Depuis le 2 juin (et jusqu'en novembre) pour la première, le 26 juin pour la seconde, la Collection Lambert a rouvert (avec des horaires limités au début, normalement depuis) avec deux expositions fêtant les 20 ans de son ouverture en 2000 dans l'Hôtel de Caumont réhabilité par Rudy Ricciotti … l'envie traînait dans un coin de mon cerveau et me suis enfin décidée à y passer cet après-midi,
retrouvant la cour de Caumont et les serpentins de Miroslaw Barka, payer, refuser l'ascenseur pour le plaisir du bel escalier, grimpant au premier étage,ne découvrant quasiment rien comme prévu, retrouvant des œuvres aimées, quelques autres des artistes les plus présents dans la collection, marchant, montant escalier comme ne le fais plus assez jusqu'à un petit moment de panique discrète... (moins de dix minutes sur une chaise, soulever masque le temps d'avaler un quart de lexomil) continuer... mais comme malgré tout ai pris bien ou mal des photos (et tant pis si elles font doublon avec des anciennes, d'ailleurs elles sont prises « à l'arrache » avec des angles bizarres, des mises au point aléatoires, et l'intervention des visiteurs, des fenêtres, des tubes lumineux) vais détailler en x billets cette petite récapitulation des goûts d'Yvon Lambert.
La première salle est consacrée à Sol Lewitt (que j'ai retrouvé ensuite par les décors qu'il a créé pour deux salles)
« Les artistes conceptuels sont des mystiques plus que des rationalistes. Ils en viennent à des conclusions qui échappent à toute logique. » Sol Lewitt
et « Mon intérêt pour le travail de Sol LeWitt fut très instinctif. Comme un instinct amoureux, une nouvelle rencontre que je ne voulais pas laisser passer. » Yvon Lambert
Dans la seconde des œuvres de Donald Judd
« La moitié des meilleures œuvres ne relèvent ni de la peinture ni de la sculpture, mais des volumes purs. » Donald Judd
et « Si je n’ai jamais réalisé d’expositions personnelles de Donald Judd, ses œuvres ont pourtant été présentées dans ma galerie et je possède un très bel ensemble composé de dessins et de sculptures » Yvon Lambert
site de l'artiste https://juddfoundation.org/foundation/
Dans la troisième, la dernière en façade sur la rue de cette aile en retour, Robert Barry
« J’ai recours aux mots parce qu’ils vont vers le spectateur pour lui parler. Les mots viennent de nous. Ils ne nous sont pas étrangers. Ils comblent l’écart qui sépare le spectateur de l’œuvre. » Robert Barry
« Avec Robert, il s’agit d’un travail tout en poésie, où les mots à peine inscrits au crayon sur le support pictural agissent comme des zones de sensibilité, s’intégrant parfois dans la composition de l’œuvre mais débordant aussi du cadre fixé par l’artiste. » Yvon Lambert
laisse place, dans l'arrondi sur la rue, de chaque côté de la fenêtre, aux bâtons colorés d'André Cadère
"Une barre de bois rond est immuable, toute pièce étant à chaque fois différente l'une de l'autre, l'ensemble du travail étant une constellation. Cette constellation étant strictement limitée. D'un autre côté, mon activité n'a pas de suite, ni d'avenir. Il n'y a pas d'évolution, une barre de bois rond est." André Cadère
« L’artiste dévoile au spectateur une chose qui était déjà en lui, qu’il sait profondément ; il la fait venir à la hauteur de la conscience » Christian Boltanski
« la disposition de ces cadres noirs évoque moins la mort de la peinture, prônée par les grands maîtres de l’Art américain dès la fin des années 1950, que la disparition des images comme autant d’éléments du souvenir qui s’évanouit. » Yvon Lambert
Le passage vers la grande galerie et le début de celle-ci présente une série de petites œuvres délicates de Richard Tuttle et un relief « pink oval landscape »
« Mes pièces ressemblent à des mots pour mieux se libérer du langage, principalement de l’écriture. J’aime la poésie et la littérature mais ce que je veux exprimer ne peut être écrit. » Richard Tuttle
« C’est ce presque rien si subtil qui m’émeut tant. J’aime passionnément ce travail que je défends sans forcer les gens » Yvon Lambert
et tout le reste de la salle est consacré à une petite partie des 33 (si je ne me trompe) œuvres de Cy Twombly, y compris « le polyptyque de Pan » un magnifique accrochage de tableaux de tailles différentes (dessinent une pyramide) sur le mur du fond que j'ai lamentablement loupé, .. me suis rabattu sur quelques uns des assez grands panneaux (j'en découvrais certains) et pour finir une des pièces du polyptyque (sur le tableau de gauche il n'y a plus que le point bordeaux)
« Chaque trait est habité de sa propre histoire, dont il est l’expérience présente ; il ne l’explique pas, il est l’évènement de sa propre matérialisation. » Cy Twombly
« Cy Twombly a la même passion que moi pour la mythologie. Nous avons la même manière d’aborder ces histoires où le destin des humains est soumis aux seuls caprices des dieux et déesses, non pas en érudits mais avec une instinctive mise en relation entre toutes les époques de l’histoire de l’art. » Yvon Lambert
Un dernier regard sur la lumière qui filtrait, ai pris le petit escalier qui monte aux combles, machinalement
et j'ai ouvert, et refermé la porte, parce que même si j'aime ce que fait Claude Lévèque, son installation « J'ai rêvé d'un autre monde » (néon, bande sonore, fumée) a un effet désastreux sur carcasse que j'ai déjà expérimenté... Ai tourné bride et dégringolé (enfin avec prudence) l'escalier jusqu'au rez-de-chaussée de l'aile, la suite de cette première exposition (intitulée « à travers les yeux d'Yvon Lambert, 20 ans après') que je garde pour demain.
6 commentaires:
Attendre la suite des retrouvailles pour l"émerveillement du jour. Merci.
merci à toi Pierre
Boltanski, Cy Twombly... la visite ne manquait pas de grand charme ! :-)
Dominique, certains dans la suite aussi
il y a une belle pivoine dans la collection
ah ?
Enregistrer un commentaire