire aveu, un soir, en me lavant, me pansant, et sous le choc, devant la certitude que tu ne pouvais avoir eu autre sentiment, la prise de conscience ou la découverte de ce qui nous avait séparé dès le début, à quoi je n'avais pas fait attention, je n'ai pu te répondre... Reste ! Je sens que ton esprit fuit.. je voulais pourtant te dire – et puis me tairai, laisserai s'effacer les infimes traces que j'ai pu laisser, te libérerai, me reposerai dans le merveilleux néant qui me veut sans plus d'accroches même minimes – merci, je m'installe à nouveau, et sois tranquille ce ne sera pas long... bien sûr je n'évoqueraipas pour toi, comme ai tenté de le faire dans ce qui restait de place pour moi chez les passants qui t'ont précédé, fugitivement ou non, ce qu'est maintenant ma carcasse, tu en as vu, touché, soigné, l'approche, mais juste te dire ce que ne t'ai jamais dit, et sans doute pas montré, tu m'as été bon et cher, je t'ai aimé davantage sans doute que ne l'avais fait auparavant, je t'ai aimé je crois dès nos courtes fiançailles, passée la surprise de cette idée de mariage qui était si loin de moi, mais d'un amour qui se tressait indissociablement à la rancoeur de t'être apparemment redevable, même à mes yeux – je la refoulais en m'amusant de ce que jugeais nouveauté pour moi – à mon interrogation sur ce qui t'avait poussé à accepter le pari que t'avait proposé ma sœur, ou le piège qu'elle t'avait tendu. Je t'ai aimé de me l'avoir fait oublier. J'arrête, m'en retourne, libérée, à mon absence... j'espère que tu t'es débarrassé de toutes les misérables tentatives de création que j'ai laissées, et que ta vie a retrouvé l'indépendance, la sérénité indifférente, l'amabilité sincère et légère qui te vas si bien.

Codicille, finalement de phrase en phrase venues dans les trous de ces derniers jours elle a pris un petit côté fantôme que je désirais pas vraiment (difficile de l'éviter) la Marie.


6 commentaires:

Marie-Christine Grimard a dit…

J’admire votre énergie chère Brigitte !

Brigetoun a dit…

et moi j'ai honte de ma lâcheté

Dominique Hasselmann a dit…

Belle nature morte avec arrosoir... :-)

Brigetoun a dit…

récupérée dans une petite vidéo que j'avais faite dans notre beau cimetière

Claudine a dit…

beau texte sur la Marie Rebelle <3

Brigetoun a dit…

merci Claudine...