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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

lundi, janvier 18, 2021

Traces d'une journée sans action


Le ciel était bleu, la lumière belle, ai vaqué à l'intérieur, et puis en fait ne suis pas allée vers la lumière.

Ai regardé, ai écouté, ai re-écouté des moments de la vidéo de François Bon pour le #6 « du gros plan comme objet littéraire, bonjour Jean Epstein » https://youtu.be/oRC_RUeo-98, et au delà de ses mots, tournait dans mon crâne un visage d'une vieille femme, le souvenir d'un photogramme d'un film, du cuirassé Potemkine je crois (je me demande ce soir si ce n'était pad une malice de mon esprit associant euphoniquement Epstein à Eisenstein, d'autant que passait aussi des gros plans du visage d'Alexandre Nevski) photogramme qu'il me semblait avoir vu dans un livre de Georges Didi-Huberman.


Alors, comme ne trouvais pas le beau texte d'Epstein, ai cherché, n'ai mis la main que sur un des trois livres de Didi-Huberman qui devrait se trouver dans l'antre « désirer, désobéir. Ce qui nous soulève », mais j'étais certaine que ce ne pouvait, bien sûr, être dans « écorces », et sans doute pas davantage dans la « survivance des lucioles ». Alors me suis promenée, à feuilletage rapide, ayant réalisé que je devais avoir fait s'entrechoquer deux souvenirs, qu'il ne s'agissait sans doute pas de lui, à moins que ce ne soit du passage de la vidéo d'une de ses conférences... (l'inconvénient de mes lectures désordonnées, sans cadre, passées ensuite à la moulinette de ma confusion que ne veux croire sénile)

Simplement, sans rapport avec le gros plan, pris ou non comme objet littéraire, me suis arrêtée sur le chapitre 8 « pour jeter sa douleur par-dessus bord »

« Ce qui nous soulève, ce sont nos désirs bien sûr. Mais pourquoi nos désirs sont-ils voués à s'exaspérer ?... » chapitre où passe, parmi d'autres, ou plutôt introduisant à d'autres, Walter Benjamin, à son livre sur le baroque allemand ou « exposition baroque de l'histoire comme histoire des souffrances du monde »... chapitre qui, allant vers sa fin, en vient à «Mais Benjamin a aussi écrit... un magnifique texte intitulé « Fouilles et souvenir », dans lequel il énonce l'idée que déblayer nos terrains d'actualité suppose justement de mettre au jour, de découvrir un certain passé que l'état présent voulait maintenir prisonnier, insu, enfoui, inactif... », chapitre qui se clôt enfin sur un poème de Michaux (dans « Face aux verrous »)

« Un défenestré enfin s'envole

un arraché de bas en haut

un arraché de partout

un arraché jamais plus rattaché (…)

mouvements à jets multiples

mouvements à la place d'autres mouvements

qu'on ne peut montrer, mais qui habitent l'esprit

de poussière

d'étoiles

d'éboulements

et de vaines latences.

Fête de taches, gamme des bras,

mouvements

on saute dans le « rien »

efforts tournants

étant seul, on est foule...

Et puis, au lieu de regarder la vidéo du 6bis de l'atelier du tiers livre, certaine de ne pas disposer de l'esprit page blanche qu'elle aurait requis, ai regardé une longue vidéo de Didi-Huberman « images et gestes du soulèvement » https://youtu.be/g7gplyZAd34, d'autres encore, en partie parce que les avais déjà vues, pendant qu'un carré de chocolat fondait dans ma bouche (et bien après qu'il soit fondu), et je pose ici, parce qu'elle est courte, qu'on y voit passer des gros plans de visages, que d'ailleurs le sien, éclairé de l'extérieur et de l'intérieur (par les idées qu'il expose) pourraient sans doute s'apparenter à ce gros plan animé qui est recherché (en gros)



4 commentaires:

arlette a dit…

Journée de réflexions d'échappements en écho

Brigetoun a dit…

Arlette, ce que j'avais cru comprendre en voyant ton statut sur Facebook

Godart a dit…

Vue sur l'antre et l'importance des objets. Chacun de ceux-ci a une signification dans notre vie. Ils nous accompagnent, pas si inertes que cela. Ils font partie intégrantes de notre parcours, ce sont des compagnons qui jalonnent notre histoire.

Brigetoun a dit…

et à mon âge ils se sont multipliés (il y a aussi les fantômes de ceux qu'avons perdus ou cassés)