Réveil tardif, avec un corps qui prétendait que tout était fardeau, que la moindre action était insurmontable, que chaque objet, chaque être vivant m'était tranquillement hostile et avec la décision chancelante mais ancrée d'aller aux halles, de repartir dans l'après-midi vers les Célestins pour la suite du Parcours en cherchant au retour des baskets ou chaussures pour un jeune ami que l'ASE a installé dans un hôtel sans le scolariser pour le moment et qui regarde avec résignation ses pieds dans des nu-pieds à côté de ceux (presque tous, pas tout à fait, il manque quelques paires de chaussure de sécurité) des garçons de Rosmerta chaussés grâce à des dons auxquels il n'a pas accès (ils ont naturellement la priorité). Sous la douche décider d'annoncer la fin de mes passages rue Pasteur, et puis au fond la fin d'internet, et puis au fond la fin tout court pourquoi mégoter.
Mais comme il faut prendre les choses dans l'ordre, que le plus pressé se nommait marché et chaussures fermement promises, m'en suis allée, ai trouvé charmants les ondes blanches du ciel,
me suis amusée de faux ballons qui ne sauraient voler
ai rêvé un moment de m'asseoir et de trôner entre fausses plantes vertes, ai continué d'un pas de plus en plus ferme...
avais les halles presque pour mois seule, ai fait un marché raisonnable, ai trouvé des chaussures à un prix absolument ridicule, ai espéré qu'elles ne déplairont pas à M. (parce qu'ils ne me le dira pas).. mes yeux souriaient, ai décidé d'attendre demain pour compléter en chemin par des paires de chaussettes, et suis rentrée tout contente,, pour trouver deux beaux petits livres commands aux Editions derrière la salle de bains https://www.maisondagoit.com/category/editions-derriere-la-salle-de-bains .
(En fait ils étaient trois, et dans le même étui que « on était devenu un morceau de printemps » de Robert Walser – « A présent la température ne cessait de monter et la nature était toujours plus luxuriante, elle était recouverte d'un épais tapis verdissant de prairies... » – était glissé (je le cherchais) « le premier couloir » de Laurent Margantin : « Charlie t'es un gars comme j'en ai jamais vu : un visage brun au milieu des peaux blanches, tu parles jamais ou juste des bras et encore rien qu'un petit mouvement des bras comme si tu savais pas parler... »
Faire vraiment cuisine (enfin à mon échelle) et sieste dont me suis réveillée faiblarde – ne devrais pas dormir – et laisser les Célestins s'évanouir jusqu'au week-end.
Penser que ce journal va finir de décourager les éventuels passants... leur présenter mes excuses. Lire des contributions à l'atelier d'été du tiers livre.
11 commentaires:
Des excuses ? Alors que tu sais si bien magnifier tes rencontres par des photos ou des mots pour les gestes du quotidien qui sans toi seraient tout ordinaires et passeraient inaperçus. Tes réveils semblent difficiles mais tu reprends courage et nous réjouis de tes billets. Merci.
Tant que les Halles (et Avignon) ne sont pas soumises au couvre-feu - qui pourrait même être lancé de jour, tant qu'à faire : on l'appellerait "confinement" - baladez-vous tranquillement et allez aux expos ou spectacles qui vous changent de certaines idées noires... :-)
mais je perds tos mes lecteurs (division par trois)... vais abandonner je crois
vous n'avez pas fini votre Phrase ;)
Dominique, pour les spectacles : annulés ou pas de place (pour a semaine depuis presque le début alors qu'ils font de la publicité pour faire venir des gens avec forfait logement/restauration/3 spectacles... mais de toutes façons bien trop cher pour ma bourse actuelle - et pour les théâtres d'Avignon : annulé ou complet le temps que j'économise assez... alors - bon c'est pas grave (mais il va falloir même si mes petits doutes ne sont pas justifiés que j'arrête Rosmerta, je suis vraiment très fatiguée.. alors paumée serait tristounet
Ai fait mon temps
Claudine pas trouvé comment y mettre fin correctement (sourire)
"Penser que ce journal va finir de décourager les éventuels passants..."
pas penser
pas vrai
regret de ne pas passer plus souvent
alors qu'à chaque fois que ... doux moment/découverte/plus serein
Hold on
(https://genius.com/Pete-seeger-hold-on-keep-your-hand-on-the-plow-lyrics)
suis surtout épuisée et, à mon grand regret, d'autant que les bénévoles se font rares ces jours ci, je me prépare à. laisser tomber Rosmerta au moins pour un temps (les interventions pour mes yeux vont m'y aider...) mais ça me rend morose
se limiter, d'accord, mais enfin, même si les passants se font rares, ils passent encore et toujours reviennent... et puis les gousses d'ail des halles chassent , paraît-il, les idées vampires noirs...
et même si en principe comme les oignons je ne les digère plus, parce que je les aime, en mange une gousse de temps en temps (sourire)
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